Jon, un accro du sexe issu d'une famille italo-américaine du New Jersey, enchaîne les conquêtes d'un soir, qu'il cueille dans le bar où il travaille. Or, aucune ne lui apporte plus grande satisfaction que ses deux, trois, quatre, cinq séances de soulagement quotidiennes devant des sites pornographiques. Son coup de foudre pour Barbara semble inaugurer un virage dans sa vie. Mais le régime sexuel que la jeune femme lui impose est si mince que le besoin de le combler virtuellement se fait sentir. Déterminée à voir Jon se découvrir une ambition professionnelle, Barbara le force à s'inscrire à des cours du soir où il fait la connaissance d'Esther, une quinquagénaire sympathique qui a tôt fait de voir clair dans son jeu.
Jon, un accro du sexe issu d'une famille italo-américaine du New Jersey, enchaîne les conquêtes d'un soir, qu'il cueille dans le bar où il travaille. Or, aucune ne lui apporte plus grande satisfaction que ses deux, trois, quatre, cinq séances de soulagement quotidiennes devant des sites pornographiques. Son coup de foudre pour Barbara semble inaugurer un virage dans sa vie. Mais le régime sexuel que la jeune femme lui impose est si mince que le besoin de le combler virtuellement se fait sentir. Déterminée à voir Jon se découvrir une ambition professionnelle, Barbara le force à s'inscrire à des cours du soir où il fait la connaissance d'Esther, une quinquagénaire sympathique qui a tôt fait de voir clair dans son jeu.
Il y a deux ans, le cinéaste britannique Steve McQueen a abordé le thème de la dépendance sexuelle dans Shame, film remarquable duquel émanait un aspect douloureux de la condition humaine. Dans Don Jon, son premier long métrage à titre de réalisateur, Joseph Gordon-Levitt aborde pratiquement le même sujet, sur un mode beaucoup plus léger, cependant. Du coup, ce choix impose ses limites. On aurait aimé que l'auteur-cinéaste creuse plus loin.
Faisant toutefois preuve d'une belle audace, Gordon-Levitt apostrophe en effet une réalité bien contemporaine, laquelle découle en partie d'une incursion de la culture pornographique dans pratiquement tous les domaines (pub, télé, spectacles sportifs et tutti quanti), sans parler d'un accès désormais très facile aux productions les plus hard en deux clics à peine, sur toutes les plateformes. L'ordinateur apparait alors comme le meilleur partenaire. Gordon-Levitt interprète lui-même un type à la libido insatiable, qui ne parvient jamais à éprouver avec une «vraie» partenaire la même satisfaction qu'avec les partenaires virtuelles qui répondent à ses fantasmes dans les films pornos.
Tous les week-ends avec ses copains, ce splendide personnage désagréable, s’adonne pourtant à la drague. Jon n'a d'ailleurs aucune difficulté pour ramener dans son lit une fille de son choix. Rien n'y fait. Plusieurs fois dans une journée, l'ordinateur se révèle être pour lui un bien meilleur « coup ». Même si ce bon catholique, issu d'une famille traditionnelle d'origine italienne, s'en confesse toutes les semaines à l'église, les pulsions sont trop fortes. Et ne peuvent empêcher une habitude qui risque de miner ses chances de vivre une véritable relation sentimentale. Le réalisateur n'hésitera d'ailleurs pas à ponctuer les confessions de courts flashs où défilent les fantasmes du héros.
La situation se complique le jour où Jon rencontre Barbara (Scarlett Johansson), la femme de ses rêves. La conception d'une vie sexuelle saine qu'a la jeune femme, puisée à même les comédies romantiques dont elle se gave, ne correspond toutefois pas du tout à celle que pratique le jeune homme à l'insu de cette dernière.
«Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus», titrait l'auteur John Gray dans son célèbre essai publié dans les années 90. Voilà un peu ce que montre Gordon-Levitt dans son film. Même s'il essaie de trouver un espace où les deux peuvent se rejoindre, on sent qu'il a du mal à y croire. En outre, l'aventure de Jon avec une femme plus mûre (Julianne Moore) semble être greffée artificiellement au récit pour éviter un constat désespéré.
À cet égard, la réalisation dynamique, indéniablement efficace, ne fait qu'accentuer la tristesse du propos.
Gregory Germanais