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affiche Un jeune chaman

Un jeune chaman

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Un film de Lkhagvadulam Purev-Ochir,
Avec Tergel Bold-Erdene, Nomin-Erdene Ariunbyamba,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h43
Mongolie

En Bref

Ils sont descendus de la montagne, des plaines où paissent les troupeaux paisibles. Ils se sont installés au bord de la ville pour garder un regard sur l’horizon infini. Ils n’ont pas oublié qui ils étaient. Ils ont gardé les vieilles traditions et dans le cœur de la ville nouvelle d’Oulan-Bator résonne le tambour du chaman. Zé est un jeune chaman qui doit composer avec le chant du tambour, les rituels, l’esprit qui intercède entre les deux mondes. Elève studieux, chaman appliqué, rien ne trouble une existence entre tradition et modernité. Un beau jour il croise Maria, une jeune fille qui éveille dans son cœur un chant nouveau. Elle l’entraine dans les pas d'une jeunesse turbulente, au cœur des boîtes aux rayons de lumière fulgurants de la nuit. Le vieil esprit n’est pas content et Zé s’interroge sur sa place et son don au sein de la société. Il entrevoit un autre avenir mais est-ce bien celui qu’il désire ?


Le cinéma venu de steppes de Mongolie semble ne pas faire de vagues. Quelques films sortent dans l’année sur nos écrans, sans provoquer une grande révolution, juste un frémissement faisant onduler l’herbe de la prairie. Pourtant, il finit par imposer un univers particulier, à proposer des variations sur nos sentiments batailleurs intérieurs. Il nous interroge sur notre place au sein de la société, sur le monde et nous, sur ce que nous avons perdu d’hier pour mieux embrasser demain. Il ressemble à la yourte posée au centre du monde, lieu intime, perdu dans l’océan vert à l’horizon infini. Il regarde à la fois les étoiles parsemant le ciel, l’intime, le micro, le macro cosmos et le monde des esprits. C’est souvent un cinéma décalé, surprenant, aux sujets bien plus que pittoresques. Dans l’ombre, il bouge les lignes, à la fois par ses mises en scène, ses cadrages, et surtout le fond.


Souvenons-nous du Chien jaune de Mongolie dans lequel une petite fille ramène un chien abandonné, belle métaphore du pays en 2005. Le premier choc, premier émerveillement se situe en 2003, L’Histoire du chameau qui pleure, un regard sur les nomades et la musique magique, magnifique. C’est une autre surprise qui nous attend en 2019 avec La femme des steppes, le flic et l’oeuf, un cadavre et un flic au cœur de la steppe et c’est déjà tout un monde qui s’ouvre à nous. En ce début d’année 2024, le remarquable Si seulement je pouvais hiberner, se situait dans le même quartier qu’Un jeune chaman. Ce dernier confronte le jeune Zé au monde moderne et lui pose surtout une question importante : le chaman peut-il tomber amoureux ? Comme si son statut le préservait d’un sentiment qui déplace des montagnes. C’est le combat des esprits contre la beauté des filles qui se joue.


Zé voit sa vie transformée, son savoir de chaman lui échapper et aucun esprit pour lui donner une réponse. Il ne reste que son mentor, sans doute, qui lui offre une de ses solutions, renvoyant le jeune disciple à lui-même. Car la solution est bien dans son âme et les choix qu’il devra faire. Un jeune Chaman nous plonge, après Si seulement je pouvais hiberner, dans cette communauté venue des steppes pour trouver un avenir meilleur à la capitale. C’est la confrontation entre le nomade et le sédentaire, la nature et l’urbain. Dans cette migration, les ancêtres suivent et les traditions ne sont pas perdues, au contraire. Comme dans le shintoïsme, elles conservent leur place au sein de la société, encore plus qu’hier. C’est toute une réflexion moderne sur la manière de préserver notre monde sans le détruire forcément. Il existe une autre voie que la surconsommation, la compétition, juste être là, au centre de l’univers, à sa juste place.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


 Titre original : Сэр сэр салхи
    Titre international : City of Wind
    Titre français : Un jeune chaman
    Réalisation et scénario : Lkhagvadulam Purev-Ochir (en)
    Musique : Vasco Mendonça
    Décors : Bolor-Erdene Naidannyam
    Costumes : Khorol-Enkh Gunchin1
    Photographie : Vasco Carvalho Viana
    Son : Benjamin Silvestre
    Montage : Matthieu Taponier
    Production : Katia Khazak et Charlotte Vincent (France)3
    Coproduction : Ariunaa Tserenpil (Mongolie), Rachel Daisy Ellis et Filipa Reis (Portugal), Denis Vaslin et Fleur Knopperts (Pays-Bas), Oliver Damian (Allemagne), Munkhzorig Bayasgalan3
    Sociétés de production : Aurora Films ; 27 Films Production, Guru Media, Uma Pedra na Sapato, Volya Films et VOO by mobinet (coproductions étrangères)3
    Société de distribution : Arizona Distribution (France)
    Pays de production :France, Allemagne, Mongolie, Pays-Bas, Portugal,  Qatar
    Langue original : mongol
    Format : couleur – 1,66:1 – Dolby 5.1
    Genre : drame romantique
    Durée : 103 minutes
    Dates de sortie : 31 août 2023 (Mostra de Venise) 24 avril 20244

Distribution
Tergel Bold-Erdene : Zé
Nomin-Erdene Ariunbyamba : Marla
Anu-Ujin Tsermaa : Oyu
Bulgan Chuluunbat : la mère de Zé
Ganzorig Tsetsgee : le père de Zé

Tsend-Ayush Nyamsuren : la mère de Maria