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affiche Ouija

Ouija

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Un film de Stiles White ,
Avec Olivia Cooke, Ana Coto, Daren Kagasoff,

Genre : Horreur
Durée : 1h30
États-Unis

En Bref

Des petites maisons d’une banlieue américaine, bien alignées en rang serrés, prêtes à vivre un monde vide de sens, calqué sur la routine et le manque d’originalité comme Ouija. Dans l’une d’elles, deux petites filles jouent à la planchette à découper les esprits, l’Ouija. C’est une tablette en contreplaqué gravée des lettres de l’alphabet avec oui ou non. Attention ! Frémissez, tremblez, il est temps de vider le grenier ou la cave. Première règle, il ne faut pas invoquer un esprit tout seul. Une paire d’années plus tard, à droite du générique la blonde invoque en solitaire un esprit en vadrouille.

C’est ça la jeunesse d’aujourd’hui, quand elle s’emmerde elle fait des conneries ! Surtout, quand c’est une blonde (!) Envoutée, manipulée, conne quoi, elle se retrouve à se balancer sur la rambarde de l’escalier, pendue à la guirlande de Noël. Fans de films d’horreur, vous sentez que le vent tourne. Roméro, Wes Craven, Dario Argento, Roger Corman, c’était si bon ! Vous vous agitez comme un asticot au bout de l’hameçon, attendant le gros frisson garanti maison. La brunette, sa copine moins idiote, invite une bande de djeunes qui s’ennuient (il n y a pas qu’eux à ce stade) à invoquer  par l’intermédiaire du Ouija la blondinette morte.

Vous vous doutez de la suite, au bout d’un certain temps, de deux « Oh mon dieu » et trois baisers ! C’est un vilain esprit qui habitait autrefois le clandé et qui n’est pas content. C’est le bordel à tous les étages et particulièrement au grenier, et dans la cave où il se passe toujours des drôles de trucs. On pousse des cris, des râles d’agonie et la fin achève de planter une croix sur le cinéma d’horreur, mort au champ du déshonneur.


La première question vous venant à l’esprit est, soit dans les années 70, 80 on était super intelligent, soit les gamins d’aujourd’hui sont abrutis par les jeux vidéo et autres banalités du monde moderne, comme le dit la grand-mère séquestrée dans la cave. Elle fait du mauvais esprit et de la rétention d’héritage. C’est de sa faute, elle garde pour elle le fantastique d’hier, La créature du lac, La momie, Frankenstein, La main du diable, La nuit des morts vivants, Tarantula, etc. qui s’amuse de nos petites frayeurs, du noir, des créatures anciennes, de notre patrimoine de morts vivants et autres fantômes inquiétants. Hollywood, industrie du rêve et de l’horreur, intéressée par l’argent, oublie de donner un scénario à ses histoires. Nous prenons une bande de jeunes comédiens, expressifs comme une tombe, avec deux grimaces, « hou j’ai peur » et « c’est beau la vie ».

Les personnages fades, sans consistance, finissent par ne plus intéresser personne. L’histoire ne vient même pas sauver du naufrage un film qui fait peur par son manque d’intérêt. Il vous faudra attendre Mathusalem pour voir apparaître les méchants esprits, une mère et sa fille bâclées en deux temps trois mouvements. Dommage ! La seule séquence intéressante est celle du générique de fin où enfin Ouija semble toucher son sujet et promettre une belle histoire. C’est comme la version X, 50 nuances de Grey, c’est dans le prochain numéro que vous verrez tout. Les protagonistes se nourrissent à la foire à la caricature, comme sortis de la malle du grenier où dormaient tous les mauvais personnages du genre. Transparents comme des fantômes, nous nous demandons si ce n’est pas l’inverse comme dans L’Autre d’Alejandro Amenábar. À savoir, ce sont les fantômes qui jouent à l’Ouija! Je sais, quand on s’enquiquine, on cherche n’importe quoi pour s’occuper. Le méchant est tout aussi inconsistant, alors qu’il ne fallait presque rien pour lui donner de la gueule.

Il nous reste la musique de bazar, en mal d’inspiration fantomatique, comme le reste. Dernier coup de grâce, la mise en scène plate comme un champ de blé après la moisson, scolaire, sans aucune originalité, avec des effets communs. Depuis quelques années, les mauvaises langues annoncent à chaque festival de Gérardmer la fin du cinéma d’horreur ! Heureusement, il existe toujours un réalisateur indépendant pour, avec trois bricoles, nous foutre les jetons ou, comme Alexandre Aja, prendre un bon vieux classique et lui donner un coup de jeune. Hollywood oublie que le cinéma de divertissement, comme son nom l’indique, doit d’abord divertir, être créatif, sortir des sentiers battus et est donc important. Aujourd’hui nous avons plus l’impression d’un coup, d’une bonne campagne de marketing pour une rentabilité sur la première semaine et le reste au petit bonheur la chance. Vous pensez qu’influencé par le film, je fais du mauvais esprit ?

Patrick Van Langhenhoven

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Titre original : Ouija

    Réalisation : Stiles White

    Scénario : Juliet Snowden et Stiles White

    Décors : Jeremy Woolsey

    Costumes : Mary Jane Fort

    Photographie : David Emmerichs

    Montage : Ken Blackwell

    Musique : Anton Sanko

    Production : Michael Bay, Jason Blum, Andrew Form, Bradley Fuller, Brian Goldner et Bennett Schneir

    Sociétés de production : Platinum Dunes, Hasbro Films, Blumhous Productions et Media Rights Capital

    Sociétés de distribution : Universal Pictures

    Pays d'origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : horreur

    Durée : 89 minutes

Distribution

    Olivia Cooke (V. Q. : Kim Jalabert) : Elaine Morris

    Ana Coto (V. Q. : Éveline Gélinas) : Sarah Morris

    Daren Kagasoff (V. Q. : Louis-Philippe Berthiaume) : Trevor

    Bianca A. Santos (V. Q. : Sarah-Jeanne Labrosse) : Isabelle

    Douglas Smith (V. Q. : Xavier Dolan) : Pete

    Shelley Hennig (V. Q. : Ariane-Li Simard-Côté) : Debbie Galardi

    Matthew Settle : Anthony Morris

    Vivis Colombetti : Nona

    Robyn Lively : Mme Galardi

    Bill Watterson : Diner Manager

    Sierra Heuermann : Doris Zander