Arthur disparait et nul ne sait ce qu’il devient. Est-il mort, vivant, prisonnier, esclave, parti à l’aventure, en quête d’on ne sait quoi ? Pendant ce temps, Lancelot devenu usurpateur autoritaire, pactise avec les Saxons pour retrouver les chevaliers de la Table ronde. Il souhaite faire table rase du passé et instaurer un nouvel ordre. Il n’hésite pas pour cela à brader le pays, offrant des terres à ses chasseurs saxons. Ailleurs, un chasseur de primes tombe par hasard sur une info qui vaut de l’or. Il remonte la piste d’Arthur jusqu’à Quarto, un marchand d’esclaves feignant l’ignorance pour mieux le doubler. Le roi Arthur, débusqué, n’a plus qu’une solution, revenir en son royaume malgré lui pour y mettre bon ordre. C’est ainsi qu’en Aquitaine, le Duc reçoit son illustre hôte qui ne souhaite pas reprendre sa place mais s’enfuir vers l’est, pays des Francs. Lorsqu’Arthur s’aperçoit de la supercherie, il est trop tard pour rebrousser chemin. Il finit par retrouver ses vieux compagnons, Perceval, Kadoc, Merlin et de nouveaux compagnons prêts à l’aventure. Il faut d’abord délivrer la reine Guenièvre et virer l’usurpateur du trône, ce qui n’est pas une mince affaire !
Il aura fallu douze ans à Alexandre Astier pour monter son projet de version longue sur grand écran. Ce premier volet ressemble plus à un prologue revisitant la saga du roi Arthur, d’Excalibur au Saint Graal. Nous découvrons un roi déchu refusant de reprendre son rôle. Une fois de plus, Alexandre Astier se joue avec ironie de l’histoire. Il reprend le mythe du retour du roi pour relancer la quête d’un trône, et sans doute du Graal dans les prochains volets. Dans la vraie histoire du Graal, à la fin de la quête, les temps anciens, les dieux anciens disparaissent au profit d’un monde nouveau, christianisé. Arthur est emmené sur l’île d’Avalon et les bardes prédisent son retour quand viendra la tourmente. Dans l’histoire, on compte de nombreux mythes liés à l’idée du retour du roi, ce qui permit à de nombreux faux prétendants de briguer le trône. Pour le reste, nous retrouvons le même cycle narratif que celui de la saga, avec des modifications d’importance. Cette fois-ci, Arthur connaît une partie de l’histoire. En retirant l’épée, il pourra proposer une autre voie.
Plus de moyens ne changent pas forcément le fond mais permettent des décors et des costumes plus délirants. Les Burgondes et leurs drôles de machines s’allient au Roi Arthur et à la résistance. Une façon de mêler la passion de la musique dans un final remarquable. La saga d’Alexandre Astier s’appuie sur le langage et la vision ironique qu’il possède de l’histoire. Dans ce décalage analysé par les historiens lors de colloques savants (lire Kaamelott un livre d’histoire chez Vendémiaire) la vérité n’est jamais loin. Elle se glisse dans le texte, en apparences ironique, souvent à contresens pour masquer la réalité. C’est avec plaisir que nous retrouvons cette partition à la virgule près, petite musique donnant des paroles savoureuses. Ce premier volet prend le temps d’installer l’ambiance, frôlant parfois la tendresse, la mélancolie d’une époque révolue. Il introduit de la même manière de nouvelles figures, comme celle de Sting, chef des Saxons.
C’est une histoire patriarcale. Les femmes restent dans l’ombre à l’exception de Guenièvre. Nous retrouvons la galerie des habitués, du roi Loth (François Rollin) à Dame Mevanwi (Caroline Ferrus) au Duc d’Aquitaine (Alain Chabat) et sa femme (Géraldine Nakache) jusqu’au roi burgonde (Guillaume Briat). Dommage, Lancelot reste un personnage peu exploité, tout comme Merlin. Certains reprocheront un manque de souffle épique au récit. Nous avancerons que ce n’est pas le propos de l’auteur, même si le dernier livre de la saga télé s’achevait de façon plus dramatique. La version d’Alexandre Astier se place avant tout à hauteur d’homme, elle n’a pas prétention à l’épique d’Excalibur de John Boorman. Il y aurait encore beaucoup à dire mais place au spectacle. C’est avec plaisir que nous chaussons une fois de plus nos solerets de chevalier pour pénétrer dans l’aventure, en espérant qu’il ne faudra pas attendre douze ans pour le prochain volet. Rassurez-vous, il paraît qu’Alexandre Astier, maitre d’orchestre, s’est remis à sa table d’écriture pour peaufiner la suite.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Titre original : Kaamelott : Premier Volet
Réalisation et scénario : Alexandre Astier
Musique : Alexandre Astier
Décors : Denis Seiglan
Costumes : Marylin Fitoussi
Photographie : Jean-Marie Dreujou
Montage : Alexandre Astier
Production : Alexandre Astier, Agathe Sofer, Henri Deneubourg (producteur exécutif)
Société de production : Regular Production
Société de distribution : Société nouvelle de distribution (France), Belga Films (Belgique), MK2 Mile End2 (Canada), Ascot Elite Entertainment (Suisse)
Budget : 15 millions d'euros
Pays d'origine : Drapeau de la France France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie, aventure, historique
Durée : 120 minutes
Dates de sortie : 21 juillet 2021
Distribution
Alexandre Astier : Arthur Pendragon, Roi de Bretagne
Thomas Cousseau : Lancelot du Lac
Anne Girouard : Guenièvre, Reine de Bretagne
Lionnel Astier : Léodagan de Carmélide, Roi de Carmélide
Joëlle Sevilla : Dame Séli
Jean-Christophe Hembert : Karadoc de Vannes
Franck Pitiot : Perceval de Galles
Caroline Ferrus : Dame Mevanwi
Jacques Chambon : Merlin
Sting : Horsa
Christian Clavier : le Jurisconsulte
Antoine de Caunes : Dagonet
François Rollin : Loth d’Orcanie, Roi d'Orcanie
Clovis Cornillac : Quarto
Guillaume Gallienne : Alzagar
Alain Chabat : Le Duc d'Aquitaine
Géraldine Nakache : La Duchesse d'Aquitaine
Nicolas Gabion : Bohort de Gaunes
Salwa Al Hajri : Furadja8
Guillaume Briat : Le Roi Burgonde
Jean-Robert Lombard : Père Blaise
Audrey Fleurot : La Dame du Lac
Brice Fournier : Kadoc de Vannes
Alain Chapuis : Le Tavernier
Serge Papagalli : Guethenoc
Gilles Graveleau : Roparzh
François Morel : Belt
Loïc Varraut : Venec
Stéphane Margot : Calogrenant, Roi de Calédonie
Tony Saba : Hervé de Rinel
Aurélien Portehaut : Gauvain
Étienne Fague : Lionel de Gaunes
Bruno Fontaine : Elias de Kelliwic'h
Alexis Hénon : Galessin, Duc d'Orcanie
Alban Lenoir : Ferghus
Carlo Brandt : Méléagant
Pascal Vincent : Urgan
Valérie Kéruzoré : Nessa
Ariane Astier : Mehben, fille de Karadoc et Mevanwi
Jeanne Astier : Mehgan, fille de Karadoc et Mevanwi
Ethan Astier : Lucan, Chevalier-Seiche
Hugo Halet : Girflet
Stephan Lhuillier : Bedever
Paul Valy : Rostan de Provence
James Astier : Trévor
Luna Karys : Ffraid
Lucas Garcia : Petrok
Hugo Leman : Iagu
Thomas Neyret : Gareth d'Orcanie, fils de Loth d’Orcanie
Sylvain Quimène : Kolaig
Sakir Uyar : Dikhil
Tigran Mekhitarian : le second
Dimitrios Lagopoulos : le pirate grec
Reggie Vermeulen : le capitaine
Antoine Bordes : Recaredo
Alain Le Bars : Agila
Jehnny Beth : Wulfstan
David Ayala : Maclou
Marie-Christine Orry : Fraganan
Mark Eacersall : le péager
François Raison : Lamorak de Galles
Patricia Darré : la pythie excalibur
Antony Martin : le vendeur de tisanes
Chloé Guillot : la vendeuse de tisanes
Jérome Palmer : le vendeur de figurines
Sandra Cheyssial : la vendeuse de miniatures
Enzo Pirat : un touriste
Christophe Mazière : un touriste
Isabelle Mattiussi : la prophétesse
Jean-Charles Simon : Damian le Sassanide
Cyrille Coton-Bonacchi : Brise-Bûche
Mathieu Duboclard : La drille
Mehdi Rahim-Silvioli : La Pègue
Neil Astier : Arthur Pendragon, jeune
Charlie Konate-Decourchelle : le jeune Casca
Dominique Bastien : l'instructeur Matius
Yoann Vellaud : l'instructeur Libo
Louy Valy : le jeune Lustus
Océane Slim : Shedda
Ayman El Kadhi : le jeune Papinius
Achille de San Nicolas : le jeune Varus
Lamari Amine : un mineur
Michel Rizzi : chef religieux burgonde
Hélène Rudermann : l'invitée burgonde
Yazan Al-Mashni : l'invité burgonde
David Willer : soldat burgonde
Paul Joaquim Pereira : soldat burgonde