Après avoir réalisé plusieurs courts métrages de fiction et des documentaires, Nicolas Birkenstock nous dévoile son premier long métrage, La Pièce manquante.
Trois ans d'écriture, c'est ce qu'il aura fallut au réalisateur pour accoucher de ce joli drame familial. L'intrigue est simple et pourrait même à la lecture du pitch paraître sans grand intérêt, se noyer dans le flot des drames à la française, souvent ennuyants...
Pourtant, La Pièce manquante réussit là où tant d'autres films échouent, touché par la grâce, le drame est poétique.
L'histoire du film ? C'est celle d'une famille ordinaire, vivant dans une grande maison perdue dans un village de Bourgogne. André (Philippe Torreton), le père, est artiste sculpteur et coiffeur de temps en temps, pour gagner un peu d'argent. Paula (Lola Dueñas), sa femme, a grandi en Argentine et est venue en France à l'âge de dix-huit, un peu forcée par ses parents pour poursuivre des études supérieures en journalisme. Le couple a deux enfants, une fille adolescente, Violette (Armande Boulanger) qui, par passion ou pour suivre les pas de sa mère, pratique le trampoline à haute dose et Pierre (Elie-Lucas Moussoko) un jeune garçon africain adopté par le couple.
La famille semble heureuse, unie, le couple est en train de retaper la grande maison achetée il y a peu pendant que la relation fraternelle entre Violette et Pierre se construit. Pourtant, le soir venu, Paula est distante, nostalgique elle décide dans la nuit de tout quitter, sa famille et sa vie ici en France. Ne laissant qu'une vulgaire lettre d'adieu, sans reproches, sans explications : l'abandon d'une mère.
Après avoir réalisé plusieurs courts métrages de fiction et des documentaires, Nicolas Birkenstock nous dévoile son premier long métrage, La Pièce manquante.
Trois ans d'écriture, c'est ce qu'il aura fallut au réalisateur pour accoucher de ce joli drame familial. L'intrigue est simple et pourrait même à la lecture du pitch paraître sans grand intérêt, se noyer dans le flot des drames à la française, souvent ennuyants...
Pourtant, La Pièce manquante réussit là où tant d'autres films échouent, touché par la grâce, le drame est poétique.
L'histoire du film ? C'est celle d'une famille ordinaire, vivant dans une grande maison perdue dans un village de Bourgogne. André (Philippe Torreton), le père, est artiste sculpteur et coiffeur de temps en temps, pour gagner un peu d'argent. Paula (Lola Dueñas), sa femme, a grandi en Argentine et est venue en France à l'âge de dix-huit, un peu forcée par ses parents pour poursuivre des études supérieures en journalisme. Le couple a deux enfants, une fille adolescente, Violette (Armande Boulanger) qui, par passion ou pour suivre les pas de sa mère, pratique le trampoline à haute dose et Pierre (Elie-Lucas Moussoko) un jeune garçon africain adopté par le couple.
La famille semble heureuse, unie, le couple est en train de retaper la grande maison achetée il y a peu pendant que la relation fraternelle entre Violette et Pierre se construit. Pourtant, le soir venu, Paula est distante, nostalgique elle décide dans la nuit de tout quitter, sa famille et sa vie ici en France. Ne laissant qu'une vulgaire lettre d'adieu, sans reproches, sans explications : l'abandon d'une mère.
Le premier point fort de Nicolas Birkenstock est d'aller là où beaucoup de films n'osent pas s'aventurer. Avec ce huis-clos à ciel ouvert, le réalisateur traite sans fard le poids du passé et pour une fois parle du départ d'une femme, d'une mère. Là où l'on peut trouver « normal » qu'un père quitte le navire, désirant une liberté qu'il a perdu en fondant une famille, l'inverse est beaucoup plus choquant, beaucoup plus honteux... C'est ce dont le film parle en filigrane.
Qu'est-ce qui fait une famille ? Les liens du sang ? Pas forcément puisque le jeune Pierre, adopté, aime ses parents et sa sœur plus que tout et, terrifié par l'idée de perdre une nouvelle fois sa famille, perd la parole après le départ de sa mère. Quand à Violette et André, livrés à eux-mêmes, liés par le secret du départ de Paula, ils se soutiennent comme ils se déchirent, perdus dans cette nouvelle configuration familiale.
Violette qui pensait être proche de Paula, désireuse de lui ressembler (elle parle espagnol, pratique le même sport que sa mère jeune...) découvre petit à petit les secrets du passé de sa mère, et doit apprendre à faire confiance à son père.
Toute cette tension dramatique est subtilement mise en image par Nicolas Birkenstock. Ici pas de torrent de larmes, ni de cris... seulement le silence d'une famille déchirée par un départ brutal qui cherche à affronter dignement la situation.
André a honte d'avoir perdu sa femme alors il tente tout, engage même un détective privé pour retrouver la trace de Paula. Rien n’y fait, on ne peut pas forcer quelqu'un à être là où il ne veut plus être.
L'image est soignée, poétique, le soleil radieux des premières séquences laisse place à l'orage, les cœurs saignent de cette absence, le clan doit se retrouver pour survivre et affronter les regards méprisants des autres : de la famille, des amis...
La caméra a le souci du détail, quelques mèches de cheveux étalés par terre rappellent le temps qui passe, la glaise que sculpte André est pétrie du symbole de la reconstruction que le père doit mener.
Du côté du casting aucune faute note, Philippe Torreton offre une interprétation juste et tout en retenue mais la vraie belle surprise provient de la jeune Armande Boulanger qui avec ce premier grand rôle inonde le film de sa grâce et de sa fragilité. Encore jeune, c'est elle qui porte la famille et souhaite s'accrocher à un heureux avenir possible.
Sarah Lehu