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affiche A la poursuite de Demain

A la poursuite de Demain

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Un film de Brad Bird ,
Avec Britt Robertson, George Clooney, Hugh Laurie,

Genre : Science-fiction
Durée : 2h10
États-Unis

En Bref

Dans les années soixante, le jeune Frank, à l’âge où ses compères jouaient aux billes dans la cour de récré, se donnait pour limite l’infini. Dans la grange de la vieille ferme, il inventait les objets de demain, dont ce fameux harnais de vol à la Rocketeer. Fou de science, il n’allait pas manquer l’exposition universelle où il comptait bien dévoiler sa dernière invention à des messieurs trop sérieux, comme dirait le Petit Prince. C’est une petite fille qui  change son destin en lui remettant un drôle de pin. Elle lui ouvre les portes d’un autre monde, Tomorrowland. Aujourd’hui, il semble avoir perdu ses illusions et vit retiré dans une vieille bicoque loin du monde.

C’est ici que se tient Casey, une jeune fille brillante pleine d’optimisme, prête à saboter les antiques installations de la Nasa pour que son scientifique de père garde son boulot. Une fois de plus, elle se retrouve à la case garde à vue. En sortant, elle hérite d’un pin mystérieux. Il la transporte dans un monde merveilleux où, au-delà des champs de blé existe une ville magnifique pour les passionnés de science, Tomorrowland. La même petite fille sans une ride, quarante ans plus tard, la conduit vers Frank. La rencontre du garçon perdu, devenu un adulte sans rêve et de  la jeune fille pleine de confiance en l’avenir donne de drôles d’étincelles.

Ils sont poursuivis par de mystérieux hommes en noir aux allures de Men In Black dans une course folle contre la montre. Casey s’avère la seule capable de sauver le monde de Tomorrowland d’une fin inéluctable. Mais qui souhaite donc l’empêcher d’agir ? La réponse se trouve forcément dans la ville mythique et Frank est le seul à pouvoir ouvrir la porte entre les deux mondes. Il faut agir vite, le compteur de la fin du monde s’est mis en route et égrène son tic tac fatidique.


Brade Bird commence avec l’animation, Le Géant de fer, une histoire d’amitié entre un petit garçon et un robot, adaptée d’une nouvelle de Ted Hughes de 1968. Il enchaine avec des succès comme Les indestructibles, Ratatouille, toujours en animation. Il passe à la version live avec Mission impossible : Protocole Fantôme. Il retrouve dans A la poursuite de demain sa passion pour la SF des années 60 comme pour son premier film et la jeunesse rêveuse, le regard levé vers les étoiles pour conquérir l’impossible demain. Une partie du film se passe à Paris sur la Tour Eiffel où il rend un hommage aux précurseurs, Newton, Edison, Jules Verne, Gustave Eiffel, et plus loin Tesla. La mise en scène s’appuie sur les effets, mais n’en abuse pas. Elle cherche plutôt à capter une ambiance avec humour, dans l’esprit des conquérants high tech des débuts, beaucoup de casse et de l’optimisme à revendre.

Le dernier Disney ne manque pas de découvertes merveilleuses, de sensations fortes, et de dépassement de soi. L’idée de départ est la passion de Walt Disney pour les nouvelles technologies et les sciences. L’attraction proposée à l’exposition universelle existe encore et fut dévoilée pour celle-ci en 1964. Nous la découvrons dans le film. À cette époque, la science-fiction remplit les rayonnages des librairies, reconnue comme un genre en soi, avec des auteurs comme Arthur C Clark 2001 l’Odyssée de l’espace 1968, Asimov, Les robots 1950 et Fondation 1942 pour les plus connus. Ils donneront naissance à la hard science-fiction, des histoires où les sciences et les nouvelles technologies deviennent les réalités de demain. À cette époque notre société voit l’horizon au-delà des étoiles et le progrès nous promet un monde merveilleux. C’est dans cet esprit que la ville mythique de Tomorrowland trouve sa source et son inspiration. Elle nous fait penser à la série Eurêka où un shérif débarque dans une petite ville où les meilleurs scientifiques imaginent l’avenir.

Dans les années quatre-vingt et deux mille surtout, nous prenons de plein fouet la crise et son horizon bouché, plus de lendemains qui chantent. C’est l’apparition dans le cinéma et la littérature du zombie, un être errant sans but et dans une décomposition éternelle, la S.F n’existe presque plus. Le personnage du jeune Frank représente cette jeunesse des années soixante, émerveillée par le futur qui se réveille avec la gueule de bois et un chrono annonçant l’apocalypse pour bientôt. C’est un homme écœuré. Il sait grâce à la science que Tomorrowland n’a plus que quelques poignées de temps avant le grand boum. C’est notre génération désabusée, fatiguée d’un monde qui ne tient pas ses promesses. Casey représente cette jeunesse, cette fougue qui, de nouveau, s’empare du présent pour lui donner un horizon.

D'ailleurs, la dernière image est significative, c’est elle qui détient les clés de notre éternité. C’est bien de l’histoire de cette petite boule bleue qu’il s’agit, la ville imaginaire n’est autre que notre futur compromis. C’est la jeunesse qui tient les clefs de notre avenir, une conviction partagée par un courant de pensée et de Disney peut-être. Après la crise et le frémissement de la reprise, ce monde sans avenir reprend confiance en lui et voit l’horizon s’éclairer au loin. Les films et les romans de science-fiction reviennent avec pour centre, le robot, l’espace, et une société nouvelle plus humaniste. C’est la trame d’A la poursuite de demain. Tomorrowland  représente aussi la ville mythique, le meilleur des mondes possible, annoncé par les précurseurs de la SF, Jules Verne Les Cinq Cents Millions de la Bégum et H.G Wells Une Utopie moderne, repris ensuite dans de nombreux récits. Cette ville, aujourd’hui se situe peut-être dans l’espace, avec le retour du voyage vers Mars et au-delà ! Derrière un film populaire et plein de rebondissements filant comme une comète dans le ciel se cachent beaucoup plus d’interrogations sur notre monde.

 Patrick Van Langhenhoven

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Titre original : Tomorrowland

    Titre français : À la poursuite de demain

    Titre québécois : Le Monde de Demain 4

    Titre de travail : 19525,6

    Réalisation : Brad Bird

    Scénario : Brad Bird, Jeff Jensen et Damon Lindelof

    Direction artistique : Scott Chambliss

    Décors : Ramsey Avery

    Costumes : Jeffrey Kurland

    Photographie : Claudio Miranda

    Montage : Walter Murch

    Musique : Michael Giacchino

    Production : Brad Bird et Damon Lindelof

    Société de production : Walt Disney Pictures

    Distribution : Monde Walt Disney Studios Motion Pictures

    Pays d’origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : Couleur - 35 mm

    Durée : 130 minutes

    Genre : science-fiction

Distribution

     George Clooney : Frank Walker

    Hugh Laurie (VF : Féodor Atkine) : David Nix

    Brittany Robertson (VF : Camille Donda) : Casey Newton

    Judy Greer

    Kathryn Hahn : Ursula

    Tim McGraw

    Thomas Robinson : Frank Walker, jeune