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affiche Napoléon

Napoléon

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Un film de Ridley Scott,
Avec Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim,

Genre : Biographique
Durée : 2h38
Royaume-Uni

En Bref

« Mon Dieu ayez pitié de moi ! Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, Adieu ! »  Marie-Antoinette.
 

Ce 16 octobre 1793, un jeune soldat assiste, muet, à l'exécution d'une des dernières reines de France. Le jeune Bonaparte n'est pas encore l'empereur, mais déjà pointe l'immense destinée qui l'attend. Un peu plus tard, dans un de ces bals des victimes décadentes, il croise la route de la jeune Joséphine qui échappa à la guillotine. Commence un ballet amoureux s'achevant devant les institutions de la République pour un mariage civil. Il est nommé général de brigade grâce à son exploit au fort de Toulon, et ses coups de canon contre les royalistes menaçant la Convention. Il attire l'attention sur lui. C'est l'envol de l'aigle, la longue route qui l'envoie en Egypte. Il le placera à la tête du pays comme premier consul puis Empereur. C'est la succession de victoires, des champs de batailles, des lettres enflammées envoyées à Joséphine, des champs de morts où l'ennemi guette l'erreur qui ne vient pas. Napoléon trace son ascension, se fait sacrer Empereur et Joséphine Impératrice. Plus tard, ils se retrouvent de nouveau devant les institutions de la République pour divorcer. La belle histoire, avec le temps, s'effiloche et devient un soupir. Napoléon continue à écrire à celle qui marqua son cœur à jamais, mais le brisa aussi pour toujours. C'est Austerlitz, la bataille de Borodino, Moscou en flammes, et l'exil à l'île d'Elbe. Il revient pour les Cent Jours et découvrir la mort de sa chère Joséphine qui ne l'aura pas attendu. Puis c'est « Waterloo morne plaine » dira Victor Hugo dans un poème. C'est la fin du Grand Empire et le derniers voyage vers Sainte-Hélène, une autre petite île perdue, au large des côtes africaines, la mort de l'aigle cloué au sol en 1821.


« Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine, Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons, La pâle mort mêlait les sombres bataillons. » Victor Hugo, l'Expiation, Jersey, 25-30 novembre 1852.

Les passionnés d'histoire, les fans du Napoléon d'Abel Gance attendaient Austerlitz, ils auront Waterloo morne plaine ! Comme l'annonce faite à Marie, les férus d'histoire, petits et grands, les chipoteurs du détail attendaient un miracle dès l'annonce du projet d'un film sur Napoléon par Ridley Scott. Un temps courait le bruit qu'il serait adapté du scénario de Kubrick. L'anglais allait-il effacer l'iconique Napoléon d'Abel Gance 1927 et 1935 versions les plus complètes. Nous pouvons être rassurés il n'en sera rien. L'Histoire n'est pas au rendez-vous de cette nouvelle version comprenant, comme les feuilles mortes se ramassant à la pelle, de nombreuses erreurs, parfois grossières. Nous sommes plus chez Dumas que chez Jean Tulard, Thierry Lentz ou Pierre Brenda, les grands spécialistes du premier Empire. Le début est déjà réducteur sur la vision des causes de la Révolution. C'est la misère qui crée celle-ci et ce pauvre Napoléon ramène la misère. Il n'a jamais assisté à l'exécution de Marie-Antoinette. Cette première séquence est, malgré tout, assez juste dans le ton. Il faudra une heure à la pauvre reine pour atteindre l'échafaud. Heureusement que le sujet n'est pas la Révolution. La famille de Napoléon et ses généraux comme Murat, Ney sont presque invisibles. La stratégie politique est absente comme les nombreuses réformes encore présentes aujourd'hui.


« Napoléon est un homme qui m'a toujours fasciné. Il est sorti de nulle part pour gouverner tout le monde ! Mais pendant tout ce temps, il menait une guerre amoureuse avec sa femme adultère, Joséphine. Il a conquis le monde pour essayer de gagner son amour et quand il ne le pouvait pas, il l'a conquis pour la détruire et s'est détruit dans le processus. »  Interview Ridley Scott.

On évoque à peine la campagne d'Italie, décisive pour construire la légende de l'Empereur avec le fameux pont d'Arcole. On reprend l'idée d'un Napoléon de petite taille, voir la séquence en Egypte avec la momie. Il mesurait 1m57, ce qui est une taille assez normale pour l'époque. C'est la perfide Albion qui le surnomme « le petit caporal ». Napoléon rentre de la campagne d'Egypte et plus tard s'échappe de l'île d'Elbe à cause des infidélités de Joséphine. On nous laisse entendre que c'est Joséphine qui a construit l'Empereur, qu'elle était très impliquée dans la politique du pays. Politiquement, on est à côté de la plaque avec un Napoléon incapable de prendre des décisions importantes, un coup c’est Joséphine, un autre Talleyrand. Pour la vérité historique, l'élève Ridley Scott aura zéro. Il prend trop de liberté avec son sujet. Le passionné d'histoire pourra s'amuser à relever les erreurs bien plus nombreuses que sept. Est-ce que la version de 4h30 promise pour la télévision comblera les vides ? J'en doute. On devrait avoir plus de batailles et de séquences avec Joséphine, mais toujours le manque de l'aspect politique.  

« J’adore les récits historiques car l’histoire me passionne » Ridley Scott.
 
Nous ne mettrons pas en doute non plus la passion pour l'histoire du réalisateur. Il le prouve dès le premier film Les Duellistes (1977), 1492 : Christophe Colomb (1992), Gladiator (2000), La Chute du faucon noir (2002), Kingdom of Heaven (2005), Dernier Duel (2021). Qu'est-ce qui s'est passé ? Nous avons l'impression d'une vision à charge colportée par les ennemis de l'Empereur. Est-ce que tout simplement nous ne nous trompons pas de film ? Il est important de juger un film en se basant sur les intentions du réalisateur. Question : quel film a donc voulu faire Ridley Scott ? Réponse dans l'extrait d'interview un peu plus haut. Je pense que ce qui l'intéresse, c'est l'histoire d'amour entre Napoléon et Joséphine sur fond de batailles. Il oppose la violence à l'amour, la mort à la vie, la gloire à la passion, ce que l'on peut retrouver dans sa filmographie en général. Alors, comme Dumas, il peut se permettre de trahir l'histoire pour une version plus romantique. La première séquence, sous cet angle, prend alors une autre couleur. La mort d'une Reine, la trahison d'un peuple, une histoire d'amour sombre. C'est ce que le film déploie en grande partie, avec peu de romantisme, des scènes de sexe rigolotes, et un Napoléon plus effacé, sous le charme de l'Impératrice, un grand amoureux. A l'opposé, c'est la violence des batailles magnifiquement filmée, Austerlitz et la fameuse scène du lac, Waterloo plus approfondi. Comment l'amour entre deux êtres peut trouver son chemin dans un paysage où la mort et la violence servent de décor. Dans ce sens, le Napoléon de Ridley Scott devient plus intéressant.

Patrick Van Langhenhoven

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Titre original : Napoleon
    Titre français et québécois : Napoléon
    Réalisation : Ridley Scott
    Scénario : David Scarpa
    Musique : Martin Phipps
    Décors : Arthur Max
    Costumes : David Crossman et Janty Yates
    Photographie : Dariusz Wolski
    Montage : Sam Restivo et Claire Simpson
    Production : Mark Huffam, Ridley Scott et Kevin J. Walsh
    Sociétés de production : Apple Studios et Scott Free Productions
    Sociétés de distribution : Apple TV+ (VOD)11, Sony Pictures Releasing (États-Unis, cinéma) Sony Pictures Releasing France (France, cinéma)
    Pays de production :  États-Unis,  Royaume-Uni
    Langue originale : anglais
    Budget : 200 millions de dollars
    Format : couleur - 2,39:1 - son Dolby Atmos, Dolby Surround 7,1, Dolby Digital
    Genres : drame historique et biographique
    Durée : 150 minutes (version originale) ; 270 minutes (version longue)
    Date de sortie : 22 novembre 2023

Distribution

    Joaquin Phoenix (VF : Boris Rehlinger) : Napoléon Bonaparte17,18,19
    Vanessa Kirby : Joséphine de Beauharnais
    Tahar Rahim (VF : lui-même) : Paul Barras
    Ben Miles (VF : Yann Guillemot) : Armand de Caulaincourt, diplomate, homme de confiance, proche conseiller et confident de Napoléon.
    Ludivine Sagnier (VF : elle-même) : Madame Tallien (version longue uniquement20)
    Matthew Needham (en) (VF : Marc Arnaud) : Lucien Bonaparte, frère de Napoléon
    Youssef Kerkour (en) : le maréchal Davout, maréchal invaincu de Napoléon21.
    Phil Cornwell (en) : Charles-Henri Sanson, bourreau de la reine Marie-Antoinette
    Édouard Philipponnat (VF : Aurélien Raynal) : le tsar de Russie Alexandre Ier
    Ian McNeice : le roi Louis XVIII
    Rupert Everett : Arthur Wellesley, duc de Wellington
    Paul Rhys (en) : le ministre des relations extérieures Talleyrand
    John Hollingworth (en) (VF : Jean-Marc Charrier) : le maréchal Michel Ney, surnommé par Napoléon le « Brave des braves »Note 1.
    Sam Crane : Jacques-Louis David, éminent peintre néoclassique français, à qui l'on doit en partie la célèbre peinture présente dans le film Le Sacre de Napoléon.
    Scott Handy : le maréchal Berthier, chef d'état-major de Napoléon lors de toutes ses campagnes.
    Gavin Spokes : Charles-Henri Sanson
    Mark Bonnar : Jean-Andoche Junot, général de Napoléon et commandant de l'invasion française du Portugal en 1807
    Jonathan Barnwell (VF : Olivier Benard) : Bourienne, ami et secrétaire intime de Napoléon.
    Davide Tucci (en) : le général de la Révolution Lazare Hoche
    Thom Ashley : le général La Bédoyère, aide de camp de Napoléon lors de la bataille de Waterloo, fusillé à 29 ans pour son ralliement à l'empereur
    Arthur McBain (en) : le général Jean Gabriel Marchand
    John Hodgkinson : Joseph Fouché, efficace ministre de la police de Napoléon, ayant trahit l'empereur à maintes reprises
    Ed Eales White : le duc d'Enghien, dont Napoléon a ordonné l'exécution
    Tim Faulkner : le général Blücher, vainqueur prussien de Napoléon à Waterloo
    Catherine Walker : Marie-Antoinette d'Autriche
    David Verrey : Louis-Jérôme Gohier, Directeur et président du Directoire lors du coup d'État du 18 brumaire