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affiche Salaud on t’aime

Salaud on t’aime

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Un film de Claude Lelouch ,
Avec Johnny Hallyday, Sandrine Bonnaire, Eddy Mitchell,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h04
France

En Bref

Jacques Kaminsky porte sa carcasse sur tous les conflits du monde, depuis son entrée dans le métier de photographe de guerre. Aujourd’hui, à l’automne de sa vie, il est temps de trouver un havre de paix pour poser ses appareils photo, et s’apaiser aux lueurs d’un  feu de bois. Il vient juste de trouver l’Éden idéal, un chalet perdu dans les alpages, avec vue sur les sommets environnants où méditer sur la famille et le sens du monde. En bonus, dans sa quête de la femme idéale, il pense après de nombreuses errances trouver enfin, dans les yeux de l’agent immobilier Nathalie, la compagne idéale. Il ne manque plus à ce bonheur parfait que la présence de ses quatre filles, Printemps, Eté, Automne, Hiver. Il les affuble du nom des quatre saisons comme une symphonie de Vivaldi, ou un raccourci de ce que nous offrira la vie. Elles ne portent pas leur père  profondément ancré dans leur cœur. Trop longtemps, il les a délaissées pour une vie de baroudeur et d’autres femmes. Son vieil ami et docteur trouve un moyen de les réunir au bord du dernier paysage, quand le temps ne se compte plus, mais se décompte.

Claude Lelouch nous revient en pleine forme avec ses quêtes habituelles, la vie, la mort, l’amitié, le hasard, l’amour, la vie ! Il commence par un très beau plan où Johnny, son double, n’oublie pas que le réalisateur commença sa carrière comme reporter de guerre. Film testament peut-être, nous retrouvons toutes les obsessions de celui-ci, son amour des humains qu’il saisit au plus près, dans la moindre ride. Les paysages éclaboussent l’écran, s’élancent vers l’univers où ils se fondent. Ils nous rappellent combien nous sommes insignifiants aux yeux du cosmos. La symbolique, ici l’aigle, à la fois l’animal qui côtoie les dieux, l’éveil, la sagesse, la liberté, etc. L’image, le regard apparaissent à chaque détour pour mieux nous rappeler combien il reste attentif à l’image. Il est à la fois dans cette obsession de saisir l’instant juste, de mélanger la réalité et la fiction. Nous aimons ce Lelouch épuré qui touche à l’essentiel, la vie.


Jacques Kaminsky porte sa carcasse sur tous les conflits du monde, depuis son entrée dans le métier de photographe de guerre. Aujourd’hui, à l’automne de sa vie, il est temps de trouver un havre de paix pour poser ses appareils photo, et s’apaiser aux lueurs d’un  feu de bois. Il vient juste de trouver l’Éden idéal, un chalet perdu dans les alpages, avec vue sur les sommets environnants où méditer sur la famille et le sens du monde. En bonus, dans sa quête de la femme idéale, il pense après de nombreuses errances trouver enfin, dans les yeux de l’agent immobilier Nathalie, la compagne idéale. Il ne manque plus à ce bonheur parfait que la présence de ses quatre filles, Printemps, Eté, Automne, Hiver.

Il les affuble du nom des quatre saisons comme une symphonie de Vivaldi, ou un raccourci de ce que nous offrira la vie. Elles ne portent pas leur père  profondément ancré dans leur cœur. Trop longtemps, il les a délaissées pour une vie de baroudeur et d’autres femmes. Son vieil ami et docteur trouve un moyen de les réunir au bord du dernier paysage, quand le temps ne se compte plus, mais se décompte. Il ignore encore que ce mensonge parti d’un bon sentiment pourrait créer bien plus de douleur que de joie. C'est toujours à l'approche de la vieille faucheuse, annonçant la clôture du dernier chapitre, que les cœurs perdus éteignent les feux de la colère.

« Qu’est-ce que vous préférez le plus au monde, à part votre appareil photo ? Le juste milieu. L’équilibre. Vous savez comme ces types qui viennent de traverser le Grand Canyon sur un fil. »

Claude Lelouch nous revient en pleine forme avec ses quêtes habituelles, la vie, la mort, l’amitié, le hasard, l’amour, la vie ! Il commence par un très beau plan où Johnny, son double, n’oublie pas que le réalisateur commença sa carrière comme reporter de guerre. Film testament peut-être, nous retrouvons toutes les obsessions de celui-ci, son amour des humains qu’il saisit au plus près, dans la moindre ride. Les paysages éclaboussent l’écran, s’élancent vers l’univers où ils se fondent. Ils nous rappellent combien nous sommes insignifiants aux yeux du cosmos. La symbolique, ici l’aigle, à la fois l’animal qui côtoie les dieux, l’éveil, la sagesse, la liberté, etc. L’image, le regard apparaissent à chaque détour pour mieux nous rappeler combien il reste attentif à l’image. Il est à la fois dans cette obsession de saisir l’instant juste, de mélanger la réalité et la fiction. Nous aimons ce Lelouch épuré qui touche à l’essentiel, la vie.

Parfois même des moments empruntés à ses acteurs deviennent part intégrante du récit, peut- être ce moment d’anthologie. Johnny et Eddy Mitchell regardent le film Rio Bravo avec le duo Dean Martin Ricky Nelson. Les deux compères reprennent à leur compte les paroles de la chanson dans un moment émouvant. L’anecdote est vraie et confirmée par Johnny. De la même façon, il montre toute la force de l’amitié qui les lie. « Un ami c’est quelqu’un qui te connaît très bien et qui t’aime quand même » Hasards ou coïncidences, L’aventure c’est l’aventure, des bribes, des respirations, se retrouvent dans le film comme un écho à la filmographie du réalisateur.

Elles demeurent insidieuses, peut-être dans la tête du spectateur, allez savoir. Nous retrouvons les obsessions techniques du réalisateur, le long travelling sur la route enneigée, la caméra à l’épaule, sa façon de saisir ses acteurs et de les pousser dans le jeu sans en avoir l’air. Salaud on t’aime se rapproche d’Itinéraire d’un enfant gâté, cette fois le personnage ne prend pas la fuite mais souhaite revoir ses proches avant le dernier soupir. Il pose des questions comme : peut-on réussir sa vie professionnelle et rater sa famille. La maladie, la mort, petits fantômes, hantent chaque image et les décors du film, la perte de l'autre, celui qui reste avec sa douleur et ses souvenirs rongeurs. Nous les sentons présents. En écho, Lelouch répond par cette joie, cette envie de dévorer la vie. Cette dernière habite tous les personnages, parfois dans l’urgence, d'autres fois en prenant le temps du silence, de la méditation. Johnny trouve un rôle parfait, souvent dans le regard, le geste, rarement dans la parole, comme si cet homme ne savait pas exprimer ses sentiments autrement que par l’image. Dans cette idée, les reflets du paysage sur la vitre et des visages, l’infini, le néant et l’homme réunis, symbolique forte de notre place au sein de l’univers. De la vie à la fois merveilleuse et fragile, amoureuse et rageuse, cette garce comme la chantait Reggiani. Il choisit d’ailleurs Ella Fitzgerald et Louis Armstrong en ouverture, sa passion du jazz et l’immortalité des artistes.

Ensuite nous retrouvons  Les eaux de mars de Georges Moustaki, c’est un hommage à la vie, au temps qui passe. Les Quatre saisons de Vivaldi arrangées par les fidèles Francis Lai et Christian Gaubert finissent de nous dire que Claude Lelouch n’a pas fini de nous parler de celles-ci, de nos sentiments. Même si la fin joue un air de polar, plus à prendre dans cette idée de testament d’un réalisateur qui regarde aussi, à travers le parcours de son photographe, le sien. Comme nous le soulignons dans le portrait interview en sa compagnie, les questions restent les mêmes. Mais il touche à l’essentiel, épure la mise en scène et le discours, attrapant les moments justes de la vie. La sienne, celle de ses personnages, c’est la notre, ces sentiments qui nous animent, l’amour, l’amitié, la famille… C’est ce qui fait que l’on rate ou réussit sa vie.

Patrick Van Langhenhoven

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