Compositeur renommé en manque d’inspiration, Lui s’isole pour renouer avec cette dernière. Les notes semblent lui échapper. Moi, son double intérieur, se moque de son manque d’innovation. Il se retire pour faire le point des sentiments qu’il a pour Elle, sa femme. Il abandonne sa famille pour faire le point. Lui est en pleine tempête existentielle intérieure, bataillant avec Moi et Surmoi. Alors la musique est bien le dernier de ses soucis. Moi se fait de plus en plus insistant, se rebelle, indispose, perturbe Lui. Il est peut-être temps de tuer Moi. Il est peut-être temps d’accepter cette part sombre pour enfin avancer. Est-ce Lui ou Moi qui convoque les fantômes, les ombres de son fils, de sa femme, de sa maitresse, de son meilleur ami et d’autres invités ? Moi, ce négatif sombre détruit l’idée de bonheur dans sa tempête furieuse. Le combat intérieur s’avère d’autant plus terrifiant que l’ennemi n’est autre que soi-même. Il faudra bien à un moment accepter la réalité de notre âme entre lumière et ténèbres.
Sur Instagram, Guillaume Canet dit : « Pendant le premier confinement, au mois de mai 2020, stoppé par l’arrêt de la prépa d’Astérix je me suis mis à écrire quelques pages. Les trois premières lettres étaient « LUI », le titre du scénario qui verra le jour au bout de quelques semaines… Écrit d’une traite… Au mois de septembre, je tournais cette histoire en quatre semaines avec une équipe réduite et des acteurs formidables. »
Suite à l’arrêt d’Astérix et Obélix et l’Empire du Milieu, Guillaume Canet se lance dans la réalisation de Lui. C’est un réalisateur inclassable, s’attaquant à tous les genres. Il surprend avec son premier film Mon idole, rencontre le succès public avec les suivants, Ne le dis à personne et Les petits mouchoirs. Certaines mauvaises langues diront que c’est cher payé pour s’allonger sur le divan du psychanalyste. Que l’on ne peut être à la fois le psy, et le patient ! Entre analyse et suspense, Lui est un objet filmique particulier. Il faut reconnaître que ce mélange entre réalité et surmoi n’est pas conventionnel.
C’est même surprenant et pas toujours d’un abord facile. Guillaume Canet met son âme à nu. En résumé, cet homme de bien lutte contre sa part négative, le salaud intérieur. Il en conclut que Moi est bien une part de lui- même. Pour en arriver à cette conclusion, la route sera longue, sans compromis. Il convoque les êtres aimés, sa femme, sa maitresse, son meilleur ami, son fils et le toubib. Dans cette descente au cœur du moi et du surmoi, pas question de tricher. Malgré ses faiblesses et un discours assez simple, cet objet filmique particulier ne manque pas d’intérêt pour le critique. Il n’est pas certain que le public le suive sur cette voie. Il était plus simple peut-être de méditer face à l’océan pour comprendre que nous ne sommes pas toujours des anges.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Lui
Réalisation et scénario : Guillaume Canet
Musique : Alexandre Desplat
Décors : Philippe Chiffre
Costumes : Maïra Ramedhan Levi
Photographie : André Chemetoff
Son : Rémi Daru (ingénieur) et Jean Goudier (montage)
Montage : Simon Jacquet
Production : Alain Attal
Coproduction : Ardavan Safaee
Production délégué : Xavier Amblard
Production associée : Marie de Cénival
Sociétés de production : Trésor Films ; Pathé Films, TF1 Films Production et Caneo Films (coproductions françaises) ; Artémis Productions et Shelter (coproductions belges)2
Société de distribution : Pathé (France)
Budget : 5,2 millions d'euros
Pays de production :France / Belgique
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : drame, thriller
Durée : 88 minutes
Dates de sortie : 27 octobre 2021
Distribution
Guillaume Canet : lui
Virginie Efira : la femme
Mathieu Kassovitz : le pote
Laetitia Casta : la maîtresse
Nathalie Baye : la mère
Gilles Cohen : le médecin
Patrick Chesnais : le père