César est mort depuis longtemps mais les années n’effacent pas le symbole de ce Moïse des singes. Ils vivent désormais dans un havre de paix, en toute quiétude. Le peuple de Noa partage son territoire avec les aigles dans une parfaite harmonie. C’est bientôt le jour de l’initiation pour les jeunes pousses. Celle-ci est perturbée par l’arrivée d’une bande de singes envoyés par Proximus César. Le peuple de Noa devient l’esclave de ce dictateur fou qui transforme le message du mythique César. Noa échappe à la capture, mais il n’a plus d’autre choix que de partir en quête de son peuple. En chemin, il croise la route d’un vieil orang outan qui porte le message du César originel. Les humains ont régressé et perdu la parole pour revenir au premier jour, quand le singe se lève pour voir l'horizon. Noa rencontre Mae, une humaine qui parle. Ensemble, ils se lancent dans une quête impossible, délivrer le peuple de Noa. Ils ignorent que le monde d’après ne sera jamais plus le même, trop de découvertes bousculent les idées des uns et des autres. Une question demeure, humains et singes vivront-ils en paix ou est-ce un rêve impossible ?
La saga est partie d’un petit livre de Pierre Boule La planète des Singes en 1963. Le cinéma adaptera un autre de ses récits, Le pont de la rivière Kwaï. La planète des Singes ne compte pas loin de dix adaptations. La première saga, en 1969 : La Planète des Singes de Franklin J. Schaffner, avec Charlton Heston. En 1970 : Le Secret de la planète des Singes de Ted Post. En 1971 : Les Évadés de la planète des Singes de Don Taylor. En 1972 : La Conquête de la planète des Singes de J. Lee Thompson. En 1973 : La Bataille de la planète des Singes de J. Lee Thompson. On lui doit aussi un feuilleton en 1974. On oublie en 2001 la version de Tim Burton, avec Mark Wahlberg, qui pourtant semblait convenir à son univers. La Planète des singes : Le Nouveau Royaume de Wes Ball s’inscrit dans le reboot de 2011 : La Planète des Singes : Les Origines de Rupert Wyatt, avec James Franco. Suivront, en 2014 : La Planète des Singes : L'Affrontement de Matt Reeves. En 2017 : La Planète des Singes : Suprématie de Matt Reeves.
C’est une bonne idée que ce reboot en forme de continuité, plutôt que de recommencer aux origines. Il prolonge la saga, lui donnant un nouveau souffle et se positionne en un hommage à celle des années soixante. C’était la bonne surprise et un cas rare dans l’univers du blockbuster, une nouvelle version s’émancipant de l’original. La saga emprunte bien des pistes aux mythologies différentes, la science-fiction pour les origines, le western pour l’affrontement et la bible, avec la figure de Moïse à travers César pour Suprématie. Le défaut et la qualité de ce quatrième volet est de réunir dans un épilogue tous ces genres. La première partie ressemble à un western vu du côté indien avec le peuple de Noa. L’aspect chamanique et totémique avec l’aigle ressemble à certaines thématiques du western. L’univers est celui des tribus amérindiennes, comme le lien avec l’aigle, animal mythique touchant les cieux. Cette quête est plus spirituelle, tout comme le discours de Noa touchant au lien avec la nature.
La seconde partie est plus proche de la science-fiction avec son bunker et ses secrets, comme dans Le Secret de la planète des Singes. Mae et Noa s’associent dans un objectif commun pour le bien de la planète. Dans la dernière partie, nous sommes plus proches du dernier volet, avec cette fois Noa conduisant son peuple hors de la caverne pour rejoindre la terre des origines. Cette description rapide montre que derrière l’action se cache une réflexion plus profonde, intéressante. Pour finir, La Planète des Singes - Le Nouveau Royaume s’amuse de certaines visions de la saga originelle, comme la poupée, les navires, carcasses gigantesques de rouille remplaçant la Statue de la Liberté, le bunker et bien d'autres qui sont autant d’indices à découvrir. Certains reprocheront à Wes Ball un regard contemplatif et des temps morts renforçant l’atmosphère et le discours plus profond. Nous retrouvons le soin apporté à l’image de synthèse et un décor d’apocalypse où la nature reprend ses droits. C’est un beau point de passage entre la dernière saga et la nouvelle à venir.
Patrick Van Langhenhoven
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Titre original : Kingdom of the Planet of the Apes
Titre français : La Planète des singes : Le Nouveau Royaume
Titre québécois : Le Royaume de la Planète des singes
Réalisation : Wes Ball
Scénario : Patrick Aison, Josh Friedman, Rick Jaffa et Amanda Silver
Musique : John Paesano
Direction artistique : Carlo Crescini, Tony Drew, Ian Gracie et Dale Mackie
Décors : Daniel T. Dorrance
Costumes : Mayes C. Rubeo
Photographie : Gyula Pados
Son : Ben Cowman, Mario Gabrieli, Vinii Khullar, Todd Moore et Mark van Kool
Montage : Dan Zimmerman
Production : Wes Ball, Joe Hartwick Jr., Rick Jaffa, Jason Reed et Amanda Silver
Production déléguée : Peter Chernin et Jenno Topping
Sociétés de production : 20th Century Studios, Disney Studios Australia
Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Pays de production : États-Unis, Australie
Langue originale : anglais
Format : couleur - 2,39:1 (CinemaScope)
Genres : science-fiction, action
Durée : 145 minutes
Dates de sortie : 8 mai 2024
Distribution Owen Teague (VF : Aurélien Raynal) : Noa
Freya Allan (VF : Emmylou Homs) : Mae
Kevin Durand (VF : Gilles Morvan) : Proximus César
Peter Macon (VF : Thierry Desroses) : Raka
William H. Macy (VF : Jean-François Vlérick) : Trevathan
Lydia Peckham (VF : Jaynélia Coadou) : Soona
Sara Wiseman (VF : Carole Franck) : Dar
Neil Sandilands (VF : Éric Herson-Macarel) : Koro
Eka Darville (VF : Rody Benghezala) : Sylva
Travis Jeffery (VF : Antoine Ferey) : Anaya
Dichen Lachman
Ras-Samuel Welda'abzgi