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affiche Jukai la forêt des suicides

Jukai la forêt des suicides

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Un film de Takashi Shimizu,
Avec Yumi Adachi, Hideko Hara, Fūju Kamio,

Genre : Fantastique
Durée : 1h57
Japon

En Bref

Il existe, au pied du mont Fuji, une forêt particulière, la mer des arbres. Depuis les années cinquante, de nombreuses personnes viennent y finir leur chemin de vie. Les corps des suicidés parsèment cette mer particulière. On ignore ce qui les attire au cœur d’Aokigahara, Jukai. L’histoire commence par le dernier reportage d’une jeune youtubeuse avant qu’elle ne se perde à son tour dans l’ombre des grands arbres. La forêt ne libère personne de sa malédiction. Un jour, deux petites filles jaillissent du fond de l’enfer vert pour se jeter devant une voiture. Hibiki et Naki sont devenues de jeunes adolescentes comme les autres, choyées par leur grand-mère. Un jour, elles découvrent une étrange boite noire, boite de Pandore qu’elles ne manqueront pas d’ouvrir. C’est le début d’une série de morts suspectes et de faits étranges qui ramènent les deux jeunes filles au cœur de l’océan vert. Elles exhument des vieux souvenirs liés à la mort de leur mère, suicidée de Jukai. Hibiki la silencieuse sombre dans une forme de dépression, comme hantée par les branches fourchues d’un démon endormi. Naki tente de résoudre une énigme qui remonte au temps de ces deux enfants revenues de l’enfer vert. Personne n’échappe à la malédiction de Jukai et son village perdu.


Takashi Shimizu est surtout connu pour sa saga The Grudge qui fit sensation lors de sa sortie. Après Inunaki : Le Village oublié, il reprend la même idée dans Jukai la forêt des suicides. C’est un fantastique sous tension, jouant de son atmosphère anxiogène pour inventer une nouvelle légende. Le film se perd parfois dans son chemin narratif et sa boite maudite. La première séquence nous rappelle Le Projet Blair Witch, plutôt malin. En suite nous suivons Hibiki et Naki remontant par flashes back le passé et la découverte d’une boite noire maudite pour le présent. Peu à peu, la trame de l’histoire recompose une malédiction liée à un village perdu au cœur de la forêt, expliquant tous ces suicides.

Il n’y a pas de démon, mais des âmes abandonnées, de pauvres gens rejetés par la société et condamnés à mourir au sein de la forêt. Sur ce fil ténu, l’histoire prend forme au fur et à mesure des morts du présent, des randonneurs perdus dans la forêt et du passé obscur. Toutes ces histoires se rassemblent sur la fin pour un feu d’artifice final, commun au genre. Dans l’ensemble, c’est assez sympa sans renouveler le genre ni faire appel à des démons ancestraux. Takashi Shimizu semble même parfois inspiré comme pour la scène du début, le personnage d’Hibiki et les séquences originales, comme ces ombres griffues voulant happer la jeune fille.

Le récit aurait demandé à être plus condensé et moins éparpillé. Il reste un bon moment pour qui sait franchir le pas et une façon originale de parler de cette forêt. Aokigahara existe vraiment depuis 1200 ans. C’est le lieu de la plupart des suicides par pendaison se déroulant dans la préfecture de Yamanashi (370 en 2005, 376 en 2006, 342 en 2007, soit 1 % des suicides au Japon dans cette préfecture). Gus Van Sant l’a choisie comme sujet dans Nos souvenirs en 2015. Le sujet est propice à une légende imaginaire et sombre.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3
Langues Audio : japonais - Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français
Edition : Jokers

Bonus :

Interview du réalisateur Takashi Shimizu

Titre : Jukai la forêt des suicides

Réalisateurs | Directors Takashi Shimizu

Production Muneyuki Kii, Daisuke Takahashi, Chikako Nakabayashi & Harue Miyake

Scénario | Script Daisuke Hosaka & Takashi Shimizu

Image | Cinematography Jun Fukumoto

Montage | Editing Osamu Suzuki

Musique | Music Takashi Ohmama

Interprétation | Cast

Anna Yamada, Mayu Yamaguchi, Fuju Kamio, Yuki Kura, Haruka Kudo, Rinka Otani, Rio Yamashita

Japon | Japan

2021 | 1h56

En japonais sous-titré en français | In Japanese with French subtitles