M. Night Shyamalan construit en quinze films une œuvre particulière, avec pour toile de fond le fantastique qui prend souvent d'autres chemins. Il n'est donc pas étonnant qu'il trouve dans le roman The Cabin at the End of the World de Paul G. Tremblay matière à ses propres visions du monde. Dans son dernier opus, Natalie, son héroïne, se retrouve confrontée à un cruel dilemme dans un monde envahi par le virus de la rage. Il transforme les infestés en zombies. Les deux romans Le chant des Survivants comme La cabane aux confins sont publiés par Gallmeister. Nous retrouvons les thématiques de M. Night Shyamalan, des personnages qui doivent croire ou ne pas croire. Ils sont plongés le plus souvent dans une situation qui les dépasse et les transforme.
C'est aussi un rôle que le destin leur impose mais qu'ils refusent d'assumer. Ils les déclinent depuis Sixième sens jusqu'à Knock at the Cabin, dernière porte avant la fin du monde. Que ce soit la fin du monde, une menace intangible, être un leader ou sauver la planète, la question reste la même. Il faut assumer son rôle au sein de la galaxie cosmique, du karma. Knock at the Cabin pourrait se rapprocher d'une autre menace extérieure, Signes. Ici il n'est pas question d'extraterrestres mais du sacrifice ultime pour sauver l'humanité. Comme le Christ rachète les péchés des hommes, il faut un innocent pour sauver l'humanité de l'Apocalypse. Toute la question dans ce huis-clos prenant est de savoir qui ment et qui dit la vérité. Le spectateur est sans cesse ballotté comme un fétu de paille dans la tempête, une feuille sur le torrent. Comme toujours, l'histoire repose plus sur ce que nous ne voyons pas, ce que nous refusons de comprendre.
C'est une musique subtile jouant sur notre esprit et sa capacité à construire ses chimères. Très vite, nous comprenons que ces quatre individus ordinaires, une infirmière, un jeune homme en colère, un instituteur et une restauratrice ne sont pas une menace. Ils sont peut-être les quatre Cavaliers de l'Apocalypse jusque dans leur couleur, blanc pour l'évangéliste, rouge pour la colère, la guerre, vert, jaune ici pour la mort, et noir pour la famine. En transformant le couple en homosexuels, il nous interroge sur l'autre et notre capacité à accepter ses choix. Il déroule jusqu'à la fin cette question simple, sauver le monde au prix du sacrifice d'une vie. C'est l'histoire qui détermine le fil du récit. Être ou ne pas être, telle est bien la question. A l'extérieur, la forêt paisible et par l'écran de télévision, l'Apocalypse, pour quelle vérité, celle de la télé ou du paysage à travers la fenêtre ? C'est sans doute l'un des meilleurs films du réalisateur qui soulève bien des questions, les réponses n'appartenant qu'à vous.
Patrick Van Langhenhoven
Note du support : n/a
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Titre original : Knock at the Cabin
Réalisation : M. Night Shyamalan
Scénario : M. Night Shyamalan, Steve Desmond et Michael Sherman, d'après le roman The Cabin at the End of the World de Paul G. Tremblay
Direction artistique : Dave Kellom
Décors : Naaman Marshall
Costumes : Caroline Duncan
Photographie : Jarin Blaschke et Lowell A. Meyer
Montage : Noemi Katharina Preiswerk
Production : Marc Bienstock, Ashwin Rajan et M. Night Shyamalan
Producteur délégué : Steven Schneider
Société de production : Blinding Edge Pictures
Société de distribution : Universal Pictures
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : thriller, horreur
Dates de sortie :1er février 2023
Classification :
États-Unis : R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnées)
France : Interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles et à la télévision
Distribution
Dave Bautista : Leonard
Jonathan Groff : Andrew
Rupert Grint : Redmond
Ben Aldridge : Eric
Nikki Amuka-Bird
William Ragsdale : le père d'Eric
Kristen Cui : Wen