Ouverture du 19e Rendez-vous du cinéma italien de Reims Cinémas Opéra mardi 28 janvier 20h
Enrico Oliveri est le secrétaire général du principal parti de centre-gauche placé dans l’opposition. Contesté lors d’un congrès de sa formation et voyant les sondages à la baisse, il décide de s’accorder une pause et disparaît. On le retrouve à Paris où il est accueilli par son ancienne maîtresse, connue à Cannes et désormais mariée à un célèbre réalisateur et mère d’une petite fille. Pendant ce temps, à Rome, à la veille des élections, Andrea Bottini, son fidèle collaborateur cherche une solution pour donner le change. Enrico a un frère jumeau, Giovanni Ernani, brillant philosophe atteint d’une dépression bipolaire, tout juste sorti d’une clinique psychiatrique.
Andrea lui propose de remplacer son frère sur la scène politique. Giovanni, amusé, accepte le marché, surprenant journalistes, opinion publique et membres du parti par ses discours poétiques et brechtiens, à des années-lumière de la langue de bois habituelle. La courbe des sondages s’inverse mais Giovanni disparaît à son tour… En portant à l’écran son roman Il trono vuoto, Roberto Andò, avec Viva la libertà nous propose un film politique singulier et surprenant. S’éloignant des images codifiées du genre, il choisit une voie plus légère et humoristique, empruntant des chemins de traverse qui font penser aux apologues d’un Voltaire ou d’un Swift. En donnant vie à deux personnages totalement opposés – le jumeau philosophe allant jusqu’à changer de nom pour ne pas être confondu avec son frère politicien -
Roberto Andò nous propose une fable sur l’inconfort du pouvoir et ses difficultés dans un monde dominé par la politique-spectacle et le sensationnalisme imposé par les médias.
Enrico Oliveri est le secrétaire général du principal parti de centre-gauche placé dans l’opposition. Contesté lors d’un congrès de sa formation et voyant les sondages à la baisse, il décide de s’accorder une pause et disparaît. On le retrouve à Paris où il est accueilli par son ancienne maîtresse, connue à Cannes et désormais mariée à un célèbre réalisateur et mère d’une petite fille. Pendant ce temps, à Rome, à la veille des élections, Andrea Bottini, son fidèle collaborateur cherche une solution pour donner le change. Enrico a un frère jumeau, Giovanni Ernani, brillant philosophe atteint d’une dépression bipolaire, tout juste sorti d’une clinique psychiatrique.
Andrea lui propose de remplacer son frère sur la scène politique. Giovanni, amusé, accepte le marché, surprenant journalistes, opinion publique et membres du parti par ses discours poétiques et brechtiens, à des années-lumière de la langue de bois habituelle. La courbe des sondages s’inverse mais Giovanni disparaît à son tour… En portant à l’écran son roman Il trono vuoto, Roberto Andò, avec Viva la libertà nous propose un film politique singulier et surprenant. S’éloignant des images codifiées du genre, il choisit une voie plus légère et humoristique, empruntant des chemins de traverse qui font penser aux apologues d’un Voltaire ou d’un Swift. En donnant vie à deux personnages totalement opposés – le jumeau philosophe allant jusqu’à changer de nom pour ne pas être confondu avec son frère politicien - Roberto Andò nous propose une fable sur l’inconfort du pouvoir et ses difficultés dans un monde dominé par la politique-spectacle et le sensationnalisme imposé par les médias.
La saine folie d’un frère jumeau qui voit le monde avec un regard enfantin, ignorant les règles du politiquement correct, et les retrouvailles avec un amour de jeunesse, permettent à Enrico de retrouver sa passion pour une politique pure où « la seule alliance possible est celle qui s’établit avec la conscience des gens ». Film en fait plus utopique que politique, Viva la libertà, avec le récit de la folie contagieuse d’un philosophe-poète, se situe dans le sillage de l’univers de Fellini, celui où farce et tragique, sublime et comique, ombres et lumières se confondent. Du côté des acteurs, on retiendra le jeu discret mais efficace de Valerio Mastandrea dans le rôle d’Andrea Bottini et surtout la double interprétation de Toni Servillo qui vient d’obtenir à Berlin le prix du meilleur acteur européen aux European Films Awards (les Oscars du vieux continent) pour son rôle dans La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, sacré, dans la même compétition, meilleur réalisateur du meilleur film européen 2013, La Grande Bellezza vainqueur aussi en janvier à Beverly Hills du Golden Globe du meilleur film étranger et en lice parmi les derniers cinq films étrangers pour l’ Oscar 2014 du meilleur film en langue étrangère à Hollywood .
Né en 1959 à Palerme, Roberto Andò, après des études de philosophie, collabore à 19 ans avec Francesco Rosi sur le tournage du film Le Christ s’est arrêté à Eboli (1978). Il le retrouvera en 1990 dans Oublier Palerme. En 1983, il est l’assistant de Fellini sur E la nave va (Et vogue le navire) puis de Cimino (Le Sicilien, 1987) et de Copola (Le Parrain III, 1990). Parallèlement, le théâtre et l’opéra envahissent sa vie.
Sur le plan cinématographique, après un documentaire sur Palerme, Diario senza date (1995), il signe en 2000 Il manoscritto del principe, produit par Tornatore puis Sotto falso nome (2004) avec Daniel Auteuil, suivi en 2006 de Viaggio segreto. En 2013, il réalise Viva la libertà, adaptation de son roman Il trono vuoto (Le trône vide), fable sociale et humoristique où il dénonce avec un impeccable Valerio Mastandrea et un extraordinaire Toni Servillo, la sclérose de la classe politique italienne.
Alain Claudot, comité de jumelage Reims-Florence
Ouverture du 19e Rendez-vous du cinéma italien de Reims Cinémas Opéra mardi 28 janvier 20h