Nous sommes au début du vingtième siècle, dans le sud profond, dans une plantation de coton. Célie, pour protéger sa sœur Nettie, accepte les abus de son père, jusqu’au jour où Monsieur Albert la demande en mariage. Elle ne saura jamais ce que sont devenus les deux enfants que son père lui a enlevés. Morts, abandonnés le destin les remettra peut-être plus tard sur sa route. Célie comprend vite qu’avec Albert, elle tombe de Charybde en Scylla, d’un péril à un autre. Elle se croyait mariée et n’est qu’une domestique que l’on rabaisse. La vie s’étiole entre les abus sexuels, les coups, l’espérance qui, peu à peu, se dilue dans le temps. Le temps d’un souffle du printemps, la présence de Nettie guérit son âme meurtrie. Un peu plus tard, la rencontre de Sofia, une femme au caractère bien trempé qui ne se laisse pas faire, lui apporte un peu d’espoir. Shug, une autre jeune femme, chanteuse dans le cabaret d’Harpo, fils de Johnson et mari de Sofia, l’aide à supporter le pire. Une petite flamme s’allume dans le cœur de Célie mais toujours aucune lettre de sa sœur Nettie. Un jour, cette braise, deviendra un feu ardent qui permettra enfin à Célie de dire non et d’ouvrir la voie vers un autre horizon.
A l’occasion de la version comédie musicale de La couleur pourpre d’après le spectacle de Broadway, Warner propose un double DVD avec la version de Spielberg. La guerre de Sécession prétendait avoir aboli l’esclavage et tracé le chemin d’une communauté unie. Au début du vingtième siècle, il n’en est rien. La couleur pourpre nous raconte l’histoire d’une communauté qui reste encore prisonnière de ces démons. Certes, le temps des chaines est loin. Albert possède sa propre exploitation mais il reste semblable aux hommes de cette époque, noirs ou blancs, violents, esclavagistes de leur femme. C’est le long chemin de douleur et d’émancipation d’une femme qui finira par dire non. Ce nouveau siècle, cette aube pleine de promesses donnera les moyens à Célie de briser ses nouvelles chaines. D'autres portraits de femmes dans cette galerie de douleur viennent renforcer cette route vers l’horizon libre. On peut dire que c’est un film féministe.
Sofia, au caractère bien trempé, ne se laisse pas mettre en cage. Elle subira les tourments de l’enfer, le Sud n’aime pas les rebelles. Shug, l’oiseau chanteur, ne se laisse pas capturer et mène la danse. Elle cache aussi une blessure profonde. Enfin, Nettie trouvera sur la terre des origines, en Afrique, la rédemption nécessaire pour que ce vingtième siècle soit celui des promesses de l’aube. C’est toute une communauté qui nous est présentée, avec ses travers, son regard vers l’avenir, le début des cabarets clandestins qui ouvriront la voie au jazz. La figure du père est omniprésente. Les hommes n’ont pas toujours le beau rôle. La religion est le cœur du récit, que ce soit Célie la narratrice se confiant à Dieu, Nettie devenue missionnaire en Afrique ou le père de Shug, pasteur. A l’image de la bible, Dieu finit par punir les mécréants, il lui faut juste un peu de temps.
Steven Spielberg avec La couleur pourpre sort d’une filmographie à grand spectacle pour des films plus intimistes, plus sombres. Suivront L’empire du soleil et le mésestimé Always. Il fait le choix d’une mise en scène classique, nous ramenant à l’âge d’or d’Hollywood, parfois même pompier comme les peintres du milieu du XIXe dans une mythologie des Etats-Unis. La jeune Whoopi Goldberg trouve un premier rôle qui la propulsera des scènes du stand-up au cinéma pour une brillante carrière. Elle incarne avec talent la douleur, la capacité à affronter le pire, pour trouver au bout le meilleur de son personnage. Il en est de même de Danny Glover et de nombreux acteurs et actrices découverts grâce au film. La version musicale de 2024 changera un peu la narration, pour s’attarder sur d'autres séquences du roman, comme l’Afrique. Deux visions d’une même histoire qui se savoure sans restriction.
Patrick Van Langhenhoven
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté 2.35
Langues Audio : anglais, français - Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français
Edition : Warner vidéo
Titre francophone : La Couleur pourpre
Titre original : The Color Purple
Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : Menno Meyjes, d'après le roman La Couleur pourpre d'Alice Walker
Musique : Quincy Jones
Direction artistique : Robert W. Welch sous la direction de J. Michael Riva
Décors : Linda DeScenna et Virginia L. Randolph
Costumes : Aggie Guerard Rodgers
Maquillage : Ken Chase
Coiffures : Robert Stevenson et Lola Kemp
Photographie : Allen Daviau
Ingénieur du son : Willie Burton
Effets spéciaux : Matt Sweeney
Montage : Michael Kahn
Montage sonore : Richard L. Anderson, Else Blangsted et Jim Flamberg
Producteurs : Jon Peters, Peter Guber, Steven Spielberg, Kathleen Kennedy, Frank Marshall, Quincy Jones et Carol Isenberg
Sociétés de production : Warner Bros., Amblin Entertainment et Guber-Peters Company
Distributeur : Warner Bros. (États-Unis), Warner-Columbia Film (France)
Budget : 15 000 000 USD
Format : couleurs (DeLuxe) - 1,85:1 (Panavision) - stéréo (Dolby) - 35 mm
Genre : Drame historique
Durée : 154 minutes
Pays de production : États-Unis
Langues originales : anglais et swahili
Dates de sortie : 10 septembre 1986
Dates de sortie vidéo : 29 mai 2024
Distribution
Danny Glover (VF : Richard Darbois) : Albert « Monsieur » Johnson
Whoopi Goldberg (VF : Arlette Thomas) : Celie Harris-Johnson
Adolph Caesar (VF : Henry Djanik) : le père d'Albert
Margaret Avery (VF : Elisabeth Wiener) : Shug Avery
Rae Dawn Chong (VF : Laurence Crouzet) : Marie-Agnes (Squeak)
Oprah Winfrey (VF : Michèle Bardollet) : Sofia
Akosua Busia (VF : Virginie Ledieu) : Nettie Harris
Willard E. Pugh (VF : Luq Hamet) : Harpo
Desreta Jackson (VF : Martine Reigner) : Celie jeune
Dana Ivey (VF : Perrette Pradier) : miss Millie
Susan Beaubian (VF : Maïk Darah) : Corrine
Carl Anderson : le révérend Samuel
John Patton Jr. (VF : Marc de Georgi) : le prêcheur
Laurence Fishburne (VF : Pascal Renwick) : Swain
Leonard Jackson (VF : Sady Rebbot) : M. Harris
Leon Rippy (VF : Hervé Bellon) : le commerçant
James Tillis (VF : Vincent Grass) : Henry Buster
Bennet Guillory (VF : Mario Santini) : Grady
Sonny Terry, Greg Phillinganes, Roy Gaines, Paulinho Da Costa et Clarence Avant : les musiciens
Maria Howell : la soliste
Titre français : La Couleur pourpre
Titre original : The Color Purple
Réalisation : Blitz Bazawule
Scénario : Marcus Gardley, d'après le roman La Couleur pourpre d'Alice Walker
Musique : Kris Bowers
Direction artistique : Andi Crumbley, Carla Martinez, LeShae Ann Nash
Décors : Larry Dias
Costumes : Francine Jamison-Tanchuck
Photographie : Dan Laustsen
Effets spéciaux : Charles Cooley
Montage : Jon Poll
Production : Quincy Jones, Scott Sanders, Steven Spielberg, Oprah Winfrey2
Sociétés de production : Harpo Films, Amblin Entertainment, Scott Sanders Productions, Quincy Jones Productions
Distributeur : Warner Bros. (États-Unis, France)
Genre : drame historique
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Dates de sortie : 24 janvier 2024
Dates de sortie vidéo : 29 mai 2024
Distribution
Fantasia Barrino (VF : Virginie Emane ; VQ : Julie Beauchemin) : Celie Harris-Johnson
Phylicia Pearl Mpasi (VF : Adeline Clément ; VQ : Cynthia Trudel) : Celie jeune
Taraji P. Henson (VF : Annie Milon ; VQ : Marie-Evelyne Lessard) : Shug Avery
Danielle Brooks (VF : Corinne Wellong ; VQ : Florence Blain Mbaye) : Sofia
Colman Domingo (VF : Frantz Confiac ; VQ : Fayolle Jean Jr.) : Albert « Monsieur » Johnson
Corey Hawkins (VF : Baptiste Marc ; VQ : Lyndz Dantiste) : Harpo Johnson8
H.E.R. (VF : Esthèle Dumand) : Squeak / Mary Agnes
Ciara (VF : Fily Keita) : Nettie Harris
Halle Bailey (VF : Cerise Calixte ; VQ : Naïla Louidort) : Nettie jeune
Aunjanue Ellis-Taylor : Mama
Louis Gossett Jr. (VF : Benoît Allemane ; VQ : Sébastien Dhavernas) : le père d'Albert
David Alan Grier (VF : Thierry Desroses) : le révérend Samuel Avery
Deon Cole (VF : Daniel Lobé ; VQ : Widemir Normil) : Alfonso11
Stephen Hill : Henry Broadnax
Elizabeth Marvel (VF : Catherine Griffoni ; VQ : Valérie Gagné) : Miss Millie
Jon Batiste : Grady
Whoopi Goldberg : la sage-femme