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affiche Terre battue

Terre battue

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Un film de Stéphane Demoustier ,
Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h35
France

En Bref

Jérôme vient de perdre son travail, directeur d’un magasin d’une grande chaine de distribution, il se retrouve à squatter à la maison. Il ne reste pas les bras ballants à attendre que vienne la chance. Nous sommes dans un monde néolibéral, elle se provoque, se bouscule. Sa femme au contraire semble en pleine ascension. Ugo, son fils, se fait remarquer grâce à son jeu sur la terre battue et un cœur de sportif. Père et fils se retrouvent abandonnés par la mère lasse d’attendre ou rejetée de la complicité de ces deux-là.

Nous suivons la montée en parallèle de leurs deux rêves, mêmes parcours pourtant si différents. Pendant que Jérôme tente de concrétiser un projet d’entreprise, une nouvelle enseigne de chaussures, Ugo se fait remarquer pour une future entrée à Roland Garros dans l’école de tennis. Chacun doit se battre pour faire sa place, chacun doit vivre et accepter ses échecs pour avancer sur la route de l’existence.


 La grande question posée par Stéphane Demoustier, dans son premier film est jusqu’où est-on capable d’aller pour réussir son rêve ? Je ne vous donnerai pas la réponse pour ne pas gâcher la surprise de la fin. Le réalisateur s’appuie sur les deux parcours, celui du fils et celui du père. L’un cherche à construire sa propre entreprise. L’autre comprend qu’il est doué et que le sport peut le conduire sur la terre battue de Roland Garros. Dans la lignée des frères Dardenne aussi producteurs, le réalisateur joue la carte d’un cinéma-vérité. Dommage, comme le dit le professeur de tennis à Ugo, il faudrait avancer au filet. Il reste à distance sans jamais saisir au cœur, au corps, ses personnages. Est-ce un choix de mise en scène ou une erreur pour un premier film ? Dans l’ensemble le film tient la distance.

Le personnage de la mère est très vite évacué. L’intérêt est ailleurs dans cette relation père-fils, dans une société de gagnants, 99% de souffrance pour 1% de plaisir. Nous le savons, c’est une société qui ne pardonne pas l’échec, un monde de requins, de salopards prêts à tout. Jérôme se retrouve broyé sur la stèle du dieu libéral, pas assez jeune, bon. Ugo représente une valeur sûre à pousser pour autre chose que le plaisir du sport, mais il ne le sait pas encore. Ce sont ces deux trajectoires, ce parallèle du sport de haute compétition et de l’entreprise qui intéresse Stéphane Demoustier. L’idée est très bonne et nous offre des moments intéressants, comme une déclaration d’amour à la grande surface, la relation père-fils, et la fin que je ne vous livre pas.

Ils apprendront que le monde ne pardonne pas, qu’il faut sans cesse avancer, lutter, forer la route et travailler. L’un des deux comprendra que nous ne sommes pas tous des Nadal ou des Zidane, que parfois être un type ordinaire c’est bien aussi. Nous aimons bien cette dernière notion, une petite vie paisible, ordinaire, ça n’est pas mal non plus. Il manque juste à plonger plus profond, ne pas caresser le poil, mais pénétrer les chairs, toucher le cœur. Il manque un peu de fracas dans ce parcours trop linéaire, trop… Nous ne doutons pas de la suite, c’est perceptible, mais par pudeur, par erreur de jeunesse le réalisateur passe à côté. Il manque des gros plans, des larmes, plus près du filet, quoi !

 Patrick Van Langhenhoven

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·  Réalisation: Stéphane Demoustier

·  Scénario: Stéphane Demoustier

·  Image: Julien Poupard

·  Son: Emmanuel Bonnat, Julie Brenta, Vincent Verdoux

·  Montage: Damien Maestraggi

·  Production: Les Films Velvet, Les Films du Fleuve

 ·  Interprétation:

Olivier Gourmet (Jérôme Sauvage),

Charles Mérienne (Ugo),

Valeria Bruni Tedeschi (Laura),

Vimala Pons (Sylvie),

 Jean-Yves Berteloot (Sardi),

Sam Louwyck (Gerets),

Husky Kihal (le lieuteunant)

·  Distributeur:

Diaphana Distribution