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affiche Deux jours une nuit

Deux jours une nuit

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Un film de Jean-Pierre , Luc Dardenne,
Avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h35
Belgique

En Bref

Sandra se remet difficilement d’une longue dépression. Elle voit poindre le jour au bout de cette obscurité où la vie semblait l’abandonner. Les médicaments restent encore la planche de salut où accrocher le maigre retour à l’existence. Ne pas sombrer de nouveau, rester la tête hors de l’eau, voir le monde comme un arc-en-ciel. Elle pensait reprendre le chemin du travail, retrouver ses collègues, réapprendre la joie de vivre. Un vote sous forme de chantage, de sanction, la rejette dans les cordes du ring. Comme un boxeur, un nouveau coup la sonne et résonne comme un glas. Ils doivent choisir entre une prime, source pour nombre d’entre eux d’un peu de répit dans la valse des petites misères, dettes, études des enfants, etc. Ils trancheront entre cette prime et le retour à son poste de Sandra. Un premier verdict tombe sous la poussée du chef d’équipe, oui à la prime.

 Alors qu’elle s’apprête à renoncer, laisser de nouveau l’ombre l’envahir, une amie arrache au patron la promesse d’un nouveau vote le lundi suivant, qui ne sera pas au soleil comme le dit la chanson. Sandra commence le compte à rebours, d’abord dans le désespoir, entre ses pilules et son mari Manu qui la pousse à ne pas baisser les bras. Dans la famille, face à l’adversité, tout le monde se jette dans la lutte, les enfants cherchent les adresses des collègues et le couple frappe aux portes. Le lundi au petit jour, quelle que soit la décision, la sanction ou le renouveau, Sandra gagne un combat bien plus important, l’envie de vivre !

Une fois de plus les frères Dardenne nous offrent un film magistral sur la difficulté de notre société, comment vivre et survivre dans un monde où la solidarité et l’espoir s’effacent. Plus que l’entreprise, c’est avant tout le combat d’une femme qui part du néant pour retrouver la route des arcs-en-ciel de l’existence. L’histoire commence dans l’intimité de cette femme, couchée, abandonnée à sa douleur. Elle n’espère plus rien, le monde se vide, s’efface autour d’elle comme un trou noir. Elle oscille, silhouette fragile à laquelle Marion Cotillard, impériale, donne toute sa consistance et son relief. Elle touche au cœur même de son personnage, attrape son âme morte qui, peu à peu, au fur et à mesure de la route, prend des couleurs, résonne de nouveau du chant du monde. Le sujet du récit, son cœur se trouve dans Sandra, mère, femme, ouvrière perdue, échouée dans un océan de désespoir, quand la mort semble la seule porte de sortie.


Sandra se remet difficilement d’une longue dépression. Elle voit poindre le jour au bout de cette obscurité où la vie semblait l’abandonner. Les médicaments restent encore la planche de salut où accrocher le maigre retour à l’existence. Ne pas sombrer de nouveau, rester la tête hors de l’eau, voir le monde comme un arc-en-ciel. Elle pensait reprendre le chemin du travail, retrouver ses collègues, réapprendre la joie de vivre. Un vote sous forme de chantage, de sanction, la rejette dans les cordes du ring. Comme un boxeur, un nouveau coup la sonne et résonne comme un glas. Ils doivent choisir entre une prime, source pour nombre d’entre eux d’un peu de répit dans la valse des petites misères, dettes, études des enfants, etc. Ils trancheront entre cette prime et le retour à son poste de Sandra. Un premier verdict tombe sous la poussée du chef d’équipe, oui à la prime.

 Alors qu’elle s’apprête à renoncer, laisser de nouveau l’ombre l’envahir, une amie arrache au patron la promesse d’un nouveau vote le lundi suivant, qui ne sera pas au soleil comme le dit la chanson. Sandra commence le compte à rebours, d’abord dans le désespoir, entre ses pilules et son mari Manu qui la pousse à ne pas baisser les bras. Dans la famille, face à l’adversité, tout le monde se jette dans la lutte, les enfants cherchent les adresses des collègues et le couple frappe aux portes. Le lundi au petit jour, quelle que soit la décision, la sanction ou le renouveau, Sandra gagne un combat bien plus important, l’envie de vivre !

Une fois de plus les frères Dardenne nous offrent un film magistral sur la difficulté de notre société, comment vivre et survivre dans un monde où la solidarité et l’espoir s’effacent. Plus que l’entreprise, c’est avant tout le combat d’une femme qui part du néant pour retrouver la route des arcs-en-ciel de l’existence. L’histoire commence dans l’intimité de cette femme, couchée, abandonnée à sa douleur. Elle n’espère plus rien, le monde se vide, s’efface autour d’elle comme un trou noir. Elle oscille, silhouette fragile à laquelle Marion Cotillard, impériale, donne toute sa consistance et son relief. Elle touche au cœur même de son personnage, attrape son âme morte qui, peu à peu, au fur et à mesure de la route, prend des couleurs, résonne de nouveau du chant du monde. Le sujet du récit, son cœur se trouve dans Sandra, mère, femme, ouvrière perdue, échouée dans un océan de désespoir, quand la mort semble la seule porte de sortie.

 Elle est sur le palier du monde, derrière tous ses fantômes et ses blessures qu’elle a réussi à enterrer dans le jardin des souffrances. Sauf que, de nouveau, elle doit lutter, se battre, retourner dans la danse des combats du quotidien. Elle entame cette longue errance, ces élans où se mêlent l’espoir quand un collègue accepte de la soutenir, la peur quand il s’accroche à sa prime. Il n’existe pas de bons et de méchants et elle le sait. Elle appartient au peuple des âmes ordinaires, ceux qui chaque matin luttent pour que la vie devienne un sourire sur les ailes du temps. Ce qui compte, c’est bien comment, le temps de ce week-end, elle réapprend à croire en la vie. Elle est prête de nouveau à lutter, se battre et gagner le prix de ses rêves.

Nous soulignerons le manque de solidarité de nos sociétés, même si le choix par les réalisateurs d’une petite entreprise empêche la réponse de la grève. Pour eux, la solidarité se trouve aujourd’hui dans la dernière île, la famille, le dernier port où trouver le soutien des siens. Elle renait grâce à Manu, joué à la perfection par Fabrizio Rongione, tout en finesse, jamais dans la confrontation. Il représente ce rocher où elle peut s’accrocher pour se reconstruire. Dans ce chaos, la famille s’avère le dernier espace où Sandra peut tomber le masque, trouver de l’aide et du réconfort. Peu importe demain, ce qui compte c’est être ensemble, libres, imparfaits, mais aimants.

Le film nous offre des séquences émotion comme celui qui revient sur sa décision et en pleure. Il avait oublié que le prix d’une vie est plus important que l’argent. C’est le constat d’une société qui aujourd’hui en oublie que l’humain est la valeur primordiale. L’argent n’est pas le but, mais le moyen pour l’atteindre. Les frères Dardenne nous le rappellent dans chacun de leurs films où la valeur humaine reste le centre du récit. Nous retrouvons une mise en scène épurée, souvent  en plans-séquences pour ne pas troubler le fil de l’histoire, une façon de mieux la saisir dans son ensemble, dans sa sincérité. Ils filment Marion Cotillard au plus près, dans les rides de son âme. Le spectateur entre en empathie, soufre, espère, aime avec elle. Comme elle, nous reprendrons le chemin de notre karma, remplis d’espérance, prêts à lutter pour le prix de nos rêves.

Patrick Van Langhenhoven

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