La Croisade

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Un film de Louis Garrel,
Avec Louis Garrel, Laetitia Casta, Lionel Dray,

Genre : Comédie
Durée : 1h37
France

En Bref

Cette histoire commence par la disparition d’une trottinette, d’une robe Dior, d’une collection de montres et des bricoles. Pour Joseph, ces objets ne servent plus et représentent un fonds de financement pour un projet plus ambitieux. À travers le monde, 850 enfants se mobilisent pour créer un lac en plein cœur du désert. C’est ainsi qu’Abel et Marianne, ses parents, se retrouvent au cœur d’une action pour sauver le monde. Jusqu’ici, tout cela leur semblait lointain et peut-être dérisoire. Les adultes semblent baisser les bras devant la chute inéluctable. Les enfants prennent les choses en mains et agissent à leur manière par des actes concrets. Terminé les économies de bout de chandelle ! Trier, couper l’électricité et le robinet ne suffit plus. La tempête est là et il faut agir. Que vont faire Abel et Marianne, suivre le mouvement ou continuer de regarder au loin l’ouragan qui vient ?

C’est un projet porté par le regretté Jean-Claude Carrière qui remonte à loin. Dans un premier temps, Louis Garrel refuse, trouvant le scénario impossible. C’est l’époque qui le fait changer d’avis. C’est la jeune Greta Thunberg entrainant dans son cri d’alarme toute une jeunesse consciente que l’heure est à l’action. Sous forme de fable, le film aborde avec humour le réveil de parents bousculés par leurs enfants. Ils ne peuvent plus rester les bras ballants sans agir à leur tour et prendre part.

C’est une fable, un conte qui sous sa forme nous alerte, comme beaucoup d’autres, sur le mauvais chemin que nous prenons. Le film ne se veut pas moralisateur et ne prend pas la forme onirique de certains. C’est dans un cinéma proche de la réalité, à l’image de son père, Philippe Garrel, que la croisade développe son sujet.

Plus que la forme, c’est le fond qu’il privilégie dans une mise en scène naturelle. La caméra suit les protagonistes du petit appartement cossu au commissariat en passant par le bois. Trois lieux nous sensibilisent à la tempête qui se profile si nous ne faisons rien. La réponse aux portes du vingt et unième siècle vient en partie des enfants. Ce qui paraissait improbable devient une vérité sous l’impulsion du cri de colère de la jeune Greta Thunberg. Certains bons penseurs, vieux barbons bourgeois, crieront au scandale et refuseront toute reconnaissance à des mioches qui devraient se concentrer sur leurs études !

La réalité est tout autre, de par le monde, de nombreux projets sont portés par des enfants. Ce conte de Jean Claude Carrière n’a plus rien d’une fable et ressemble étrangement à une certaine réalité. Il faut le prendre pour ce qu’il est, derrière son ton léger, non dénué d’humour, une fable du vingt et unième siècle. Elle devrait nous amener à réfléchir sur ce monde que nous laisserons demain à nos enfants.

Patrick Van Langhenhoven