La fable, l'esprit bande dessinée, l’imaginaire, une petite dose de surréalisme, et la satire sociale ne sont jamais loin chez Bruno Poladydès. De film en film, il construit un univers partagé par une bande d’acteurs enthousiastes, Isabelle Candelier, Jean Noël Brouté, Florence Müller et son frère, Denis Podalydès. Daniel Auteuil rejoint avec beaucoup de bonheur ces saltimbanques de l’âme, comme Sandrine Kiberlain devenue une habituée. Podalydès oscille entre les mystères de Gaston Leroux, Bécassine, Comme un avion avec déjà une escapade en kayak et le reste de sa filmographie qui est à chaque fois un voyage qui flirte entre une société d’individus qui de Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers) (1998) à Wahou ! (2023), n’a fait qu’effacer la réalité pour un monde plus fantaisiste. Nous retrouvons l’esprit buissonnier de notre enfance, le cours des rivières cher au réalisateur, présent dans plusieurs de ses films.
L’envie d’ailleurs qui nous ramène toujours au point de départ, mais changé. C’est une mise en scène proche du strip, de quelques saynètes cocasses dans l’esprit du théâtre proche de la commedia dell’arte, avec ses Pierrots et ses Colombines. Chaque écluse est le prétexte à une petite histoire qui forme un collier de petites perles savoureuses. C’est une galerie de personnages tout droit sortis de l’univers de Tati, du muet, et bien entendu, des bandes dessinées, à l'image de celles de Franquin, Pierre Dax, et autres humoristes ironiques, formés à l’école buissonnière de la vie. Peu à peu, cette farce finit par se retourner contre ses auteurs pour un happy end surprenant. C’est en tout en douceur que le réalisateur écorne la société, comme à son habitude et ses petits travers souvent technologiques. La nature n’est jamais loin au détour d’un jardin en ville, à la campagne, dans une envie d’échapper à la ville envahissante.
Au cours de cette flânerie de l’âme, vous rencontrerez un gardien de musée particulier, peintre à ses heures, un restaurant chantant, un voleur de pédalos devenu capitaine d’une péniche, etc. L’amour est le cœur de cette fantaisie charmante qui vous donnera envie à votre tour de pousser la chansonnette sur une pénichette. Nous vous proposons une interview en roue libre avec Bruno Podalydès qui a bien voulu répondre à nos questions, malgré un léger coup de froid, pour donner un peu de surréalisme. Vous apprendrez le lien entre La petite Vadrouille et la grande et bien d’autres mystères. Nous avons réalisé cette interview pendant les rencontres de Gérardmer avec notre compère Thierry. Il ne vous reste plus qu’à prendre le large en allant découvrir cette fable humaniste en salle.
Patrick Van Langhenhoven
Note du support : n/a
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Edition :
Titre français : La Petite Vadrouille
Réalisation et scénario : Bruno Podalydès
Décors : Wouter Zoon
Costumes : Dorothée Guiraud
Photographie : Patrick Blossier
Montage : Christel Dewynter
Production : Pascal Caucheteux
Sociétés de production : Why Not Productions ; Arte France Cinéma (coproduction)
Société de distribution : UGC Distribution
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie
Durée : 96 minutes
Dates de sortie : 11 avril 2024 (Rencontres du cinéma de Gérardmer) 5 juin 2024 (sortie nationale)
Distribution Sandrine Kiberlain : Justine
Daniel Auteuil : Franck
Denis Podalydès : Albin
Bruno Podalydès : Jocelyn
Florence Muller : Rosine
Isabelle Candelier : Sandra
Jean-Noël Brouté : Caramel
Dimitri Doré : Ifus
Patrick Ligardes : le propriétaire de la Pénichette
Éric Viellard : le patron du Café Chanté
Yann Frisch : le chargé d'étude représentant