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affiche Room

Room

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Un film de Lenny Abrahamson ,
Avec Brie Larson, Jacob Tremblay, Joan Allen,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h58
États-Unis

En Bref

C’est quatre murs et une éternité de saisons à travers le ciel du velux. Jack, cinq ans, coincé entre quatre murs depuis sa naissance ne connaît que cela du monde. Son univers avec sa mère Joy, prisonnière depuis sept ans, se limite à une prison où, de temps en temps, leur bourreau Vilain Nick se pointe. Ces jours de misère il doit se calfeutrer dans le placard et faire silence. Pour Jack, il n’existe que ce monde réel et autour, rien d’autre. La télé diffuse une fausse réalité. C’est de la fiction, la réalité c’est l’enfer qu’ils vivent.

C’est ainsi qu’elle protège son fils en lui inventant un monde entre Alice au pays des merveilles, prisonnière d’un autre univers et le Comte de Monte-Cristo qui un jour reviendra assouvir sa vengeance. A l’extérieur, des extra-terrestres circulent de planète en planète. Un jour, Joy, à bout, trouve un subterfuge pour que Jack s’échappe. Récupéré par la police, il aide à la libération de sa mère et c’est un autre monde qui s’ouvre à ses yeux. Il retrouve ses grands-parents séparés et comprend très vite comment fonctionne le monde. Joy a plus de mal à retrouver la route des jours heureux qui ne reviendront peut-être jamais. Il faut de nouveau se réinventer une vie pour oublier les années perdues à penser qu’ils duraient l’éternité.


Room est un scénario d’Emma Donoghue, adapté de son roman basé sur des faits réels. Elle choisit plusieurs histoires de jeunes filles séquestrées ayant donné naissance à des enfants. Ce sont les affaires Fritzl, Jaycee Lee Dugard ou encore Natascha Kampusch. Lenny Abrahamson nous avait un peu déçus avec son prometteur Frank. Il se rattrape avec ce film taillé pour les Oscars. L’histoire est vue à travers les yeux de Jack et se situe donc loin du thriller à rebondissements. Comme Atom Egoyan avec Captives, c’est autre chose qui intéresse le réalisateur. C’est à la fois comment réinventer la vie, éloigner la souffrance entre quatre murs.

Le petit garçon raconte le monde avec ses yeux et ce qu’il en sait. Il se construit ses propres chimères, ignorant même la douleur profonde de sa mère et ce qu’elle subit. D’ailleurs, il ne comprend pas pourquoi on ne sort pas. Lenny Abrahamson multiplie les plans et les angles pour ne pas enfermer le spectateur dans cette première partie. La pièce prendra toute son horreur à la fin du récit quand, pour fermer définitivement le chapitre, Jack demandera à la revoir. Elle lui paraitra toute petite. De la même façon, nous n’ignorons pas ce que subit Joy de son kidnappeur, comme Jack, nous percevons uniquement les grincements du lit. Pour Jack dans l’idée du conte, il représente l’Ogre des contes qui dévore les petits enfants. Il ne sait pas que c’est son père.

À travers l’enfant, nous aurons l’histoire complète de cette claustration et les raisons de sa passivité. Dans un deuxième temps, c’est un autre enfermement qu’ils endurent pour échapper à la foule et leur ravisseur. Jack se rebâtit plus rapidement, découvre un chien qui n’est pas imaginaire, construit une maison (Room) en lego et joue dehors avec un copain. Au début, c’est un garçon aux cheveux longs que l’on prendrait pour une petite fille, sans doute celle de contes de Barbe bleue ou autre. Dans la fin de la deuxième partie, une fois les démons chassés, nous passons au sens de la vie retrouvé. Il se coupe les cheveux pour assumer pleinement sa renaissance.

Joy a plus de mal pour se reconstruire, croulant sous le poids de la culpabilité qu’il lui faudra des années pour oublier. Il reste toutefois un lien indestructible entre la mère et l’enfant qui ne s’éteindra jamais. Le film tient à l’alchimie parfaite des deux acteurs. Brie Larson déjà remarquée dans State Of Grace confirme avec son Oscar qu’elle est une comédienne prometteuse. Le jeune Jacob Tremblay dans un rôle difficile pour un enfant de son âge réussit une belle performance. Le film joue sur cette relation tout en finesse, comment construire une autre vie dans un endroit restreint et se reconstruire une fois libre.

 Patrick Van Langhenhoven

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Titre : Room

    Réalisation : Lenny Abrahamson

    Scénario : Emma Donoghue d'après son roman Room

    Décors : Mary Kirkland

    Directeur artistique : Michelle Lannon

    Costumes : Lea Carlson

    Photographie : Danny Cohen

    Montage : Nathan Nugent

    Musique : Stephen Rennicks

    Production : David Gross et Ed Guiney

    Sociétés de production : Element Pictures, Film4 et No Trace Camping

    Sociétés de distribution : A24 Films

    Pays d'origine :anada et  Irlande

    Langue originale : anglais

    Format : couleurs — 2,35:1 — son Dolby Digital — 35 mm

    Genre : Drame

    Durée : 118 minutes

    Budget : 6 millions de dollars

    Dates de sortie :9 mars 2016

Distribution

    Brie Larson (VF : Marie Tirmont) : Joy « Ma » Newsome

    Jacob Tremblay : Jack Newsome

    Joan Allen : Nancy Newsome

    William H. Macy : Robert Newsome

    Sean Bridgers (VF : Loïc Houdré) : Vieux Nick

    Tom McCamus (VF : Patrick Béthune) : Leo

    Amanda Brugel : officier Parker

    Joe Pingue : officier Grabowski

    Megan Park: Laura

    Cas Anvar : Dr Mittal

Récompenses

     Oscars du cinéma 2016 : Oscar de la meilleure actrice pour Brie Larson

    Festival international du film de Toronto 2015 : People's Choice Award

    Festival international du film de Vancouver 2015 : VIFF Award du meilleur film canadien

    British Independent Film Awards 2015 : meilleur film indépendant international

    Festival international du film des Hamptons 2015 : meilleur film

    National Board of Review Awards 2015 :

        Meilleure actrice pour Brie Larson

        Meilleur espoir pour Jacob Tremblay

    Golden Globes 2016 : meilleure actrice dans un film dramatique pour Brie Larson

    SAG Awards 2016 : Meilleure actrice pour Brie Larson

    British Academy Film Awards 2016 : Meilleure actrice pour Brie Larson