Max est un tueur à gages précis et minutieux pour le compte de l’organisation nommée la Loutre. Son monde déraille quand sa femme le quitte. Depuis, il s'évanouit devant une goutte de sang. Vous avouerez que dans sa branche, c'est un inconvénient majeur. Déprimé, il se retire dans sa belle demeure transformée en capharnaüm. Il pourrait rester isolé du monde si l’arrivée de Stéphanie et Karim, les nouveaux voisins envahissants, ne changeait sa vie. Ils sont employés ordinaires, en télétravail, dans une société immobilière. Leur vie sans histoire décide notre tueur à changer de branche. Il pense raccrocher les gants et se fondre dans la foule anonyme. Sauf que ses anciens employeurs ne croient pas vraiment à ce retour à une vie pépère. Ils lancent la meute de ses anciens collègues à ses trousses. Il ne lui reste plus, comme le saumon, qu'à remonter à la source. De fil en aiguille, plutôt de cadavre en cadavre, Max espère couper la tête de l'hydre, la Loutre, pour avoir la paix. Un concours de circonstances malencontreuses embarque Stéphanie et Karim dans cette course déjantée. Le repos du guerrier n'est pas forcément au bout de la route !
Cette comédie se situe entre l'humour baroque surréaliste belge et la bonne comédie française sur un scénario improbable. Cécilia Rouaud réussit le tour de force de nous maintenir en haleine jusqu'au coup de feu final. L'histoire progresse tout en s'amusant des codes et lieux du tueur à gages, comme la vieille décharge aux tombes anonymes des victimes. Dans l'esprit de l'Emmerdeur, Stéphanie et Karim jouent les Brel en bousculant un François Damiens entre Lino Ventura et Bourvil.
C'est une histoire de tempéraments, de personnalités qui se croisent et finissent par faire des étincelles. François Damiens est excellent en tueur à gages sans états d'âme, au boulot impeccable, jouant de son humour pince sans rire. William Lebghil et Laura Felpin, connus pour leurs talents de comiques forment un petit couple sympathique mais envahissant. Laura est plus tenace et se laisse moins marcher sur les pieds que le pauvre faon, gentil garçon qu'est son mari. Les situations finissent par rapidement déborder et les rôles du gentil et méchant par se brouiller.
Tout repose sur une atmosphère que la caméra met en relief et en lumière entre ses ambiances nuit de polar et ses cadres sans vie de l'entreprise. Elle doit beaucoup à son humour noir, absurde et son écriture profonde des personnages principaux sans négliger les seconds rôles, dans des situations classiques mais décalées. Loin de l'humour gras et de la parodie à l'américaine, Cécilia Rouaud imprime sa marque à l'humour subtil et la mise en scène soignée. Voilà un film qui, sur un pitch bizarre, nous propose une bonne comédie avant la déferlante de l'été.
Patrick Van Langhenhoven
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Titre original : Les Complices
Réalisation : Cécilia Rouaud
Scénario : Cécilia Rouaud
Musique : Alexandre Lier, Sylvain Ohrel et Nicolas Weil
Décors : Sébastien Gondek
Costumes : Sonia Philouze
Photographie : Pierre Cottereau
Montage : Fabrice Rouaud
Son : Remi Daru
Production : Stan Collet, Patrick Quinet et Frank Mettre
Sociétés de production : Artémis Productions et Firelight
Sociétés de distribution : SND
Pays de production : France, Belgique
Langue originale : français
Format : couleur — 2,35:1
Genre : Comédie
Durée : 98 minutes
Dates de sortie : 12 avril 2023
Distribution François Damiens : Max
William Lebghil : Karim
Laura Felpin : Stéphanie
Bruno Podalydès : Paulo
Vanessa Paradis : Marianne
Genti Kame : Agoli
Alicia Hava : Mounia
Émilie Cazenave : Mlle Jean
Jean-François Cayrey : Jacques-Yves