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affiche Les Crimes du Futur

Les Crimes du Futur

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Un film de David Cronenberg,
Avec Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart,

Genre : Science-fiction
Durée : 1h47
États-Unis

En Bref

Dans un futur lointain, nous serons capables de transformer notre corps. Nous accoucherons d’organes nouveaux, parfois sans aucune utilité. Cette métamorphose biologique pousse le performeur Saul Tenser à créer, dans les arrière-cours, un spectacle artistique. Devant les yeux ébahis de favoris sélectionnés, avec sa complice Caprice, ils dévoilent en direct et sur écran, la création biologique. Celle-ci dépasse les lois de la perception et l’organisme régulateur d’Etat qui, en coulisse, assiste à l’interdit. Pour achever la composition et la transformation, il faut des outils spécifiques auxquels les techniciennes de maintenance vouent une adoration sans borne. En marge, un Docteur Moreau du futur et sa secte dépassent le point de non-retour de cette métamorphose contrôlée. Il propose à Saul Tenser une performance scandaleuse qui montrera à la société les idées folles du Docteur Lang Dotrice. Le monde de demain sera celui du corps transformable et de la souffrance dépassée pour atteindre l’inaccessible étoile.


« Le corps, c’est la réalité »

Le titre rappelle un court métrage de 1970 qui n’a aucun rapport avec le contenu. Pourtant, Les crimes du futur renvoie à l’œuvre de David Cronenberg en général et à Vidéodrome et Crash en particulier. Nous retrouvons les thématiques transgressives de l’œuvre marquée par la violence, le sexe, et le corps transformable, malléable. Il revient au genre qu’il a fait connaître, le body-horror, devenu body-art. Les Crimes du Futur peut se voir comme une carte de la psyché cronenbergienne dans ce ballet de corps que l’on ouvre, branchés à des multiprises. Le spectateur non averti sera vite perturbé par les lieux d’influence picturale, souterrains sans âme, béton froid et lisse, bateau rouillé échoué comme le monde de demain peut-être.

Dans ce décor d’apocalypse, le corps apparaît comme un nouveau territoire aux couleurs du paradis. Il est facile de se perdre dans ce labyrinthe de réflexion échappant parfois à toute analyse. Les individus semblent n’être que les porteurs, les accoucheurs d’une nouvelle humanité. Viggo Mortensen, personnage énigmatique, silencieux, devient la toile de ses créations. Il apparaît au début comme un passager en route vers l’ailleurs. C’est peut-être toucher à l’ultime métamorphose dans une extase menant à l’origine. Il existe une poésie cronenbergienne touchant à la fois de son récit et de ses décors vénéneux.

Il nous entraine dans un territoire transgressif que nous finissons par accepter alors que le corps est le centre de son monde, la chair tailladée, coupée, exhumée (voir le film). C’est l’esprit qui finit par nous perdre, dans sa réflexion, labyrinthe pour en atteindre le cœur. C’est aussi un questionnement sur l’art et le créateur, l’establishment replié sur lui-même, les institutions, l’esthétisme. C’est autant un voyage philosophique, en images au cadre particulier, de chair, et d’âme menant aux confins d’une humanité qui est peut-être plus proche que l’on ne pense. Contrairement à Crash et d’autres films du réalisateur, Les Crimes du Futur n’ont fait qu’ébranler la Croisette sans trop la perturber.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original : Crimes of the Future

    Titre français : Les Crimes du futur

    Réalisation et scénario : David Cronenberg

    Musique : Howard Shore

    Direction artistique : Dimitris Katsikis

    Décors : Carol Spier

    Costumes : Mayou Trikerioti

    Photographie : Douglas Koch

    Production : Robert Lantos, Panos Papahadzis et Steve Solomos

    Production déléguée : Christelle Conan, Victor Hadida, Joe Iacono, Victor Loewy, Thorsten Schumacher, Aida Tannyan et Peter Touche

    Sociétés de production : Argonauts, Davis Films et Serendipity Point Films, avec la participation de Téléfilm Canada, Ingenious Film Partners, Bell Média et CBC

    Sociétés de distribution : MK2/Mile End (Canada), Metropolitan Filmexport (France), Argonauts (Grèce)

    Pays de production : Canada,  Grèce, France

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : science-fiction, thriller horrifique

    Durée : 107 min

    Date de sortie : 25 mai 2022 (Festival de Cannes et sortie nationale)

    Interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en France

Distribution

     Viggo Mortensen (VF : Bernard Gabay) : Saul Tenser

    Léa Seydoux (VF : elle-même) : Caprice

    Kristen Stewart (VF : Noémie Orphelin) : Timlin

    Scott Speedman (VF : Jean-Pierre Michaël) : Lang Dotrice

    Don McKellar : Wippet

    Welket Bungué : détective Cope

    Lihi Kornowski : Djuna Dotrice

    Tanaya Beatty : Berst

    Nadia Litz : Dani Router

    Yorgos Karamihos : Brent Boss

    Yorgos Pirpassopoulos : Dr. Nasatir

    Sozos Sotiris : Brecken