Le Duc d’Oxford, pacifique convaincu et son fils Conrad resteront à jamais marqués par la mort de l’épouse et mère. Elle perd la vie en secourant des réfugiés pendant la guerre des Boers. L’humanitaire comporte souvent de grands risques. Le duc d’Oxford se laisse dépérir, inconsolable du décès de son aimée. Le temps passe et la douleur demeure. Le duc et son fils, devenu un jeune homme, plongent dans un nouveau conflit. Il n’est pas question pour Conrad d’abandonner des jeunes recrues moins nobles mourir pour la nation. Il décide de rejoindre le front pour faire sa part. God save The Queen, enfin the King, Georges V est le souverain du Royaume Uni. Le Duc d’Oxford, grâce à ses relations au plus haut de l’Etat, fait tout pour empêcher son fils de se retrouver en première ligne. Il ignore encore qu’une menace bien plus grande menace le royaume et le monde. Il est convaincu que cette guerre n’est que le premier signe d’un danger bien plus grand. Le Duc ne peut rester neutre et se lance dans une mission d’espionnage pour découvrir qui tire les ficelles de cette rouerie. Conrad rejoint l’équipe de son père, avec leur majordome, un homme aux couteaux impardonnables et une jeune femme qui ne manque pas de répartie. Ce sont les prémices de ce qui deviendra plus tard la première agence des King’s Man.
La saga King’s Man s’émancipe définitivement de la série des comic books avec cette préquelle. Elle prend de plus en plus des faux airs de James Bond pour nous entrainer sur la piste des pires criminels menaçant le monde. En deux films, les King’s Man s’imposent désormais comme une nouvelle saga d’espionnage au ton particulier. Cette préquelle est bien plus sombre que les deux premiers épisodes à l’humour british assumé. La mort et sans doute un conflit mondial n’aident pas à la vie en rose. Nous retrouvons un méchant qui souhaite dominer le monde, les débuts d’une organisation secrète, et la famille au centre des enjeux.
La mort d’une mère appelle la vengeance et remet en question l’idée du pacifisme. C’est tout le cheminement d’un homme confronté à ses convictions profondes. Il devra se remettre en question face à cette époque moderne qui donne à la guerre l’image des enfers. Comment, dans cette Première Guerre mondiale garder une âme noble et combattre les démons que le siècle annonce ? Au bout du voyage, quand la famille aura payé le prix de ses opinions, il sera temps de bâtir une organisation capable de contrebalancer le mal. Cette route d’épreuves aux couleurs des ténèbres donnera naissance au premier cercle d’une nouvelle Table ronde, les King’s Man. C’est plutôt bien construit entre des figures de l’histoire revisitée, comme Raspoutine version moine maudit, Guillaume II, Nicolas II, Lénine, et une surprise de taille à la fin.
C’est la fin des monarchies, les débuts du communisme et de nos sociétés modernes. Le film prend beaucoup de libertés avec l’histoire tout en respectant les grands traits de celle-ci. L’Amérique a toujours eu quelques problèmes avec la vieille Europe et son histoire, berceau de ses origines. On se laisse emporter dans ce jeu des alliances et des trahisons avec en toile de fond une organisation secrète. Ces petits côtés d’un temps révolu n’est pas pour déplaire. Matthew Vaughn, réalisateur de Kick-Ass, joue la carte de la tragédie familiale et de l’humour, avec des séquences improbables comme l’assaut d’une montagne perdue. Il ne nous reste plus qu’à suivre le vent de l’aventure porté par le souffle de la grande histoire.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : The King's Man
Titre français : The King's Man : Première mission
Titre québécois : Kingsman : Première mission
Titre de travail : Kingsman: The Great Game
Réalisation : Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn et Karl Gajdusek, d'après les personnages du comic book Kingsman : Services secrets de Dave Gibbons et Mark Millar édité par Icon Comics
Direction artistique : Doug J. Meerdink
Décors : Darren Gilford
Costumes : Michele Clapton
Photographie : Ben Davis
Montage : Jon Harris
Musique : Matthew Margeson et Dominic Lewis
Production : Adam Bohling et Matthew Vaughn
Coproduction : Cliff Lanning et Angus More Gordon
Production déléguée : Ralph Fiennes, Dave Gibbons, Stephen Marks, Mark Millar et Claudia Schiffer
Sociétés de production : Marv Films et Cloudy Productions
Sociétés de distribution : 20th Century Studios / Walt Disney Studios Distribution
Pays de production : États-Unis, Royaume-Uni
Langue originale : anglais
Format : couleur — 2,35:1
Genre : action, guerre, espionnage
Dates de sortie : 29 décembre 2021
Distribution
Ralph Fiennes (VF : Bernard Gabay) : Orlando Oxford, le duc d'Oxford / Arthur
Gemma Arterton (VF : Chloé Berthier) : Polly Wilkins / Galahad
Rhys Ifans (VF : Féodor Atkine) : Grigori Raspoutine
Matthew Goode (VF : Valentin Merlet) : le capitaine Morton
Tom Hollander (VF : Pierre-François Pistorio) : George V / Percival / Guillaume II / Nicolas II
Harris Dickinson (VF : Clément Moreau) : Conrad Oxford
Alexander Shaw : Conrad Oxford jeune
Daniel Brühl (VF : Damien Witecka) : Erik Jan Hanussen
Djimon Hounsou (VF : Frantz Confiac) : Shola / Merlin
Charles Dance (VF : Philippe Catoire) : Horatio Herbert Kitchener
Aaron Taylor-Johnson (VF : Laurent Maurel) : Archie Reid / Lancelot
Aaron Vodovoz : Félix Ioussoupov
Todd Boyce : Alfred I. du Pont
Branka Katić : la tsarine Alix de Hesse-Darmstadt
Valerie Pachner (VF : Céline Mauge) : Mata Hari
Olivier Richters : H.M.S.G. (Huge Machinery Shack Guard)
Stanley Tucci (VF : Bernard Alane) : l'ambassadeur des États-Unis
Neil Jackson : le capitaine Forrest
Joel Basman : Gavrilo Princip
Ross Anderson (VF : Jérémy Bardeau) : caporal Johnstone
Alison Steadman : Rita
Robert Aramayo : sergent-major Atkins
Alexandra Maria Lara : Emily Oxford
Tiago Martins : officier Cadet
Ron Cook : François-Ferdinand d'Autriche
August Diehl : Vladimir Ilitch Lénine
Ian Kelly : Woodrow Wilson
David Kross : Adolf Hitler