C’est au bord du monde, dans un ilot de paix que ces âmes brisées trouvent un refuge le temps de panser les blessures. Gamins rejetés par leur famille, brisées sur les rebords d’un monde, ils se perdent dans les brumes du néant…familles en décomposition, blessures des ténèbres, côtés sombres des adultes, incestes, punching-ball compensant la douleur des adultes face à un monde qui ne les épargne pas. Ils trouvent le temps d’une paire d’années de construire un nouvel avenir où hier marque au fer rouge l’avenir à bâtir. Grace s’occupe de ce foyer où les enfants viennent chercher l’oubli et le renouveau. Ne jamais s’impliquer, ne pas mêler son mal-être à celui de ces gosses égarés sur la route de la vie. Pourtant ce jour-là Grace brise ses principes, voit les vieilles traces de la douleur d’hier remonter à la surface.
Elle connaît ce regard, ce silence, cette révolte grondant dans son cœur comme un tsunami prêt à engloutir la seule île où trouver la paix. Elle sait que l’on n’efface jamais, que le temps vous joue des mauvais tours. Elle retrouve son ancienne douleur dans cette gamine perdue entre les peluches et les jeux d’une femme imposée malgré elle. Avec l’arrivée de Jayden, la vie de Grace, cette petite construction fragile, en équilibre, vole en éclat. Elle n’est plus sûre de rien, cet enfant qui pousse dans son ventre, en veut-elle encore, comme cet homme partageant sa vie ? Elle oscille, elle titube, la tempête intérieure et le vent des pleurs et de la douleur ne laissent place qu’à deux choix, mourir ou construire une autre vie. C’est le même choix qui se dévoile quand les brumes noires se déchirent aux yeux de Jayden. Mourir de cette petite mort qui ne vous épargne pas, laissant planer l’arrière-goût du mal ou se battre et bâtir sa propre cathédrale !
C’est au bord du monde, dans un ilot de paix que ces âmes brisées trouvent un refuge le temps de panser les blessures. Gamins rejetés par leur famille, brisées sur les rebords d’un monde, ils se perdent dans les brumes du néant…familles en décomposition, blessures des ténèbres, côtés sombres des adultes, incestes, punching-ball compensant la douleur des adultes face à un monde qui ne les épargne pas. Ils trouvent le temps d’une paire d’années de construire un nouvel avenir où hier marque au fer rouge l’avenir à bâtir. Grace s’occupe de ce foyer où les enfants viennent chercher l’oubli et le renouveau. Ne jamais s’impliquer, ne pas mêler son mal-être à celui de ces gosses égarés sur la route de la vie. Pourtant ce jour-là Grace brise ses principes, voit les vieilles traces de la douleur d’hier remonter à la surface. Elle connaît ce regard, ce silence, cette révolte grondant dans son cœur comme un tsunami prêt à engloutir la seule île où trouver la paix. Elle sait que l’on n’efface jamais, que le temps vous joue des mauvais tours. Elle retrouve son ancienne douleur dans cette gamine perdue entre les peluches et les jeux d’une femme imposée malgré elle. Avec l’arrivée de Jayden, la vie de Grace, cette petite construction fragile, en équilibre, vole en éclat. Elle n’est plus sûre de rien, cet enfant qui pousse dans son ventre, en veut-elle encore, comme cet homme partageant sa vie ? Elle oscille, elle titube, la tempête intérieure et le vent des pleurs et de la douleur ne laissent place qu’à deux choix, mourir ou construire une autre vie. C’est le même choix qui se dévoile quand les brumes noires se déchirent aux yeux de Jayden. Mourir de cette petite mort qui ne vous épargne pas, laissant planer l’arrière-goût du mal ou se battre et bâtir sa propre cathédrale !
Destin Creton s’inspire de son expérience pour construire un film fort sur les foyers d’accueil où les enfants viennent soigner leurs fêlures et traumatismes. À aucun moment il ne s’appuie sur le misérabilisme ou le sensationnel. Il se rapproche plus d’un cinéma naturaliste, peut être inspiré par un certain néoréalisme européen. Logique ! il commence sa carrière par des documentaires et une fiction inédite en France. State Of Grace devrait le placer comme une valeur sûre à suivre dans le paysage du cinéma indépendant. Les studios ne devraient pas tarder à s’emparer de ce réalisateur prometteur. Il capte au cœur le spectateur par une ouverture où le ton du fil, entre douleur et promesse de l’aube nouvelle, balance sans cesse comme le tic tac de la pendule de la vie.
Il touche à chaque fois au plus juste, avec des personnages tout en finesse que ce soit Luis, provocateur, Marcus qui quittera bientôt le foyer accroché à son poisson combattant, cachant sa douleur dans son silence. Sammy marqué à jamais par la perte de sa petite sœur se raccroche à ses peluches, dernier lien avec le souvenir emporté par l’au-delà. Chacun des enfants prend une note particulière qui lui appartient et qui ne vient pas se raccrocher à un cinéma racolage. Ils nous éclaboussent l’âme avec leur douleur qui par sa justesse, la façon de filmer au plus naturel nous saisit et nous emporte.
Dans ce décor viennent se superposer les animateurs, peu à peu ils se dévoilent et nous comprenons leurs engagements, et la volonté de ne pas se laisser phagocyter par la douleur des gosses. Souvent elles leur rappellent la leur, un passé que Destin dévoile dans une scène comme le repas chez les parents adoptifs de Mason. Chaque pièce prend sa place dans le puzzle de la vie. Elle nous parle aussi de nous, des autres, de ces sentiments que nous élaborions adolescents et que les adultes transporteront dans leur sac à dos sur la route de l’existence jusqu’au dernier tombeau. À la différence, ces gosses tombent parfois sur des adultes vicelards qui les brisent et les trompent noyant complètement leur vision du monde à venir. Jayden dans ce paysage joue à la fois sur la rébellion, la révolte, le rejet du monde des adultes et des animateurs, et sur un mur de silence sur sa douleur.
Le film nous conte comment Grace, marquée par le même fer rouge, passe par la séduction et le partage pour enfin exhumer le mal. Comment peu à peu celui-ci la ramène en arrière dans ses comptes qui n’ont jamais été soldés et qu’il faut bien mettre sur la table, nommer pour continuer. Le moment est d’autant en plus important qu'elle possède en elle une vie à venir. Les questions cruciales se posent, c’est quoi aujourd’hui pour un enfant l’avenir. Il renvoie à la même interrogation, c’est quoi l’avenir pour moi. Il faut toujours tuer ses fantômes et ses vieilles souffrances, les nommer, les crier pour que l’exorcisme fonctionne. La caméra attrape les visages, les regards, les gestes de pardon, le tout rehaussé par une lumière souvent dans les couleurs feu, comme pour échapper à cet enfer où des halos lumineux marquent les fenêtres ouvertes sur la paix de l’âme.
Patrick Van Langhenhoven