C'est terrible ! On assassine un comédien lors de la représentation de L'Illusion comique par la troupe de la Comédie française. Martin recueille les derniers mots de la victime. Il n'en faut pas plus pour qu'il se retrouve en mauvaise posture. Il trouve l'aide improbable de Claire, une dessinatrice ashkénaze comme lui. Ils se lancent sur la piste de l'assassin pour innocenter ce pauvre Rémi. De Paris à Budapest en passant par Bruxelles, leur enquête les entraine sur la piste d'une mystérieuse organisation extrémiste, le Parfum vert. Après moult péripéties et pas mal de kilomètres en train, le dénouement se rapproche. C'est à Budapest que leur course s'achève pour confronter les coupables avec l'aide des Services secrets français.
« Quand t’es à gauche, tu t’élances de défaite en défaite dans un grand élan romantique » Claire.
Après Alice et le maire, une fable politique, Nicolas Pariser s'offre une récréation avec un film qui parle de politique, de judaïsme, de meurtre et de quelques autres thématiques. Derrière ce crime, c'est un regard sur la société que nous dévoile le réalisateur. Entre des mouvements d'extrême-droite et de leurs rêves de pouvoir à la gauche perdue, se glissent, la Shoah, les Ashkénazes et les Services secrets. Le parfum vert ressemble à une de ces bandes dessinées débridées partant dans tous les sens. Les clins d'œil son multiples, Tintin, les Dupont en guest stars, Sibylline et Chlorophylle en déco et une ambiance empruntée à l'univers des petits Mickeys.
C'est-à-dire une certaine insouciance, une pagaille monstre et une ligne claire dans le cadre et la mise en scène. Les références se tournent aussi du côté de la littérature et du cinéma, Rouletabille et les feuilletonistes de l'âge d'or, Hitchcock version espionnage, (La mort aux trousses, Une femme disparaît, Jeune et Innocent, Les 39 Marches). On voyage beaucoup en train, idée propice à nous rappeler des séquences mythiques du cinéma. Prétexte à une crise d'angoisse pour Martin en passant à Nuremberg et dans les forêts profondes de l'Est. Le film commence comme une course-poursuite avec le hasard pour ligne de front. Martin, accusé à tort, cherche à prouver son innocence, ce n'est pas joué d'avance. C'est ici que l'histoire dérape pour prendre de faux airs surréalistes avec la rencontre d'une dessinatrice, Claire.
Elle prend l'affaire avec un rien de désinvolture et peut-être beaucoup d'amusement. Tout ce qui suit nous entraine dans une sarabande, un jeu de piste qui paraît parfois un peu rocambolesque. N'oublions pas qu'en toile de fond, ce sont justement ces rebondissements et les situations improbables issues du roman-feuilleton et de la BD qui sont la règle. C'est un peu déstabilisant parfois mais complètement jouissif. Le film ne manque pas, au passage, de sortir quelques vérités sur l'Europe, la gauche et pas mal d'autres faits d’actualité. C'est joyeux comme un soir de réveillon, cocasse et romantique, idéal pour finir l'année en beauté.
Patrick Van Langhenhoven
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3
Langues Audio : français - Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français pour malentendants
Edition : Diaphana
Titre
: Le Parfum vert
Réalisation
: Nicolas Pariser
Scénario
: Nicolas Pariser
Musique
: Benjamin Esdraffo
Photographie
: Sébastien Buchmann
Montage
: Christel Dewynter
Pays
de production : Drapeau de la France France
Langue
originale : français
Format
: couleurs
Genre
: comédie dramatique, film policier
Durée
: 101 minutes
Dates
de sortie: 26 mai 2022 (Festival de Cannes) 21 décembre 2022
Distribution
Sandrine
Kiberlain : Claire Cahen
Vincent
Lacoste : Martin Rémi
Rüdiger
Vogler : Hartz
Léonie
Simaga : Louise
Arieh
Worthalter : Aimé
Jenna
Thiam : Caroline
Alexandre
Steiger : le père dans le train
Pascal
Rénéric : Vlad
Thomas
Chabrol : le commissaire Tanguy Fanch
Xavier
de Guillebon : le galeriste
Christophe
Odent : l'homme important
Gwenaëlle
Simon : la mère d'Oscar
Baptiste
Sornin : le technocrate belge
Gilles
Bellomi : le chauffeur de taxi
Aurélien
Bellanger : le libraire
Maryne
Bertieaux : la standardiste