1979. On désigne sous le terme de ‘refuzniks’ la communauté juive russe harcelée durant les années 70 par le régime soviétique sous l’autorité de Brejnev, faisant constamment obstruction à leur demande de visa et leur volonté de rejoindre l’État d’Israël. Afin de rompre leur isolement, la diaspora des pays démocratiques envoyait certains de ses membres les soutenir et leur donner des nouvelles de la terre rêvée et idéalisée sous couvert de voyages organisés. Les deux cousins Jérôme et Carole font partie de ces jeunes volontaires. Jouant les fiancés en vacances, ils faussent compagnie au groupe de l’un de ces voyages dont ils font partie le soir venu pour rejoindre les appartements des juifs en attente de visas et d’exils, Carole par engagement sincère, Jérôme par amour secret pour sa cousine. Carole et Jérôme ont 20 ans et découvrent l’URSS à travers Odessa, l’envers du rideau fer. Ils découvrent un monde inconnu, brutal et absurde.
1979. On désigne sous le terme de ‘refuzniks’ la communauté juive russe harcelée durant les années 70 par le régime soviétique sous l’autorité de Brejnev, faisant constamment obstruction à leur demande de visa et leur volonté de rejoindre l’État d’Israël. Afin de rompre leur isolement, la diaspora des pays démocratiques envoyait certains de ses membres les soutenir et leur donner des nouvelles de la terre rêvée et idéalisée sous couvert de voyages organisés. Les deux cousins Jérôme et Carole font partie de ces jeunes volontaires. Jouant les fiancés en vacances, ils faussent compagnie au groupe de l’un de ces voyages dont ils font partie le soir venu pour rejoindre les appartements des juifs en attente de visas et d’exils, Carole par engagement sincère, Jérôme par amour secret pour sa cousine. Carole et Jérôme ont 20 ans et découvrent l’URSS à travers Odessa, l’envers du rideau fer. Ils découvrent un monde inconnu, brutal et absurde.
Les interdits, c’est un titre qui nous frappe. Le synopsis du film semble présager une œuvre intéressante. Mais voilà… Les interdits déçoit. Ce film avait pourtant un énorme potentiel, compte tenu de l’histoire proposée. Les thèmes abordés sont très mal exploités et pour ainsi dire aucunement approfondis. Pourtant le thème du communisme, de l’état totalitaire est d’une très grande richesse. Or les réalisateurs envoient seulement au spectateur des pistes-ci et là sans en donner du sens et de la profondeur, donnant l’impression que ceux-ci n’osaient pas aller trop loin, de peur de choquer peut-être, ou plus simplement pour se concentrer sur une banale histoire d’amour. Un travers classique du cinéma français. D’autant plus que le film a du mal à démarrer. Le spectateur n’accroche pas, tout simplement. Il reste tout de même optimiste, il y croit dur comme fer, mais ses espoirs disparaissent vite car rien ne se passe d’assez fort et percutant. Il ne trouve aucun intérêt à ce film, avec un sentiment d’inachevé, d’autant plus qu’aucune émotion ne s’en dégage réellement. Il semblerait pourtant qu’il y a tout ce qu’il faut : de l’amour, des situations dangereuses, mais il n’y a aucun élément qui puisse faire surgir l’émotion ou l’angoisse. Le spectateur arrive de temps en temps à capter ces petits moments de pression mais ils sont infimes. Et cette histoire d’amour entre les deux protagonistes est -elle nécessaire ? Elle tourne au ridicule. Il n’y a pas de réelle surprise, certains événements sont prévisibles. Le film aurait mérité une fin plus aboutie.
On déplore d’autant plus que la forte thématique de l’appartenance à une communauté, stigmatisée, et donc solidaire, soit peu à peu reléguée au second plan pour permettre à l’histoire sentimentale de se déployer jusqu’à un épilogue situé dix ans plus tard, alors que le mur de Berlin tombe en offrant soudain de nouvelles perspectives, à la fois étiré et moins captivant que l’agitation fébrile qui régnait alors à Odessa. Dès lors, on s’interroge sur le champ des interdictions affichées en exergue : sont-ce celles d’une communauté empêchée et mise au ban ou celles d’un amour secret, en quelque sorte contre-nature et réprouvé comme tel ? En tout cas, on saisit mal l’intérêt à unir les deux dans un film qui sape idiotement ce qu’il avait plutôt bien érigé jusqu’alors, y compris grâce à un judicieux casting où se mêlent fougue juvénile et prudence peureuse, flamboyance et fatalisme de l’âme slave et cartésianisme occidental. La singularité du sujet et les réelles qualités de réalisation finissent hélas par s’affadir au fur et à mesure que le film se replie sur l’histoire intime de ses deux jeunes héros ; autre atavisme et obligation française, le sexe et le sentimentalisme à la limite de la niaiserie.
Il faut de plus déplorer un niveau de réalisation qui fait penser à un film de fin d’études. Trop de focalisation sur la technique et d’anachronismes sociaux. Les lumières, avec ses contrastes, ainsi que les couleurs du film sont « trop bien » traitées. La caméra épaule faussement et maladroitement en constant mouvement, comme pour rappeler un documentaire pris sur le vif, est d’autant moins à propos qu’elle n’est utilisée que lors des scènes d’amour, par essence intimistes et nullement testimoniales. On retrouve une photographie classique, trop classique. Le film s’apparente à une docu-fiction également, ingénument trop frictionné... La fin ridiculise le film par ce saut dans le temps et les retrouvailles au goût d’amertume et de regrets des protagonistes. L’on peut donc décemment conclure que Les Interdits est un film totalement raté.
Gregory Germanais