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affiche Les Miller, une famille en herbe

Les Miller, une famille en herbe

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Un film de Rawson Marshall Thurber,
Avec Jennifer Aniston, Jason Sudeikis, Emma Roberts,

Genre : Comédie
Durée : 1h50
États-Unis

En Bref

Afin d'éponger sa dette auprès de son fournisseur, David, dealer à la petite semaine, n'a d'autre choix que de se rendre au Mexique pour lui ramener une importante cargaison de drogue. Réussissant à convaincre ses voisins – Rose, une strip-teaseuse cynique, Kenny, qui aimerait bien tester la marchandise et Casey, une ado fugueuse – de lui venir en aide, il met au point un plan censé être infaillible : se faire passer pour la famille parfaite pour ne pas éveiller les soupçons.

Débarqué dans les salles françaises après un succès surprise aux Etats-Unis, Les Miller, une famille en herbe nous sert un road-trip cynique, pas crédible pour un sou mais drôlement rythmé et bien ficelé dans le genre comédie inoffensive et divertissante. Hors, si on ne creuse ne serait-ce qu’un peu, on se rend vite compte que le résultat qui se veut trash et politiquement incorrecte se révèle dans le fond bien gentillet, n’osant froisser personne et caressant ses personnages dans le sens du poil. Quelle sera la facette qui va l’emporter ? Ce sera à vous, spectateur, d’en juger. Pour notre part, c’est déjà fait.


Au volant de ce road-movie déjanté, Rawson Marshall Thurber, qui nous avait fait une bonne première impression en 2004 avec Même pas mal ! (Dodgeball). C’est donc avec un apriori plutôt favorable qu’on attend sa dernière comédie, d’autant que son scénario est signé par non moins de quatre scénaristes confirmés dans la drôlerie dont Bob Fisher et Steve Faber (Serial Noceur). Derrière un pitch plutôt sympathique, propice à bien des situations cocasses, on retrouve le cocktail (fort éculé) de la comédie transgressive : visions et propos trash, quiproquos sexuels, gags sur l’accomplissement et l’ « American Dream ». On échappe cependant à l’humour pipi-caca d’un American Pie ou d’un Very Bad Trip pour préférer quelque chose de plus cinglant et mesquin. Haut perchés dans leur camping car supersize, cette petite famille mal assortie va croiser le chemin d’un assortiment de personnages stéréotypés : le policier mexicain corrompu, la famille proprette d’américains moyens aux tendances libertines, le caïd mexicain vraiment pas doué pour traquer ses cibles ou encore l’ado stupide. Déjà bien bas dans l’échelle sociale (strip-teaseuse, dealer, puceau idiot, fugueuse punaise), la famille en herbe va se permettre de juger et de cataloguer avec défiance quiconque passera sur sa route, sans oublier de se cataloguer l’un l’autre. Dés lors, on s’interroge sur la réelle motivation des différentes parties à feindre la famille “parfaite“ lorsque la carotte de l’argent vient à s’envoler. On comprend alors rapidement que les stéréotypes qu’ils rejettent avec tant d’énergie sont finalement leur quête ultime, en atteste le plan final, qui sous-couvert d’une protection des témoins, dresse un tableau très conservateur et bienpensant de la famille banlieusarde dont ils prenaient tant de plaisir à se moquer.

Malgré une morale discutable, on échappe tout de même à la bêtise crasse et à la quête de rédemption qui vient d’ordinaire embourber les comédies dans des bons sentiments fatigants. Ici, les personnages restent (presque) égaux à eux-mêmes du début jusqu’à la fin, portés par une équipe de comédiens en forme. Jason Sudeikis sur-joue légèrement la partition du père irréprochable et dénote avec son image d’éternel ado dealer mais arrive tout de même à convoquer le rire à plusieurs reprises. En face, Jennifer Anniston, qui tente une fois de plus de casser son image de « Friends » paraît peu à l’aise en effeuilleuse et ne fait pas l’affaire en quadra dévergondée, mais passons… Pour enchainer sur une Emma Roberts parfaitement castée en ado rebelle et Nick Offerman qui joue à fond la carte de la mièvrerie.

A l’arrivée, l’entreprise ne s’en sort pas si mal que ça mais on a quand même bien du mal à expliquer les recettes américaines abracadabrantes des Miller, une famille en herbe. Doté d’une réalisation efficace mais inexistante, d’un scénario paresseux et d’une interprétation inégale, Les Miller n’est surement pas la comédie de l’année mais reste inoffensive et se distingue de ses potes de chambrée par une propension au divertissement débridé mais mesuré à l’image de Mary à tout prix.

Eve BROUSSE

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais et Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Warner Home vidéo

Pas de bonus

Titre original : We're the Millers

Titre français : Les Miller, une famille en herbe

Titre québécois : Nous sommes les Miller

Réalisation : Rawson Marshall Thurber

Scénario : Bob Fisher, Steve Faber, Sean Anders et John Morris

Costumes : Shay Cunliffe

Directeur de la photographie : Barry Peterson

Montage : Mike Sale

Musique : Theodore Shapiro

Production  : Vincent Newman, Tucker Tooley, Chris Bender et Happy Walters

Coproduction : David Heyman, Marcus Viscidi, Toby Emmerich et J.C. Spink

Société de production : BenderSpink, New Line Cinema, Vincent Newman Entertainment

Société de distribution : Warner Bros. Entertainment

Budget : 37 millions de dollars

Pays d'origine : Etats-Unis

Langue originale : anglais

Durée : 116 minutes

Dates de sortie :

·        États-Unis : 7 août 2013

·       France : 18 septembre 2013

Source Wikipédia