Nora, trentenaire, ne manque pas d’ambition. Elle vient de rentrer dans un cabinet financier où ses conseils et son intelligence font mouche. Le grand patron la repère tout de suite et lui soumet, en parallèle d’un autre collègue, un dossier prometteur et tendu. Elle joue de finesse et de tout son savoir dans le jeu des monnaies trébuchantes et tintinnabulantes qui tire le jackpot pour l’entreprise. Froide comme une lame d’acier, elle pénètre les rouages du système qu’elle assimile rapidement. Dans la valse du rachat des entreprises, elle tire la bonne carte pour son client. Derrière les masques froids accrochés au mur de nos désirs, elle oublie une petite musique qui résonne et la trouble.
Une histoire d’amour se glisse dans son cœur et prend de plus en plus de place. Quel choix la jeune louve empruntera-t-elle au bout du chemin ? Dans ce jeu de quilles qui tombent de révélations et de manipulations, une autre histoire d’amour trouve son dernier souffle. Elle remonte à ces trois étudiants qui se connaissaient et qui aimèrent la même femme. Est-ce pour cela que l’entreprise embauche Nora, pour son père et non pour elle ? Est-ce pour une dette, une mauvaise blague de jeunesse qui peut vous briser l’amour d’une vie ? Il n’en restera que des larmes pour sceller le dernier souffle d’un soupir figé depuis si longtemps. Deux histoires d’amour et une tractation financière pas très belle résument cette histoire où les sentiments et l’argent se disputent notre âme et celle de l’humanité.
Pascal Bonitzer nous livre une histoire qui commence sans âme pour peu à peu pénétrer les cœurs. Il ajoute à sa thématique de la filiation, qui revient souvent chez lui, celle du secret d’un amour perdu. Ainsi, les personnages se lancent dans un ballet de séduction avec en arrière fond l’univers impitoyable de la finance. Nora, tiraillée entre sa carrière et son envie de progresser dans la société doit choisir entre le cœur et l’argent. C’est un peu le dilemme de notre époque, entre les deux mon cœur balance, dit la comptine de notre enfance. On ne peut pas être une louve financière et une amoureuse transie. La froideur de la jeune femme dans un monde sans âme où seul compte le résultat et les billets verts s’accorde mal avec les mots d’amour et leur cohorte de baisers volés. C’est peut-être pour ça que l’histoire du père de Nora et de Solveig s’achève par une belle scène de larmes et de désespoir. Seul personnage à tracer sa route, la sœur, artiste, laissant au loin le chant des sirènes de la gloire pour vivre les battements de son cœur. L’essentiel du drame ne se joue pas sur l’affaire financière secondaire, mais dans la romance qui se fera… ou pas.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Tout de suite maintenant
Réalisation : Pascal Bonitzer
Scénario : Pascal Bonitzer, Agnès de Sacy
Photographie : Julien Hirsch
Montage : Elise Fievet
Musique : Bertrand Burgalat
Direction artistique : Emmanuel de Chauvigny
Décors : Sylvia Kasel
Costumes : Magdalena Labuz, Marielle Robaut
Producteurs : Saïd Ben Saïd, Diana Elbaum, Michel Merkt
Sociétés de production : Entre Chien et Loup, SBS Productions, Samsa Film
Pays d'origine : Drapeau de la France France
Genre : comédie dramatique
Durée : 98 minutes
Dates de sortie : 22 juin 2016
Distribution
Isabelle Huppert : Solveig
Jean-Pierre Bacri : Serge Barsac
Agathe Bonitzer : Nora Sator
Vincent Lacoste : Xavier
Lambert Wilson : Arnaud Barsac
Julia Faure : Maya, sœur de Nora
Pascal Greggory : Prévôt-Parédès
Virgil Vernier : Zeligmann
Yannick Renier : Van Stratten
Pierre Léon : Léon Méchain
Vladimir Léon : Alexandre Méchain
François Baldassare : Raoul
Laure Roldan : Fleur