A partir de 6 ans
Jack et la mécanique du cœur, c’est avant tout un univers. En 2007, Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos, publiait simultanément un roman et un album intitulés tous deux « La Mécanique du cœur ». Le premier restera plus de vingt semaines au top des livres les plus vendus de France et s’écoulera à plus de 400 000 dans vingt pays et le second sera album de platine et essuiera une tournée triomphale pendant un an. Sept ans plus tard, la belle histoire continue puisqu’on retrouve ce conte musical au cinéma, directement inspiré du roman et illustré par l’album. A Edimbourg en Ecosse, durant la nuit la plus froide de l’hiver 1874, nait un petit garçon avec le coeur gelé. Mis au monde par une sage-femme bricoleuse, il va vite se retrouver avec une horloge mécanique greffée à la place de l’organe défectueux. Mais ce sursit implique le respect de trois règles fondamentales : ne pas toucher à ses aiguilles, maitriser sa colère et surtout, ne jamais se laisser tomber amoureux. Jeune garçon, alors qu’il découvre le monde extérieur dont il a été préservé durant des années, il va croiser le chemin d’une petite chanteuse de rue à lunettes, Miss Acacia, qui va bouleverser à tout jamais ses aiguilles.
A l’époque du roman et de l’album, Malzieu avait déjà secrètement en tête un projet de film et avait sélectionné ses voix en se rêvant réalisateur. Alors lorsqu’il rencontre le producteur et réalisateur Luc Besson sur le plateau du Grand Journal, il saute sur l’occasion pour lui soumettre son projet. Cinq ans vont s’écouler entre l’acquisition des droits par Europa Corp et la sortie en salle du film. Cinq ans durant lesquels le roman de Malzieu va prendre vie sous les yeux de son créateur et de Stéphane Berla, trouver ses traits grâce à l’illustratrice Nicoletta Ceccoli et s’exprimer à travers les voix de l’album. Jack et la mécanique du cœur emprunte à l’univers burtonien son côté sombre et nous embarque dans une épopée visuelle et auditive fantastique entre l’Ecosse, Paris et l’Andalousie. Un premier film non sans quelques défauts, qui s’adresse à un public pas si jeune que ça, qui fait sans conteste de Mathias Malzieu un artiste accompli.
Jack et la mécanique du cœur, c’est avant tout un univers. En 2007, Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos, publiait simultanément un roman et un album intitulés tous deux « La Mécanique du cœur ». Le premier restera plus de vingt semaines au top des livres les plus vendus de France et s’écoulera à plus de 400 000 dans vingt pays et le second sera album de platine et essuiera une tournée triomphale pendant un an. Sept ans plus tard, la belle histoire continue puisqu’on retrouve ce conte musical au cinéma, directement inspiré du roman et illustré par l’album. A Edimbourg en Ecosse, durant la nuit la plus froide de l’hiver 1874, nait un petit garçon avec le coeur gelé. Mis au monde par une sage-femme bricoleuse, il va vite se retrouver avec une horloge mécanique greffée à la place de l’organe défectueux. Mais ce sursit implique le respect de trois règles fondamentales : ne pas toucher à ses aiguilles, maitriser sa colère et surtout, ne jamais se laisser tomber amoureux. Jeune garçon, alors qu’il découvre le monde extérieur dont il a été préservé durant des années, il va croiser le chemin d’une petite chanteuse de rue à lunettes, Miss Acacia, qui va bouleverser à tout jamais ses aiguilles.
A l’époque du roman et de l’album, Malzieu avait déjà secrètement en tête un projet de film et avait sélectionné ses voix en se rêvant réalisateur. Alors lorsqu’il rencontre le producteur et réalisateur Luc Besson sur le plateau du Grand Journal, il saute sur l’occasion pour lui soumettre son projet. Cinq ans vont s’écouler entre l’acquisition des droits par Europa Corp et la sortie en salle du film. Cinq ans durant lesquels le roman de Malzieu va prendre vie sous les yeux de son créateur et de Stéphane Berla, trouver ses traits grâce à l’illustratrice Nicoletta Ceccoli et s’exprimer à travers les voix de l’album. Jack et la mécanique du cœur emprunte à l’univers burtonien son côté sombre et nous embarque dans une épopée visuelle et auditive fantastique entre l’Ecosse, Paris et l’Andalousie. Un premier film non sans quelques défauts, qui s’adresse à un public pas si jeune que ça, qui fait sans conteste de Mathias Malzieu un artiste accompli.
L’adaptation de l’œuvre de Malzieu ne pouvait guère passer que par l’animation tant l’univers de l’auteur emprunte à l’imaginaire et au fantastique. Un univers qui affiche sans détour l’admiration qu’il porte pour Tim Burton ou pour l’œuvre de Mary Shelley. Mais l’hommage le plus fervent et attendrissant reste celui que les auteurs réservent à un septième art naissant, peu pris au sérieux à l’époque : dans sa quête pour retrouver Miss Acacia, Jack fait un bout de chemin avec Georges Méliès (un des principaux créateurs des trucages du cinéma), lui aussi victime des frasques de l’amour. Il faut dire que chez Malzieu, il n’y a pas un personnage qui se trouve sous une bonne étoile. Tous sont condamnés par une forme de sentence irrévocable : Jack et son horloge prête à déraillée, Miss Acacia qui se couvre d’épines à la moindre surprise, Arthur, poète solitaire qui noie son chagrin dans l’alcool… Des éclopés, brutalisés, que la vie rejette comme un nouvel élève dans une cour d’école. Tous ces survivants évoluent dans le récit à mille à l’heure mais sans avancer ni grandir, en apesanteur, spectateurs des actions d’autrui. A ces portraits charismatiques s’ajoute un charme graphique désuet et fragile comme de la porcelaine qui renforce une ambiance mélancolique franchement délibérée. L’animation, inventive, s’amuse à mixer les genres. Tour à tour poétique, effrayante, onirique, proche du manga, elle s’offre des scènes flash audacieuses qui s’animent en pop-up à la façon des livres pour enfant tout en sachant se stopper sur une larme, un flocon ou un sourire.
Avec son récit à la fois terne et coloré, Jack et la mécanique du cœur offre un bel hommage aux créateurs du cinéma et aux romantiques anglais à travers son dénouement romanesque. Une fin qui tranche avec le courant actuel dans l’animation comme dans le cinéma en général qui prône la fin heureuse et joyeuse, souvent artificielle. Personnages truculents et sourde mélancolie animent un univers visuel imaginatif sans trop voguer dans le surréalisme. Si on peut regretter par moment une bande son un peu envahissante qui parasite l’expression des émotions et des sentiments, on ne peut s’empêcher d’apprécier l’originalité du spectacle qui, à la sortie, nous laisse un étrange goût de reviens-y.
Eve BROUSSE