Les Vieux fourneaux 2 bons pour l’asile
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En Bref
Pierrot est toujours dans le coup pour lutter contre le système. Cette fois, c’est un groupe de sans-papiers qui se retrouve à la rue. Pas de problème, Pierrot a toujours la solution. Il embarque son petit monde pour la campagne. Pendant ce temps, Emile tente de renouer avec Berthe à ses risques et périls. Un bouquet de fleurs ne suffit pas à effacer des années de rancune. Antoine pense être tranquille dans sa retraite au fond des champs. La campagne, les oiseaux, un peu d’odeurs de fumier, l’apéro sous les arbres, c’est le bonheur! Sophie récupère une belle somme en Suisse. Le calme ne dure pas longtemps avec l’arrivée en fanfare, comme à son habitude, de Pierrot. Les vieux fourneaux sont toujours prêts, comme les scouts, pour défendre une noble cause. Ils ignorent que dans ce coin reculé de la France profonde, l’arrivée d’émigrés bouscule ces braves gens du terroir. Les idées reçues sont toujours aussi tenaces mais on peut compter sur notre bande pour faire le lien.
Bernard Lecoq remplace avec talent Roland Giraud dans le rôle d’Antoine. Nous retrouvons les thématiques chères à Wilfrid Lupano qui nourrissent son œuvre en bande dessinée, la discrimination, la rébellion et beaucoup d’empathie pour ses personnages. Il est aussi à l’aise dans l’humour que dans le réalisme. Les vieux fourneaux prend pour chemin une bande de vieilles canailles qui n’ont rien perdu du mordant de leurs 20 ans. Des rôles sur mesure pour Pierre Richard et Eddy Mitchell, les plus turbulents de l’équipe. Nous retrouvons le malin plaisir d’incarner ces personnages décalés. Bernard Lecoq et Alice Pol tentent de garder un peu de sérieux dans ce monde de fous. C’est une envolée humoristique qui nous attend, parfois un peu convenue, mais toujours désopilante.
On accepte les moments de faiblesse, compensés par des pics savoureux comme la drague d’Antoine, les coups tordus de Pierrot avec une séquence d’ouverture remarquable. La confrontation des gens du cru avec les étrangers, à travers l’humour et beaucoup de tendresse, nous rappelle combien le regard sur l’autre doit changer. Sophie tente de mener son petit bout de chemin avec toute cette agitation. Claire Nadeau dans le rôle de Fanfan est excellente et montre, contrairement à l’adage, qu’elle a bien toute sa tête. Le film file à toute vitesse et empile les gags comme les perles sur un collier. L’effet de surprise est passé mais le plaisir est toujours là et on leur souhaite une vie aussi longue que celle d’un certain Gendarme.
Patrick Van Langhenhoven
• Réalisation: Christophe Duthuron
• Scénario: Wilfrid Lupano et Paul Cauuet
• Musique: Christophe Duthuron
• Décors: Mathieu Menu
• Costumes: Isabelle Mathieu
• Photographie: Laurent Brunet
• Montage: Julia Maby
• Production: Clément Miserez, Sophie Tepper et Matthieu Warter
◦ Producteur délégué: David Giordano
• Sociétés de production: Radar Films; coproduit par France 3 Cinéma, Égérie Productions et Orange Studio
• Sociétés de distribution: SND et Apollo Films
• Pays de production: France
• Langues originales: français, anglais, arabe, langue africaine
• Format: couleur — 2,35:1
• Genre: comédie
• Durée: 97 mn
• Dates de sortie: 17 août 2022
Distribution
• Pierre Richard: Pierrot
• Eddy Mitchell: Émile
• Bernard Le Coq: Antoine
• Alice Pol: Sophie
• Myriam Boyer: Berthe
• Jean Sarrus: Baba
• Claire Nadeau: Fanfan
• Mohamad Malas: Hussein
