David est un petit génie. Pour lui, les sciences ressemblent à la vierge, comme pour Sainte-Thérèse. Le petit futé réussit haut la main à diriger un drone par l’esprit du Saint-Esprit, sans y toucher. Il gagne son billet d’entrée à la fameuse école des sciences et technologie, le MIT, (Massachusetts Institute of Technology). C’est la dernière année de lycée, bientôt la fac, mais nous sommes au pays de l’oncle dollar. Il faut donc beaucoup de blé pour assurer ses études même si tu possèdes le billet pour le voyage. En fouillant dans la cave avec sa sœur, il tombe sur une vidéo, celle de la fête d’anniversaire de ses sept ans. Il se voie sur celle-ci. Pourquoi c’est lui ?
Je vous en pose des questions ? Pour vous faire plaisir, c’est le même tee-shirt taché, que celui qu'il porte en se matant hier. C’est inquiétant ! Ça fait froid dans le dos ! Revenons au présent, lui et sa bande de geeks, tous des petits génies sortis du paquet de lessive de ma grand-mère, quand existait encore le bonus-cadeau. En farfouillant, ils découvrent les pièces d’une machine à voyager dans le temps inventé par le père de David. C’était aussi un petit génie, mais après l’anniversaire, la fameuse fête avec le tee-shirt, il meurt. Pourquoi ? Comment ? Des agents secrets étranges à ses trousses, une Bimbo cachée, un secret de famille, des petits hommes verts ? On s’en fout ! Vous aurez peut-être la réponse, comme d’autres, dans le volume 2, le reboot, la boule de cristal de ma voisine….
Après moult essais, pas mal de bris de glace, l’arrivée d’une brunette aux formes envoutantes, la machine fonctionne. Les voilà propulsés dans le temps pour sauver le monde, le chien de la grand-mère qui leur donnait des gâteaux rappelant la magie de l’enfance, le chat perché dans l’arbre, l’avion qui s’écrase, etc. Mais non je rigole ! Vous ne verrez rien de tout cela, juste un billet de loterie comme ça il peut payer ses études et pas mal d’autres plaisirs de la vie.
Vous reviendrez dans le temps pour assister au méga Woodstock de la cambrousse, le concert du siècle, le festival Lollapalooza avec que des groupes pas connus. Dans la chaleur de la musique, un mur où chacun inscrit son rêve d’avenir. Il oublie de rouler un patin à la brunette. Bingo ! Il revient dans le temps pour ne pas louper la femme de sa vie qui lui collera des enfants, un crédit, un amant et des patins à la maison ! L’univers n’aime pas cela, le temps attrape sa gueule des mauvais jours et se met à déconner à tout va…
Pour le reste, vous zapperez le film ou vous essaierez de comprendre comment l’équipe finit par rétablir la roue du temps. Le cinéma aime le voyage dans le temps, jusqu’à présent, le sujet échappait à la "caméra parkinson" inventée par Blair Witch. Nous allons donc prendre ce véhicule pour voyager dans le temps, ça tombe bien la petite sœur filme tout ce qui bouge ! Le résultat ? Un voyage dans un grand 8 garanti, tremblote à tous les étages, plans raccord au petit bonheur, cadrage inconséquent, envie de vomir ! Le scénario suit le même mouvement incohérent, erreur de cadrage, faux raccords, aucune logique dans cette aventure égoïste. Autrefois, les voyageurs du futur sauvaient le monde de ses envies meurtrières, ramenaient le bon sens souvent et rêvaient d’un monde meilleur.
C’est Retour vers le futur, Interstellar, X-Men: Days of Future Past, Edge of Tomorrow, Looper, Terminator, La machine à voyager dans le temps, Un jour sans fin, Peggy Sue s'est mariée, Les visiteurs, L’expérience interdite, La planète des singes…. la liste est longue, à vous de la compléter. Aujourd’hui dans une société où la solidarité n’est plus de mise, le voyage dans le temps sert à gagner à la loterie, revoir un concert, et trouver l’amour de sa vie. Les incohérences se ramassent à la pelle comme les feuilles mortes et finissent par lasser le spectateur averti et passionné par le sujet. Par exemple pour corriger une mauvaise note en chimie, notre bande effectue plusieurs allez- retours, sans jamais se croiser…
Autre paradoxe temporel, vous pouvez gribouiller des dessins sur la peau de votre moi, vous frôler quand ça arrange, mais si vous vous tombez nez à nez avec lui, vous disparaissez. Le film ne manque pas de références verbales, ce qui ne lui donne pas caution, vous entendrez parler de Dc Who, Looper, Wil et Ted, Terminator, Un jour sans fin, Timecop, sans que cela ne brûle vos neurones. Il faut attendre la fin pour qu’enfin David annonce à Jessie qu’ils changeront le monde, mais lequel ? Leur petit univers étriqué, le monde en général, l’univers… ??? Nous revenons à ce que nous appelions le cinéma pour « djeuns » cherchant le scénario le plus vide possible. Dans ce sens, Project Almanach touche au néant ! Bon je vais relire le voyageur imprudent de Barjavel, la patrouille du temps de Poul Anderson, le cycle du temps (Bob Morane) par Henri Verne, Les temps parallèles de Silverberg, et Fondation d’Asimov.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Project Almanac
Titre français : Projet Almanac
Réalisation : Dean Israelite
Scénario : Jason Pagan et Andrew Stark
Direction artistique :
Décors : David Smith
Costumes : Mary Jane Fort
Montage : Martin Bernfeld et Julian Clarke
Photographie : Matthew J. Lloyd
Son : Joe Dzuban
Production : Michael Bay, Andrew Form et Bradley Fuller
Sociétés de production : Insurge Pictures, MTV Films, Paramount Pictures et Platinum Dunes
Sociétés de distribution : États-Unis Paramount Pictures
Budget : 12M $
Box Office : 27M $
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : Anglais
Durée : 106 minutes
Genre : Film de science-fiction
Distribution
Jonny Weston : David Raskin
Sofia Black D'Elia : Jessie Pierce
Virginia Gardner : Christina Raskin
Sam Lerner : Quinn Goldberg
Allen Evangelista : Adam Le
Amy Landecker : Kathy Raskin
Gary Weeks : Ben Raskin
Michelle DeFraites : Sarah Nathan
Patrick Johnson : Todd
Macsen Litz : David à l'âge de 7 ans
Gary Grubbs : Dr Lou
Katie Garfield : Liv
Hillary Harley : Blonde
Courtney Browers : Jess' friend
Jamila Thompson : Marina