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affiche The French Dispatch

The French Dispatch

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Un film de Wes Anderson ,
Avec Timothée Chalamet, Léa Seydoux, Bill Murray ,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h48
États-Unis

En Bref

Nous sommes en France à Ennui-sur-Blasé. Le journal américain The French Dispatch possède une antenne dans ce coin perdu. Arthur Howitzer Jr envoie une bande de journalistes encore accrochés à la bonne vieille investigation pour trois reportages marquants. Ce sont trois regards sans concession rendant compte du monde. Nous commençons par un tueur psychopathe, Moses Rosenthaler, devenu un artiste peintre de grande renommée. Comment cet homme se retrouve-t-il sur le devant de la scène mondiale avec sa muse, la gardienne Simone ? Que voit dans ses tableaux le galeriste Julian Cadazio, lui-même interné le temps d’un soupir ? C’est bien les mystères de l’art et de ces gribouillages d’enfant. Est-ce une arnaque ou une révolution ? C’est bien une révolution que dévoile la plume acerbe de Lucinda Krementz. C’est celle d’une jeunesse de 68 faisant table rase du poids de ses patriarches. Elle suit avec ferveur cette mise à bas des anciennes valeurs pour écrire son nom, liberté ! Le dernier reportage se veut d’abord culinaire. Il voudrait rendre compte du travail du plus grand chef français portant au niveau de l’art celui de manger. Le maître à penser est aussi policier, le lieutenant Nescafier. Chez lui, on passe à table au sens propre comme au figuré. Ces trois articles s’interrogent sur l’âme du temps perdu de cette madeleine de Proust, l’écrivain cher aux Français. 


« Chercher une chose manquante et être en manque d’une chose oubliée » lieutenant Nescafier.

Nous retrouvons toute la fantaisie de Wes Anderson dans ce nouvel opus tourné en France. C’est à la fois une déclaration d’amour à un pays et un regard sur l’actualité d’hier pour mieux aborder aujourd’hui. Chacun trouvera matière à sa propre réflexion dans ce voyage fantaisiste. La littérature n’est jamais loin dans l’œuvre du réalisateur, qu’elle soit sous forme d’adaptation ou de clin d’œil glissé dans le cadre. Elle développe tout un art narratif allant d’un certain âge d’or du journalisme à la bande dessinée. Les images suivent le récit, se transformant en animation pour une course poursuite, en une de journaux, extraits d’articles et chapitres, comme dans un roman. Il déploie une galerie de personnages pittoresques, du peintre fou amoureux de sa gardienne aux jeunes révolutionnaires de mai 68. Un vent de folie parcourt les différents récits pour se moquer des petits travers de notre société.

Le premier s’amuse de l’art moderne, on cherche encore la forme dans ce chaos pictural. Le génie nait peut-être dans la folie quand plus aucune barrière ne retient le champ des possibles. Mais c’est aussi comment créer de toute pièce un artiste en vogue pour faire monter la cote. Dans le suivant, c’est un regard attendri sur cette jeunesse en pleine révolte en quête de liberté. La poésie et les échecs se marient avec bonne humeur en toile de fond des barricades. Un manifeste fait beaucoup parler de lui, clin d’œil à tous ces petits livres de couleur rouge et autres, propres aux révolutionnaires. Dans la dernière histoire, c’est la loi avec ces flics échappés des Cinq dernières minutes ou d’un roman de Simenon peut-être.

L’art de table, une des valeurs sures de la France, est en toile de fond de cette affaire policière. En prologue, la mort marque la fin d’une époque que clôt l’épilogue. C’est un temps qui s’achève et ne reviendra plus que dans nos souvenirs. On trouvera bien d’autres pistes de réflexion. Le cinéma de Wes Anderson est souvent multiple, ouvrant la porte sur le grand large. La mort est souvent présente comme point de passage du récit, ici dès l’ouverture. On pense parfois à un autre Andersson, Roy, lui aussi adepte de la fantaisie, de la poésie et du passé pour parler d’aujourd’hui. Nous retrouvons les mêmes nuances de couleurs, propres aux deux réalisateurs. Avec The French Dispatch, Wes Anderson confirme sa place particulière dans le paysage cinématographique mondial avec sa grammaire rigoureuse et une bande-son toujours surprenante.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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Sous-titres :
Edition :


    Titre original et français : The French Dispatch (litt. « La Dépêche de France »)

    Sous-titre sur l'affiche : of the Liberty, Kansas Evening Sun (litt. « Du The Evening Sun à Liberty, Kansas »)

    Réalisation : Wes Anderson

    Scénario : Wes Anderson, d'après une histoire de Wes Anderson, Roman Coppola, Jason Schwartzman et Hugo Guinness

    Décors : Adam Stockhausen

    Costumes : Milena Canonero

    Musique : Alexandre Desplat

    Photographie : Robert Yeoman

    Montage : Andrew Weisblum

    Production : Wes Anderson, Jeremy Dawson, Steven M. Rales et Scott Rudin

    Sociétés de production : Searchlight Pictures, American Empirical Pictures, Indian Paintbrush et Scott Rudin Productions

    Sociétés de distribution : Searchlight Pictures (États-Unis), The Walt Disney Company France (France)

    Pays de production : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur et noir et blanc

    Genre : comédie dramatique, film choral

    Durée : 103 minutes

    Dates de sortie : 12 juillet 2021 (Festival de Cannes) 27 octobre 2021 (sortie nationale)

Distribution

    Benicio del Toro : Moses Rosenthaler

    Adrien Brody : Julian Cadazio

    Tilda Swinton : J. K. L. Berensen

    Léa Seydoux : Simone

    Frances McDormand : Lucinda Krementz

    Timothée Chalamet : Zeffirelli

    Lyna Khoudri : Juliette

    Jeffrey Wright : Roebuck Wright

    Steve Park : le lieutenant Nescafier

    Bill Murray : Arthur Howitzer Jr.

    Owen Wilson : Herbsaint Sazerac

    Christoph Waltz : Boris Schommers

    Jason Schwartzman : Hermes Jones

    Mathieu Amalric : le commissaire

    Liev Schreiber : l'animateur du talk-show

    Elisabeth Moss : Alumna

    Edward Norton : le chauffeur

    Willem Dafoe : un prisonnier

    Lois Smith : Upshur Clampette

    Saoirse Ronan : première showgirl

    Cécile de France : Madame B

    Guillaume Gallienne : Monsieur B

    Rupert Friend : sergent instructeur

    Henry Winkler : Oncle Joe

    Bob Balaban : Oncle Nick

    Hippolyte Girardot : Chou-fleur

    Anjelica Huston : une narratrice

    Fisher Stevens : conseiller juridique

    Pablo Pauly : le premier serveur

    Griffin Dunne : éditeur d’histoires

    Wally Wolodarsky : « l’écrivain joyeux »

    Denis Ménochet : garde pénitentiaire

    Benjamin Lavernhe : un présentateur au show télé

    Gilles Gaston-Dreyfus : le maire

    Félix Moati : un serveur

    Stéphane Bak : C.R.S.

    Alex Lawther : Morisot

    Damien Bonnard : un policier

    Morgane Polanski : la camarade étudiante

    Anjelica Bette Fellini ; la lectrice de Proof

    Tom Hudson : Mitch-Mitch

    Rodolphe Pauly : Patrouilleur

    Nicolas Saada : Avocat

    Alexandre Steiger : Docteur

    Grégoire Leprince-Ringuet : TV reporter