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affiche Grace de Monaco

Grace de Monaco

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Un film de Olivier Dahan,
Avec Nicole Kidman, Tim Roth, Frank Langella,

Genre : Biographique
Durée : 1h42
France

En Bref

Ce film est présenté en Ouverture du Festival de Cannes 2014.


Lorsqu'elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c'est aussi le moment où la France menace d'annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco. 

Grace de Monaco, ou le biopic qui nous met les fesses entre deux chaises. D’un côté, il y a la polémique véhiculée par la famille Grimaldi qui a dénoncé au vu de la bande annonce et du scénario ses «références historiques erronées et littéraires douteuses». D’un autre, il y a la performance de Nicole Kidman, impeccable. Et plus loin, il y a le scénario, contesté mais osé, qui tricote avec la réalité et la fiction pour se concentrer sur le dilemme de la jeune femme, à un tournant de sa vie, tiraillée entre affaires politiques, complots de couloir et avances d’Hollywood. Du balai l’hagiographie nourrie de ragots croustillants sur l’icône du Rocher tant attendue par les spectateurs. Olivier Dahan (La Môme, Les Seigneurs), aidé du scénariste Arash Amel, préfère réinventer la réalité pour repeindre cette histoire déjà pleine de tumultes. D’aucuns diront que la part de fiction est malvenue (Dahan fait notamment d’Antoinette, la sœur du prince Rainier, une « fouine » à la solde des Français). Toutefois, les libertés prisent avec la réalité offrent un regard incisif sur cette famille “people“, une réflexion intéressante sur le métier d’actrice et le récit intime d’un couple hors norme. A voir sans préjugés pour se faire sa propre opinion.


Lorsqu'elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c'est aussi le moment où la France menace d'annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco. 

Grace de Monaco, ou le biopic qui nous met les fesses entre deux chaises. D’un côté, il y a la polémique véhiculée par la famille Grimaldi qui a dénoncé au vu de la bande annonce et du scénario ses «références historiques erronées et littéraires douteuses». D’un autre, il y a la performance de Nicole Kidman, impeccable. Et plus loin, il y a le scénario, contesté mais osé, qui tricote avec la réalité et la fiction pour se concentrer sur le dilemme de la jeune femme, à un tournant de sa vie, tiraillée entre affaires politiques, complots de couloir et avances d’Hollywood. Du balai l’hagiographie nourrie de ragots croustillants sur l’icône du Rocher tant attendue par les spectateurs. Olivier Dahan (La Môme, Les Seigneurs), aidé du scénariste Arash Amel, préfère réinventer la réalité pour repeindre cette histoire déjà pleine de tumultes. D’aucuns diront que la part de fiction est malvenue (Dahan fait notamment d’Antoinette, la sœur du prince Rainier, une « fouine » à la solde des Français). Toutefois, les libertés prisent avec la réalité offrent un regard incisif sur cette famille “people“, une réflexion intéressante sur le métier d’actrice et le récit intime d’un couple hors norme. A voir sans préjugés pour se faire sa propre opinion.

L’amour est-il plus fort que tout ? Jusqu’à sauver la souveraineté d’un paradis fiscal ? C’est sur ce concept épique qu’Olivier Dahan base son propos. La sitcom bien assise et gentillette sur la principauté, très peu pour lui. Il avait plus pour vocation d’assembler un grand mélodrame avec violons et trompettes sur la cour princière. En atteste la longue introduction du film, espèce d’assemblage de la vie de star d’Hollywood de Grace Kelly jusqu’à ses premières années de règne au Palais, en tant que Grace de Monaco. Dès lors, et après son panégyrique La Môme, on comprend que le film ne va pas venir s’empêtrer dans une véracité historique dangereuse et risquer le conflit avec la famille Grimaldi. Ici, il choisi de traiter une histoire de femme, entre Histoire, paillette et sentiments dans une dimension parallèle, entre éléments authentiques et situations fantasmées.

Après cette introduction, démonstration esthétique loin d’être du plus bel effet, on retrouve donc Grace six ans plus tard, alors qu’elle jongle entre un mariage qui bat de l’aile, ses deux enfants, Caroline et Albert et ses obligations de princesse. Alors que bien des éléments étaient réunis pour voguer gentiment vers le mélo amoureux, Dahan préfère laisser les querelles entre la belle et Rainier au second plan. Insidieusement, le scénario va alors mêler la vie intime du couple princier et le conflit politique qui est en train de se jouer (la France menace la souverainement de Monaco en exigeant la levée d’un impôt). Moteur de la transformation de Grace, cette crise va prendre une ampleur inattendue dans le récit jusqu’à opérer chez la princesse une métamorphose lui faisant abandonner sa timidité et ses envie de cinéma au profit d’un aplomb de femme influente qui va déclarer fièrement « Je suis Monaco » au terme d’un discours transcendant qui prône la valeur de l’amour avant tout. Dahan accompagne la plongée de sa muse avec la plus grande dévotion, perdu dans le bleu de ses yeux et dans le grain de sa peau, histoire de tirer l’émotion à la source. Dans des décors naturels somptueux, Dahan fait évoluer sa belle derrière une surenchère d’effets esthétiques, de flous artistiques, caméra figée ou trop gigoteuse, fondus enchainés, couleurs vives, cadres trop riches et travellings à vous donner la nausée… D’autant que ces prétentions artistiques pesantes ont tendance à souligner le principal problème du film : son rythme. Les dialogues lénifiants se renvoient ainsi la balle avec la mise en scène inégale pour nous mener très lentement vers un cœur un brin palpitant. Mais, vous l’aurez compris,  faire dans l’action n’est pas la vocation de Grace de Monaco, ni même le suspense. Du coup, on observe le tout avec un détachement regrettable avant de se sentir quelque peu concerné dans les trente dernières minutes. Le choix de Nicole Kidman, s’il n’est pas forcément évident au niveau du physique, trouve tout son sens lorsqu’on plonge dans l’intimité de la princesse. Toute en nuance, elle est pétrie de sincérité et d’une émotivité troublante, sans pour autant chercher à nous fasciner. De son côté, Tim Roth, surprend dans un contre-emploi savoureux, loin de ses rôles de bad boys et trouve toute la résonnance nécessaire malgré la prédominance de sa femme.  

A l’arrivée, Grace de Monaco remplit son contrat, à savoir dresser un portrait de Grace Kelly sincère qui perce à jour cette femme complexe à un moment de sa vie où elle-même ne savait pas vraiment où elle en était. Olivier Dahan se démène à grands renforts d’effets cinématographiques à nous ralier à sa cause mais peine finalement à nous passionner pour le sujet. Il n’y a guère que les admirateurs de l’actrice ou de la dame qui pourront apprécier comme il se doit l’entreprise. Les autres risquent de passer un peu à côté.

Eve BROUSSE

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