Rachel est la papesse de l’arnaque, la Ma Dalton d’une famille d’arnaqueurs à la petite semaine. Rachel et ses deux fils, Sam, Jérémie et son petit-fils, Nathan, ont monté une combine bien rodée qui fait leurs beaux jours. Ils attendent toujours le dernier coup d’archet qui les mettra à la retraite. Cette fois si, un grain de sable transforme le fric frac en sauve qui peut. Rachel et Sam se retrouvent dehors pendant que Nathan passe par la case prison et que son oncle Jérémie part en cavale. La famille éclate avec un certain goût de rancune dans l’air. Trois ans plus tard, portés par le même désir de vengeance, Rachel, Sam et Nathan se lancent sur la piste de l’oncle Jérémie exilé en Normandie. Autant vous dire que les ennuis ne font que commencer. Surtout que Céleste, une détective perspicace, est à leurs trousses. Il est question d’un tableau et de beaucoup d’argent dans cette fantaisie policière.
Thierry Klifa nous entraine dans un tourbillon de situations aussi cocasses les unes que les autres. Il s’appuie sur un gang d’acteurs formidables, dans l’esprit de la comédie policière de l’âge d’or d’Hollywood, avec un soupçon de l’Affaire Thomas Crown et de comédie italienne. C’est la particularité de Thierry Klifa qui place la famille au cœur de son cinéma. Ancien journaliste à Studio, il soigne son écriture, dans une valse de situations décalées aux dialogues pointus. Une fois de plus, la famille éclate, se confronte à une situation improbable et un limier qui ne lâche rien.
Dès le début le ton est donné avec ce repas de bourgeois qui permet aux fils et petit-fils de commettre un fric frac sans risque mais qui tourne mal à l’arrivée. Nous comprenons vite que la famille vit surtout de coups foireux mais reste soudée dans l’adversité. Famille je vous aime, famille je vous hais, se métamorphose en un road movie permettant à chacun de comprendre que le sel de la vie est peut-être ailleurs. Cette alchimie particulière repose sur une galerie de personnages sympathiques, bancals, en quête d’un graal qu’ils ignorent. Thierry Klifa maintient le rythme d'une comédie qui ne s'essouffle jamais et nous réserve de nombreux rebondissements et surprises.
Qu’est-ce qui compte dans la vie ? Les liens qui nous unissent au-delà de tout le reste, qui ne sont que des larmes, des rires dans l’océan. C’est ce que nous retrouvons dans le cinéma de Thierry Klifa à travers des genres différents, nous ramenant à l’essentiel. Depuis son premier long métrage Une vie à t’attendre en 2004, jusqu’aux Rois de la piste, il explore la même thématique, ce microcosmos de la famille qui n’est que le reflet du monde en général. Cette comédie joyeuse a tout pour nous enchanter et donne une large place aux femmes.
Patrick Van Langhenhoven
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Titre original : Les Rois de la piste
Réalisation : Thierry Klifa
Scénario : Benoît Graffin et Thierry Klifa
Musique : Alex Beaupain
Décors : Frédérique Doublet et Frédéric Granclère
Costumes : Laure Villemer et Jürgen Doering
Photographie : Julien Hirsch
Son : Philippe Welsh, Thomas Gauder et Olivier Mortier
Montage : Thomas Marchand
Production : Mathieu Ageron, Maxime Delauney et Romain Rousseau
Sociétés de production : Nolita Cinema
Société de distribution : Apollo Films
Pays de production : France
Langue originale : français
Genre : Comédie dramatique
Durée : 116 minutes
Dates de sortie : Novembre Festival de Sarlat, 13 mars 2024
Distribution Fanny Ardant : Rachel
Mathieu Kassovitz : Sam
Lætitia Dosch : Céleste
Nicolas Duvauchelle : Jérémie
Ben Attal : Nathan
Michel Vuillermoz : Gauthier
Théo Navarro-Mussy : Rémi
Zbeida Belhajamor : Juliette
Sébastien Houbani : Boyer
Olivier Broche