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affiche Perfect Days

Perfect Days

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Un film de Wim Wenders,
Avec Koji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano ,

Genre : Drame psychologique
Durée : 2h05
Allemagne

En Bref

« Le temps est présent, maintenant est maintenant. »

Ici murmure à l'esprit le silence profond des choses simples, la ville et ses lieux mêlant la nature, le sacré et la modernité. C'est au cœur de la ville de Tokyo qu’Hirayama, employé à l'entretien des toilettes, trouve sa place. Il est au sein du monde, en osmose avec le temps qui passe, loin de la course folle, dans les ombres d’un feuillage, sur le mur des ramures côtoyant le ciel. L’érable du Japon devient le compagnon d’une vie. Il le recueille entre les racines, le soigne pour ne pas mourir. Tout se délie dans un éternel recommencement, immuable, jamais instable mais parfois changeant. Le jeune travailleur qui l'accompagne ressemble à notre monde, en perpétuel mouvement, instable, perdu dans une course folle, inutile. À côté, le silence, les gestes économes, précis, paraissent anciens. Deux mondes se côtoient, à l’image de Tokyo oscillant entre le passé et présent.


Le nouveau film de Wim Wenders nous transporte ailleurs, au cœur du présent, ici et maintenant. La caméra est à l’image du personnage, en harmonie avec son sujet. Les plans deviennent une musique, une symphonie du vivant. Plongée, gros plan, vue d’ensemble forment un tout au cœur de l'architecture et d'un parc de verdure. Un visage caressé par le soleil prend toute son importance. Nous prenons conscience que nous sommes encore loin dans notre quête d'une vie parfaite. A courir après des chimères, bercés d’illusions, nous avons fini par perdre le chemin du vivant. Nous sommes devenus des zombies. Perfect Days nous rappelle qu’il est encore temps de saisir l’instant présent. Les plans deviennent une musique, une symphonie du vivant. Les mouvementes de la caméra forment un ensemble, ne peuvent être qu’un tout. Le bonheur pousse là où on le plante, dans la terre noire des choses simples.

La caméra, comme Hirayama, saisit le rayon de soleil perçant le feuillage. Il construit une étrange collection de photos de Komorebi, le chatoiement dans les feuilles à l’instant présent. Le vide est riche de tout ce qu’il peut contenir et de ce que nous ne remplirons jamais. Mama dans le petit restaurant, se demande pourquoi les choses doivent changer. Parce que, comme le rayon de soleil, chaque jour est différent d’hier et de demain. L’arrivée de Nino, la nièce d'Hirayama, bouscule la pièce de Go sur l’échiquier. Elle le ramène, le temps d'une respiration, sur les marches du passé. Le silence retrouve des mots économes pour dire à l’autre le partage des instants uniques. La jeune fille lui ressemble comme un double, une pousse en devenir. Le bain public montre la nudité des corps, un autre rapport, loin de la honte de nos sociétés judéo-chrétiennes.

Le monde est fait de nombreux mondes. « La réalité n'est pas ce que nous voyons » nous dit le bouddhisme. Ce que l’on a perdu ne s’efface pas. Les douleurs anciennes peuvent revenir comme la vague sur le rivage, le vent dans le feuillage. Nos vies ne seront jamais parfaites, elles auront toujours ce petit rien d’imperfection. Si rien ne changeait, ce serait absurde. La seule rupture est la musique occidentale des années 70-80 sur des cassettes redevenues à la mode, loin de la résonnante note de koto. Elle semble se perdre, se fondre dans ce jour parfait. Nous pensons au cinéma d'un autre maître du silence et du quotidien, Ozu. Nous nous demandons depuis combien de temps le cinéma japonais influence l'œuvre de Wim Wenders. C'est peut-être déjà dans le premier film. Il ne cache pas sa passion pour Ozu. A la fin, le soleil éclaire Tokyo et nous pouvons dire que deux ombres superposées ne sont pas plus sombres, juste une ombre. Perfect Days se laisse méditer dans le silence de nos cœurs.

Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo :
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Sous-titres :
Edition :


Titre:Perfect Days
Réalisateur, scénariste Wim Wenders
Scénariste Takuma Takasaki
Produit par Koji Yanai
Producteur exécutif Koji Yakusho
Producteurs Wim Wenders, Takuma Takasaki
Co-producteurs Reiko Kunieda, Keiko Tominaga, Kota Yabana, Yasushi Okuwa
Producteur délégué Yusuke Kobayashi
Directeur de la photographie Franz LusKg Monteur Toni Froschhammer
Concep son sonore et mixage - Rêves MaNhias Lempert Installasons –
Rêves Donata Wenders
Monteuse – Rêves Clémence 
Decremps Décors Towako Kuwajima
Costumes Daisuke Iga
Maquillage / coiffure Katsuhiko Yuhmi
Directeur de casting Masunobu Motokawa
Régisseur général Ko Takahashi
Directeur de post-production Dominik Bollen
Superviseur VFX Kalle Max Hoffmann
Conception sonore Frank Kruse
Société de distribution : Haut et Court
Langue originale : japonais
Format : Couleurs - Dolby Digital
Genre : drame
Date de sortie : mai 2023 (festival de Cannes) 29 novembre 2023 (en salles)

Distribution
Koji Yakusho : Hirayama
Tokio Emoto  : Takashi Arisa Nakano  : Niko
Aoi Yamada : Aya
Yumi Aso : Keiko
Sayuri Ishikawa : Mama
Tomokazu Miura : Tomoyama
Min Tanaka : Homeless

Musiques :
"The House of the Rising Sun" - Traditional / The Animals (1964)
"Redondo Beach" - Patti Smith (1975)
"Walkin' Thru The Sleepy City" - Jagger/Richards / The Rolling Stones (1964) 
"Perfect Day" - Lou Reed (1972)
"Pale Blue Eyes" - Lou Reed / The Velvet Underground (1969)
"(Sittin' On) The Dock of the Bay" - Otis Redding (1968)
"Aoi Sakana, Blue Fish" - Sachiko Kanenobu (1972)
"Sunny Afternoon" - Ray Davies / The Kinks (1966)
"Brown Eyed Girl" - Van Morrison / Van Morrison (1967)
"Feeling Good" - Nina Simone (1965)
"Perfect Day" - Lou Reed - version de 2017 par Patrick Watson