Didier, maire de droite d’une petite ville, aimerait bien construire un grand parc de loisirs sur l’emplacement d’une forêt primaire. Il se préoccupe peu des arbres et des petits oiseaux. Ce n’est pas le cas de son collègue écolo, Pascal. Didier est bien décidé à faire basculer le clan des écolos, conduit par Pascal, de son côté. C’est pourquoi il invite ce dernier dans une soirée séduction déployant toutes ses cartes. C’est dans un clandé de la ville que nos deux compères finissent la soirée pour le verre de l’amitié. Ils ignorent que Sandra, activiste féministe des « Colle girls », prépare un sale tour au patriarcat. C’est donc par un mauvais hasard que nos deux politiques se retrouvent collés l’un à l’autre. Commence une errance urbaine, nocturne, pour sortir de cette situation rocambolesque. Pendant ce temps, nos activistes intensifient la lutte.
C’est le dixième opus de nos deux trublions qui, une fois de plus, écornent notre société bien- pensante. Cette fois, ils s’attaquent à la politique dans un pamphlet hilarant. Jusqu’ici, on partait du social pour aboutir au politique. En même temps nous propose le chemin inverse. Derrière le rire se cache un regard acerbe sur notre politique et les politiciens. De l’écolo économe aux diverses droites dépensières, c’est surtout le manque d’idées qui apparaît. C’est le portrait de deux hommes. Un de gauche, Vincent Macaigne, qui excelle en maire écolo prêt à tout pour sauver une forêt primaire. Jonathan Cohen, lui, est remarquable en opposant roublard prêt à tout pour remplir son escarcelle. La balade nocturne des encollés, pour ne pas dire un autre mot, se transforme en un échange d’idées.
Ils devront user de nombreux stratagèmes pour ne pas se faire prendre par leurs citoyens dans cette mauvaise posture. Ils passent la nuit à chercher divers moyens de se décoller. Il faut dire que notre bande de « Colle girls » n’y va pas de main morte. Elles regrettent un peu leur geste et cherchent par tous les moyens à retrouver nos lascars pour réparer l’affaire. Gustave Kervern et Benoît Delépine ont le chic pour peindre des figures de notre société frôlant la caricature mais quand même très réalistes. Cette fois nous abandonnons les paumés du petit matin pour des hommes bien installés, prêts à tout pour faire triompher leurs convictions.
C’est un regard sur notre monde politique s’éloignant de plus en plus des citoyens, aux idées le plus souvent sonnantes et trébuchantes. Seuls les écolos semblent tirer leur épingle du jeu en étant fidèles à leurs principes. Le social s’invite avec notre bande de féministes, excellentes, parfois un peu emportées dans leur élan. C’est un mélange d’activistes Femen, se revendiquant du nouveau féminisme. Elles sont pleines de bonne volonté mais dérapent parfois. Cette alchimie entraine le spectateur dans une heure quarante-huit de fou rire sans interruption. Comme Diogène dans son tonneau, Gustave Kervern et Benoît Delépine nous amènent derrière la farce à réfléchir sur notre monde.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : En même temps
Réalisation : Gustave Kervern, Benoît Delépine
Scénario : Gustave Kervern, Benoît Delépine
Décors : Didier Pons
Costumes : Véronique Gely
Photographie : Hugues Poulain
Montage : Stéphane Elmadjian
Production : Alexandra Henochsberg
Sociétés de production : Ad Vitam Production et No Money Productions
Société de distribution : Ad Vitam Distribution
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie
Durée : 1h 48
Dates de sortie : 6 avril 2022
Distribution
Vincent Macaigne : Pascal Molitor
Jonathan Cohen : Didier Bequet
India Hair : Sandra
Jehnny Beth : Nina
Doully : Frida
Yolande Moreau : Madame Bianca
François Damiens : le patron du diner
Thomas VDB : le vétérinaire
Lætitia Dosch : Sylvie
Anna Mouglalis : Madame Bequet
Anne Benoît : la mère de Molitor
Gustave Kervern : Henri
Benoît Delépine : le photographe animalier
Jo Dahan : le gardien du golf