On décide de recruter les copies des profils psychologiques d'astronautes en mission sur Mars. Le but est simple, il s’agit de parer aux risques d'explosion du groupe et de la mission. Ainsi, les clones sont isolés dans les mêmes conditions que l'équipe principale. Ils reçoivent chaque matin l'état de leur modèle. Dans ce simulacre de station spatiale au cœur des montagnes, ils tentent de pallier les difficultés sur Mars. Ils proposent des solutions pour résoudre les conflits qui ne manquent pas d’éclater. On change de chef, une femme est enceinte, etc. Au fur et à mesure des jours, ce sont les aléas de la vie qui défilent. Chacun joue le jeu à sa façon avec plus ou moins de réalité. David, devenu Steven, se prend au jeu d'une manière extrêmement réaliste, ce qui donne lieu à quelques situations cocasses. Est-ce que l'équipe terrestre comme celle de Mars surmontera cet isolement qui remet en question le vivre ensemble ?
Steve Laplante nous propose un film surprenant qui plonge au cœur de notre psyché. On rit souvent mais le propos se révèle bien plus sérieux qu'il n'y paraît. C'est l'occasion de remettre en question nos comportements et nos réactions en société. C'est aussi un aspect que l'on ignore, encore trop peu développé sinon dans quelques romans et expériences scientifiques sur l'idée d'un voyage sur Mars. C'est l'humain qui est au centre de cette histoire avec tous ce qu'il porte en lui de contradictions sur la vie pas si facile. Steve Laplante, dans une mise en scène sobre, propose un large éventail des chaos possibles, ici et là-bas, sur la planète rouge. Steve en viendra même à prendre son rôle très au sérieux, n'hésitant pas à pousser le réel à son extrême.
On découvre qu'il est bien plus facile de simuler que de vivre la situation. On peut se faire livrer une pizza, quitte à briser les règles. Steve Laplante nous montre qu'il finit par exister un double problème. Celui des modèles là-bas et celui des copies, comme un jeu de dominos poussant le suivant à tomber. En effet, rapidement, la situation dégénère et finit par échapper aux protagonistes. Cette idée assez simple crée un éventail de situations et de thématiques plus profondes. Il faut se laisser porter, accepter un humour plutôt froid, pince sans rire, jouant sur les situations et les mots, plus que sur un comique extraverti. Un peu de chaleur eut été la bienvenue. On pense à l'univers de Thomas Salvador La montagne, dans la même capacité à inventer des mondes sans effets spéciaux extraordinaires mais avec son aspect surréaliste.
Patrick Van Langhenhoven
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Titre : On dirait la planète mars
Titre original : Viking
Réalisation : Stéphane Lafleur
Scénario : Stéphane Lafleur, Eric K. Boulianne
Musique : Organ Mood, Christophe Lamarche-Ledoux, Mathieu Charbonneau
Costumes : Sophie Lefebvre
Maquillage : Marie-Josée Galibert
Coiffure : Vincent Dufault
Photographie : Sara Mishara (en)
Son : Pierre Bertrand, Sylvain Bellemare, Bernard Gariépy Strobl
Montage : Sophie Leblond
Production : Kim McCraw, Luc Déry
Société de production : micro_scope
Sociétés de distribution : Les Films Opale
Pays de production : Drapeau du Canada Canada
Langue originale : français
Format : couleur — 35 mm — format d'image : 1,85:1
Genre : Comédie dramatique et science-fiction
Durée : 104 minutes
Dates de sortie : 2 aout 2023
Distribution
Steve Laplante : David
Larissa Corriveau (en) : Steven
Fabiola Nyrva Aladin : Janet Adams
Hamza Haq (en) : Gary
Denis Houle : Liz
Marie Brassard : Christiane Comte
Martin-David Peters : Jean-Marc
Marie-Laurence Moreau : Isabelle
Rémi-Pierre Paquin : Éric
Christopher Heyerdahl : Roy Walker
Distinctions
Vevey International Funny Film Festival 2022 : VIFFF d'or.
Grand prix du jury des Utopiales 2022 : Utopiales
Canada's Top Ten (en), Festival international du film de Toronto, 20223
Prix Écrans canadiens 2023 : meilleure direction photographique (en) : Sara Mishara (en)