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affiche Il reste encore demain

Il reste encore demain

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Un film de Paola Cortellesi ,
Avec Paola Cortellesi , Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano,

Genre : Comédie
Durée : 2h
Italie

En Bref

Delia rêvait d'une autre vie, plutôt que cette misérable existence en sous-sol à trimer pour presque rien. Elle est mariée à Ivano, un bellâtre qui bosse pour un salaire de misère. Il passe son temps au café ou à avoiner la pauvre Delia. Elle doit supporter son beau-père, une vieille canaille, autoritaire et profiteur. Elle ne trouve des moments de bonheur qu'à l'extérieur pour des petits boulots de rien, avec son amie Marisa quand elle croise le regard de Nino, son ancien amour. C'est la fin de la guerre. L'Italie est encore sous la surveillance des GI. Le fascisme reste encore dans l'ombre et la république pointe à l'horizon. Le seul espoir que cela change, c'est le mariage de Marcella, sa fille, avec le fils d'un bourgeois, Giulo. Pourtant c'est peut-être un autre événement, une lettre, qui pourrait tout changer dans cette Italie à reconstruire.

« J’ai été distrait et il t’a volée » Nino
Cette histoire pourrait ressembler à un conte ancien. Une mère trouve un beau prince pour marier sa fille. Le film en noir et blanc emprunte à la comédie sociale italienne des années soixante et au néoréalisme, romançant la vraie vie. Il apparaît en 1935 avec Cesare Zavattini, la caméra se met alors au service de la réalité. Il nait en 1943 avec Les Amants diaboliques (Ossessione) de Luchino Visconti. C'est avec Rome Ville ouverte de Roberto Rossellini qu'il trouve l'un de ses plus fervents supporters. Cette histoire sur l'émancipation des femmes après-guerre ne pouvait trouver meilleur support. Pour André Bazin, le néo-réalisme est l'école italienne de la Libération. C'est celle du joug allemand, du fascisme, des conventions narratives et des maris. Le néoréalisme suit une figure centrale, ici Delia, pour mieux aborder la collectivité. C'est d'ailleurs une très belle image de foule et Delia, noyée dans son cœur, qui le clôt. Ainsi la boucle est bouclée. Demain l'espérance viendra du combat que tous porteront et non un seul.


« Arrête de la battre sans arrêt, sinon elle va s’habituer. » Ottorino
Chaque personnage montre une facette de cette Italie d'après-guerre, la Mama prisonnière d'un carcan patriarcal, le père autoritaire à la main leste, le patriarche à l'image du fils, la fille qui n'espère qu'un beau mariage pour briser le cercle. Nous verrons qu'il n'en est rien. La guerre ne semble pas avoir tordu le cou aux idées dures. Pourtant Marisa, l'amie de Delia, est une femme libre, heureuse en couple. Le GI américain est l'espérance que tout cela change avec des idées nouvelles, progressistes. Nous retrouvons un soupçon de clair-obscur dans la photo, dans la tradition du cinéma allemand d'avant-guerre. La comédie sociale, souvent appelée néo-réalisme rose, est aussi une source d'inspiration à travers le couple Delia et Ivano, dans l'esprit du Fanfaron (1962) et un rien d'Affreux sales et méchants (1976). Les symboles sont omniprésents, le sous-sol est l'enfer, une vie sans espoir où le ciel est absent. On ouvre la fenêtre pour annoncer un mariage qui changera l'avenir et apporte la liberté. Le marché est le lieu où, perdue dans la foule, Delia rencontre son amie Marisa.


Le café est le temple d'Ivano et des hommes. C'est aussi celui où Delia n'est plus la mère, la femme au foyer, mais simplement elle-même. Paola Cortellesi choisit de styliser les moments de violence, les transformant en scènes de danse, une porte que l'on ferme, ce qui peut surprendre. Pourtant elles trouvent leurs résonances à la fin du récit et dans le mélange des formes de néo-réalisme et de comédie sociale italienne. Comme le dit Paola Cortellesi : « J’avais envie de raconter des histoires vécues dans l’immédiat après-guerre. Des histoires dramatiques, drôles, paradoxales et parfois tragiques. Toutes racontent l’histoire de femmes ordinaires qui avaient accepté une vie faite de sévices, parce qu’il en était ainsi, sans se poser de questions. » Il reste encore demain est un film universel par ses thématiques qui n'appartiennent pas uniquement à la société italienne. Il est bien plus universel que cela, hélas. L'espérance est encore possible car Il reste encore demain.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre français : Il reste encore demain
    Titre original : C'è ancora domani
    Scénario original : Furio Andreotti, Giulia Calenda, Paola Cortellesi
    Réalisation : Paola Cortellesi
    Image : Davide  Leone
    Montage : Valentina Mariani
    Musique originale : Lele Marchitelli
    Décors : Paola Comencini
     Accessoires : Fiorella Cicolini
     Costumes : Alberto Moretti
     Maquillage : Ermano Spera
     Son : Filippo Porcari, Federica Ripani
     Casting : Laura Muccino, Sara Casani
      Première assistante réalisation : Francesca Romana, Polic Greco
      Régie : Roberto Leone
      Producteur exécutifs : Saverio Guarascio, Mandella Quilici, Gianluca Mizzi,                 
      Productrice exécutive : Ludovica Rapisarda
      Sociétés de production : Wildside Media
     En collaboration avec : Netflix, Sky
     Pays de production : Italie
    Langue originale : italien
    Genre : Comédie dramatique
    Durée : 118 minutes
    Dates de sortie : 13 mars 2024

Distribution
    Paola Cortellesi : Delia
    Valerio Mastandrea : Ivano
    Romana Maggiora Vergano : Marcella
    Emanuela Fanelli : Marisa
    Giorgio Colangeli : Ottorino
    Vinicio Marchioni : Nino
    Yonv Joseph : William
    Francesco Centorame : Giulio
    Raffaele Vannoli : Alvaro
   Paola Tiziana Cruciani : Mme Franca
   Mario : Federico Tocci
   Mme Giobana : Priscilla Micol Marino
   Mme Elvira : Silvia Salvatori
   Mme Rosa : Maria Chiara Orti
   Sergio : Mattia Baldo
   Franchino : Gianmarco Filippini
   Alessia Barela : Orietta