Le père Gabriel est l'exorciste du diocèse de Rome, directement sous la direction du Pape. Une fois de plus, il vient de chasser le diable du corps d'un pauvre bougre. Le démon, peu malin, grâce à la roublardise de Gabriel, se retrouve dans le corps d'un cochon. Un bon coup de fusil et ce qui n'est en fin de compte qu'un problème psychologique est réglé. La suite ne dit pas si la pauvre bête a fini en charcuterie. Convoqué par un tribunal de l'Eglise, il doit s'expliquer sur ses méthodes peu orthodoxes. Gabriel ne rend des comptes qu'au Pape. Ce dernier l'envoie dans une mystérieuse abbaye espagnole où un jeune garçon est victime de possession. La mère d'Henry, une Américaine, hérite de ce bien qu'elle décide de rénover. Elle emmène sa petite famille, Henry, le futur possédé et sa fille sous le soleil des conquistadors. Gabriel ignore qu'il est devant l'un des démons les plus puissants, envoyé par Satan lui-même. Il découvre que l'abbaye fut victime pendant l'Inquisition d'une possession de masse. Aidé du jeune père Esquibel, il livre son combat le plus terrible.
Le film d'exorcisme, de possession, est devenu presque un genre à part dans le film d'épouvante. On ne compte plus les suites et versions plus ou moins bonnes. Il est difficile de le renouveler depuis l'incontournable Exorciste de William Friedkin en 1973. Il lui donne ses codes principaux, inchangés depuis. Le réalisateur a même tourné un documentaire sur le vrai père Gabriele Amorth, exorciste du diocèse de Rome de 1986 à 2016. Les Dossiers Warren, la saga Conjuring, tiraient leur épingle de la poupée vaudoue (du jeu). La saga mettait en scène un couple d'exorcistes laïcs face à l'insondable misère des âmes devant la puissance des démons. Une suite est déjà annoncée à l'Exorciste du Vatican avec le duo Russell Crowe, Daniel Zovatto.
A la fin du film, on apprend qu'il reste encore 199 démons de par le monde à vaincre. Nous n'avons pas de souci à nous faire pour la durée, sachant en plus que le diable n'a pas fini de nous envoyer des monstres en tous genres. Dans un paysage qui finit par se mordre la queue comme le serpent de la Genèse, L'exorciste du Vatican, sans apporter un souffle nouveau ni révolutionner le genre, se classe dans les meilleurs. Nous retrouvons l'atmosphère embrumée, sombre, avec ses séquences incontournables, ses personnages qui volent et sont propulsés à l'autre bout de la pièce. Dans les bestiaires démoniaques, les entités qui surgissent des enfers ont de la gueule. L'histoire tient la route avec son pesant de rebondissements et de surprises, et ses références à l'Inquisition. On est plus sur le terrain de la fiction pure que celui de la réalité.
Russell Crowe, Daniel Zovatto et les seconds rôles sont plutôt convaincants. Les décors enferment les personnages dans un univers gothique avec son antre à la Lovecraft. On se laisse facilement prendre à cette histoire aux enjeux de fin du monde. Dans ses films précédents, le réalisateur Julius Avery démontrait un savoir-faire avec le cinéma de genre, de guerre Overlord, de super-héros Le Samaritain, de gangsters Son of a Gun. Il apporte une patine particulière qui permet à ses films de sortir du lot. Il faut prendre l'Exorciste du Vatican pour ce qu'il est, un divertissement et rien de plus.
Patrick Van Langhenhoven
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Titre original : The Pope's Exorcist
Titre français : L'Exorciste du Vatican
Titre québécois : L'Exorciste du pape
Réalisation : Julius Avery
Scénario : Chester Hastings, R. Dean McCreary et Evan Spiliotopoulos, d'après An Exorcist Tells All de Michael Patrick Kaczmarek
Musique : Jed Kurzel
Décors : Alan Gilmore
Costumes : Lorna Marie Mugan
Photographie : Khalid Mohtaseb
Montage : Matt Evans
Production : Doug Belgrad, Michael Patrick Kaczmarek et Jeff Katz
Producteur délégué : Eddie Siebert
Sociétés de production : Screen Gems, 2.0 Entertainment, Jesus & Mary et Loyola Productions
Sociétés de distribution : Sony Pictures Releasing France (France), Screen Gems (États-Unis)
Budget : 18 millions de dollars1
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : horreur, fantastique, drame biographique
Durée : 103 minutes
Dates de sortie : 10 mai 2023
France : interdit aux moins de 12 ans
Distribution Russell Crowe (VF : Emmanuel Jacomy ; VQ : Pierre Auger) : le père Gabriele Amorth
Alex Essoe : Julia
Daniel Zovatto : le père Esquibel
Franco Nero : le pape
Laurel Marsden : Amy
Cornell S. John : l'évêque Lumumba
Peter DeSouza-Feighoney (VF : Cécile Gatto) : Henry
Ralph Ineson (VF : Paul Borne) : le démon Asmodeus (voix)
Ryan O'Grady (VF : Alexandre Bierry) : le cardinal Sullivan