C’est l’histoire de deux royaumes après une guerre sans merci. Zol prend possession de celui d’Aquafa. Malgré une étrange maladie épargnant ces derniers, le mittsual, la « fièvre du loup noir », Zol détruit leurs armées. Une partie du royaume résiste encore, celui des chevaux de feu, origine du mittsual. C’est l’histoire, bien des années plus tard, du retour du fléau alors que l’Empereur Zol s’apprête à envahir le dernier bastion de la résistance. C’est l’histoire de l’esclave Van, dernier héros du clan des rameaux, lié au dieu Cerf. C’est l’histoire d’Hohsalle, un médecin prodigieux de Zol en quête d’un remède pour vaincre la « fièvre du loup noir ». Les pièces malicieuses du destin sont en place pour que s’ouvre une nouvelle page du grand livre. Van et Yuna, un bébé perdu, s’échappent de la mine après la marée sauvage du mittsual. Tous les deux mordus par les loups noirs semblent survivre au mal et développer d’étranges pouvoirs magiques. Les armées de Zol se lancent à leur poursuite, guidées par une mystérieuse pisteuse, Sae. Hohsalle les suit de peu, pensant trouver dans leur sang le remède à la terrible maladie. Tous se dirigent vers le dernier lieu insoumis où cette histoire trouvera une conclusion bien étrange.
Masashi Ando n’est pas un inconnu dans le monde de l’animation. Il participe à de nombreux films du Studio Ghibli Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro notamment, Satoshi Kon Paprika, Tokyo Godfathers, et Makoto SHINKAI pour Your Name. Le Roi Cerf se situe dans la lignée de Princesse Mononoké et de son réalisateur, Hayao Miyazaki. Il serait stupide de le réduire uniquement à cela. Le Roi Cerf se montre riche en thématiques, symboliques et questions écologiques, sociales, philosophiques et humaines. Dans ce monde en plein chaos marqué par la peste noire se dévoile une histoire plus complexe qu’une simple fable écologique. À travers ces trois personnages principaux en quête d’un monde meilleur, c’est trois visions du monde. Van, le guerrier solitaire des Rameaux cherche l’harmonie entre la nature et l’humanité, la paix sereine dans la contemplation du monde.
Il pourrait s’accorder avec les idées du maître des loups noirs si celui-ci n’était pas guidé par la violence. Van et Yuna se réfugient dans un petit village qui pourrait être leur idéal du bonheur. Il faudra un sacrifice pour le préserver de la folie du monde extérieur. La deuxième voie est celle d’un mystérieux personnage cherchant à utiliser la nature pour dominer le monde. Le troisième, Hohsalle, le médecin, souhaite unir médecine et nature pour sauver l’humanité. Il explore les possibles, quête le chemin de guérison et les plantes associées à celui-ci. À l’inverse, les prêtres comptent sur les dieux pour guérir la population. Nous passons de l’obscurantisme à la médecine moderne. La guerre tisse une trame principale entre l’Empereur, prêt à envahir cette dernière parcelle de liberté et la voie de l’harmonie entre les peuples. L’un envahit et réduit en esclavage, l’autre prône le partage et l’amour de l’humanité.
Saé, la pisteuse, est un autre personnage intéressant qui change de vision grâce au voyage en compagnie de Van, Hosalle, et Yuna. Elle est portée par la vengeance en début de récit pour peu à peu comprendre que cette dernière l’aveugle. Yuna est l’innocence ballotée entre les uns et les autres. Elle finira au bout de la route grâce au sacrifice par trouver sa voie. La symbolique, les non-dits, le mystère, l’emprunt aux légendes et mythes sont nombreux et complexes. Il faut savoir se laisser porter par le récit magnifique avec son image en 2D magnifiée. Il s’éloigne rapidement de son mentor Princesse Mononoké, pour développer sa propre voie, riche et complexe. Il s’adresse autant aux ados qu’aux adultes dans un voyage initiatique qui rappelle notre société actuelle, confrontée à ces choix pour demain. Comme le disait Malraux « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas ».
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Le roi Cerf
Réalisateurs : Masashi Ando, Masayuki Miyaji
Scénaristes : Taku Kishimoto, D'après l'oeuvre de Nahoko Uehashi
Compositeur : Harumi Fuuki
Equipe technique
Coordinateur de production : Masashi Ando
Directeur de la photographie : Koji Tanaka
Directeur artistique : Hiroshi Ohno
Ingénieur du son : Hiromi Kikuta
Création graphique des personnages : Masashi Ando
Distribution
Attaché de presse : Florence Debarbat
Production Production IG
Distribution Star Invest Films France
Acteurs de doublage (Voix originales)
Van : Shinichi Tsutsumi
Hohsalle : Ryoma Takeuchi
Sae : Anne
Yuna : Hisui Kimura
Atsushi Abe
Yoshito Yasuhara
Shinshū Fuji
Hiroshi Naka
Tomomichi Nishimura
Toru Sakurai
Tessyo Genda
Acteurs de doublage (Voix locales)
Van : Xavier Fagnon
Hohsalle : Alexis Flamant
Sae : Fanny Blanchard
Yuna : Rose Kopp