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affiche ABECEDAIRE du 75ème Festival de Cannes

ABECEDAIRE du 75ème Festival de Cannes

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Genre : Festival Cinéma

L'Actu

La Palme d’Or du 75ème Festival de Cannes a été décernée

au film « Sans filtre » du suédois Ruben Ostlund,

samedi 28 mai 2022.

  Le 75ème Festival de Cannes, présidé par Vincent Lindon, a débuté mardi 17 mai. Il s’est achevé par la cérémonie de clôture retransmise en direct sur France 2 et suivie par plus de 3 millions de téléspectateurs, samedi 28 mai.

Quelques 2200 films ont été visionnés, 21 retenus en compétition officielle et in fine 10 films seront primés. Le Grand Prix et le prix du Jury seront des prix ex-aequo.

Malgré ces nombreux prix (pratiquement 50% des films ont été distingués), on peut citer les grands oubliés de ce cru 2022 : « Armageddon Time » de James Gray. Pierfrancesco Favino - donné ultra-favori - pour « Nostalgia » de Mario Martone. Après « Le traitre » de Marco Bellochio, en 2019, l’acteur italien manque à nouveau le Prix d’Interprétation masculine. Benoît Magimel, pour « Pacifiction » d’Albert Serra, était également pressenti. Pas de prix pour le nouveau film de Saeed Roustaee - pourtant très attendu - « Les frères de Leila » ; pas d’avantage pour celui de Kirill Serebrennikov, « La femme de Tchaïkovski » ; ni pour « R.M.N. » du roumain Cristian Mungi, palmé pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » en 2007. Enfin le jury ne distinguera pas « Les Amandiers » de Valeria Bruni Tedeschi, film hommage au réalisateur Patrice Chéreau, dans lequel joue Suzanne Lindon.

Dix-huit réalisateurs étaient en compétition, pour cinq réalisatrices (Valeria Bruni Tedeschi, Claire Denis, Kelly Reichardt, Léonor Serraille et Charlotte Vandermeersch (coréalisatrice).

Le doyen et le benjamin ont été récompensés - à savoir Jerzy Skolimowski (84 ans au compteur) et Lukas Dhont (31 ans). La moyenne d’âge pour l’ensemble des metteurs en scène est de cinquante-quatre ans et huit mois.

Trois disparitions vinrent endeuiller ce festival : celle du musicien et compositeur grec Vangelis le 17 mai, oscarisé pour la musique des « Chariots de feu » ; puis Ahmed Benaïssa, le 20 mai. L’acteur franco-algérien est décédé à 78 ans, quelques heures avant la présentation de son dernier film « Goutte d’or » de Clément Cogitore, présenté à La Semaine de La Critique (vendredi 20 mai à 19h45). Il avait joué dans « Papicha », présenté à Cannes en 2019. Et enfin Ray Liotta, le 26 mai. L’acteur américain s’est éteint dans son sommeil, lors de son séjour en République Dominicaine pour le tournage de « Dangerous Waters ».

Une longue ovation vint couronner la présentation du film « Plus que jamais » d’Emily Atef, dans la section Un Certain Regard. Dernier film de Gaspard Ulliel présenté à Cannes, dans lequel il joue au côté de sa compagne Vicky Krieps.

Retour en Abécédaire

A : comme avion. Les avions de la Patrouille de France accompagnent la montée des marches de Tom Cruise (arrivé, lui, en hélicoptère), mercredi 18 mai, à l’occasion de la présentation de « Top Gun : Maverick » de Joseph Kosinski ; 36 ans après « Top Gun » de Tony Scott (décédé en 2012) auquel le film est dédié. Tom Cruise reçoit une Palme d’Or d’honneur et défend la sortie des films sur grand écran.

Le film sort sur les écrans français le 25 mai et enregistre le meilleur décollage de la semaine, loin devant un autre film cannois « Les crimes du futur » de David Cronenberg.

A comme : affiche. C’est une photo tirée du film « The Truman show » (1998) de Peter Weir qui a été choisie. L’on y voit l’acteur Jim Carrey gravir des marches, symbolisant la célèbre « montée des marches ».

B : comme Bowie. « Moonage daydream » de Brett Morgen a été présenté en séance de minuit, lundi 23 mai. Le réalisateur fait le show sur le tapis rouge, sur fond de Let’s dance. Ce documentaire de 2h20, consacré à l’immense David Bowie, a nécessité près de sept ans de travail et un accès à des millions d’archives, d’enregistrements, de carnets… Sortie prévue à l’automne.

C : comme Caméra d’Or. Le prix est décerné au film « War pony » présenté dans la section Un Certain Regard. Il est coréalisé par Gina Gammell et Riley Keough (petite fille d’Elvis Presley) et nous emmène au sein de la réserve indienne de Pine Ridge. Le chien Brit qui joue dans le film a obtenu, quant à lui, La Palm Dog !

Vingt-sept films, présentés dans toutes les sélections confondues (Sélection officielle, Un Certain Regard, Semaine de La Critique et Quinzaine des Réalisateurs), pouvaient prétendre cette année à ce prix auquel on ne peut pas participer qu’une seule fois évidemment.

Une mention spéciale est décernée à « Plan 75 » de Hayakawa Chie.

D : comme Dardenne. Les frères comme on les appelle, Jean-Pierre et Luc, ont déjà coché toutes les possibilités de prix en sélection officielle. Deux palmes, deux prix d’interprétation féminine et masculine, un Grand Prix, un prix de la Mise en Scène, un prix du Scénario et un prix du Jury œcuménique. Il leur fallait donc une nouvelle reconnaissance. C’est chose faite, ils reçoivent le prix du 75ème pour « Tori et Lokita », qui met en scène un jeune garçon et une adolescente venus d’Afrique, exilés en Belgique. Sortie le 28 septembre.

Ils déclarent « Nous sommes Belges et Cannois ! »

: comme Efira. Virginie Efira sur tous les fronts. Elle endosse le rôle de maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture. Elle défend également le film « Don Juan » de Serge Bozon, en salle depuis le 23 mai, présenté dans la section Cannes Première. Ainsi que « Revoir Paris » d’Alice Winocour, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs.

F : comme Forest. L’acteur américain, Forest Whitaker reçoit des mains du président Pierre Lescure une Palme d’Or d’honneur, distinction honorifique qui récompense sa brillante carrière, mardi 17 mai. En 1988, il décrochait le Prix d’interprétation masculine pour « Bird » de Clint Eastwood.

G : comme Grinberg. La trop rare Anouk Grinberg fait coup double en venant présenter deux films : « La nuit du 12 » de Dominik Moll et « L’innocent » de et avec Louis Garrel. « L’innocent » est projeté lors de la soirée de gala du 75ème Festival de Cannes au Grand Théâtre Lumière devant une assemblée d’une centaine de réalisateurs et d’acteurs du monde entier. Photo de famille !

H : comme huit. « Les huit montagnes » de Charlotte Vandermeersch et Félix Van Groeningen remporte le Prix du Jury, ex-aequo avec le réalisateur polonais, Jerzy Skolimowski pour « Hi-han » (Eo).

: comme rang I. C’est le rang où s’installe toute l’équipe dont le film est présenté dans l’Auditorium Louis Lumière, d’une capacité de 2309 spectateurs. Il est de tradition que le réalisateur prononce quelques mots à l’issue de la projection.

J : comme jury œcuménique. Le 48ème prix du Jury œcuménique a été attribué au film « Les bonnes étoiles » (« Broker ») du réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda. Quant à Song Kang-ho (l’acteur sud-coréen de « Parasite ») il décroche le prix d’Interprétation masculine.

K : comme Khondji. L’Hommage Pierre Angénieux est dédié au directeur de la photo franco-iranien, Darius Khondji, AFC, ASC, le 27 mai. Après avoir travaillé avec les plus grands (Allen, Fincher, Jeunet…), il signe la photo du film de James Gray « Armageddon Time », présenté en compétition officielle.

L : comme Lukas. Après sa Caméra d’Or obtenue grâce à « Girl » (2018), le réalisateur belge Lukas Dhont est en compétition officielle pour son deuxième film. A 31 ans, il est le benjamin de ce cru 2022. « Close » remporte le Grand Prix ex-aequo avec « Stars at noon » de la réalisatrice française Claire Denis.

M : comme musique. 2022, un festival de musique. Tout d’abord le documentaire « Jerry Lee Lewis : Trouble in mind » d’Ethan Coen consacré à Monsieur ‘Rock’n Roll’ lui-même - Jerry Lee Lewis, présenté en séance spéciale. Un autre documentaire dédié à David Bowie, « Moonage Daydream » de Brett Morgen, présenté en séance de Minuit. Un biopic sur The King - Elvis Presley , « Elvis » de Baz Lurhmann, présenté hors-compétition.

Côté classique, c’est l’histoire de la femme deTchaïkovski, Antonina, qui a inspiré le réalisateur russe Kirill Serebrennikov. « La femme de Tchaïkovski » nous conte le destin tragique d’une femme amoureuse, qui découvre que son mari est homosexuel.

N : comme nuit. « Les nuits de Mashhad » d’Ali Abbasi permet à Zar Amir Ebrahimi d’obtenir le Prix d’Interprétation Féminine pour son rôle de journaliste enquêtant sur un tueur de prostituées. L’actrice iranienne, exilée à Paris depuis 2008, remerciera en farsi, puis en anglais et enfin en français. Condamnée à la liberté !

O : comme Ostlund. Le réalisateur suédois, de 48 ans, rejoint le cercle des réalisateurs deux fois palmés. Après sa première Palme d’Or en 2017 pour « The square », il remporte sa deuxième Palme pour son film suivant « Sans filtre » (« Triangle of sadness »). Il embrasse tous les membres du jury avant de pousser son célèbre cri. Le film n’a pas fait l’unanimité chez les journalistes, mais en tout cas il a « choqué » a confirmé le président, Vincent Lindon. Deux palmes, sinon rien.

P : comme parité. Le jury était composé de quatre femmes et quatre hommes et un président. En revanche sur les vingt-un films en compétition officielle, ne figurent que cinq réalisatrices. C’est une de plus qu’en 2021, mais pour vingt-quatre films en compétition. Deux réalisatrices sont primées : Claire Denis pour « Stars at noon » et Charlotte Vandermeersch coréalisatrice des « Huit montagnes ».

Q : comme Queer. Le jury de La Queer Palm, présidé par Catherine Corsini (lauréate en 2021 pour « La fracture »), a décerné son prix au film pakistanais « Joyland » de Saim Sadiq, présenté dans la section Un Certain Regard. Il remporte également le prix du Jury dans cette sélection.

Dix-sept longs métrages et douze courts métrages étaient en lice ; « Dang wo wang xiang ni de shi hou » du chinois Shuli Huang, présenté à la Semaine de La Critique, remporte le prix dans cette dernière catégorie.

: comme retransmission. Afin d’assurer la liaison en direct avec le réalisateur Jerzy Skolimowski – en compétition Officielle pour « Hi-han », un écran était installé sur la table de la conférence de presse, assurée par sa co-scénariste et coproductrice, son producteur et son acteur. Le réalisateur polonais, doyen de cette sélection avec ses 84 ans, est venu chercher son Prix du Jury, ex-aequo avec Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen.

: comme Serebrennikov. Après avoir été assigné à résidence en 2021, Le réalisateur russe Kirill Serebrennikov peut enfin fouler le tapis rouge. Son film « La femme de Tchaïkovski » est le premier film en compétition présenté au public, cette année.

T : comme Tarik. Le réalisateur Tarik Saleh, d’origine égyptienne et citoyen suédois, remporte le Prix du Scénario avec « Boy from Heaven ».

U : comme Un Certain Regard. Le jury de cette section parallèle, présidé par Valéria Golino, a décerné son prix au film « Les pires » de Lise Akoka et Romane Gueret, qui raconte un casting sauvage dans une cité de Boulogne-sur-Mer.

V : comme Varda. La salle du Soixantième, inaugurée en 2007 pour le 60ème Festival, s’appelle désormais « Salle Agnès Varda ». Hommage !

W : comme water. Le court métrage « The water murmurs » de la réalisatrice chinoise Jianying Chen obtient la Palme d’Or du court métrage.

Y : comme years. « Three thousand years of longing » du réalisateur australien George Miller (le papa des « Mad Max ») a été présenté en Sélection Officielle Hors Compétition. « Trois mille ans à t’attendre » est l’histoire d’Alithea Binnie (Tilda Swinton) qui rencontre un génie (Idris Elba) qui lui propose d’exaucer trois vœux. En salle le 24 août.

Z : comme zombie. Encore une fois les zombies s’invitent à Cannes et toujours dans une comédie. Après « The dead don’t die » (2019) de Jim Jarmusch, Michel Hazanavicius fait l’ouverture de la Sélection Officielle hors-compétition avec son nouveau film « Coupez ! ». C’est le remake d’un film d’étudiant japonais, Shin’ichirô Ueda, « Ne coupez pas ! » sorti en 2019.

  Véronique Regoudy-Bazaia