"Les petites choses c'était hier, aujourd'hui il faut faire des grandes choses, il faut être beaucoup plus radical. Ce qui m'angoisse terriblement c'est quand j'aborde le sujet avec les gens de mon entourage, toutes générations confondues, il y a encore énormément de gens qui ne se rendent pas compte de l'état du monde. Raison pour laquelle il faut montrer ce qui se fait, car tout le monde n'est pas au courant". Mélanie Laurent
Cyril Dion et Mélanie Laurent partent d’une étude annonçant la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100 pour réagir. Demain, quel monde laisserons-nous à nos enfants ou petits-enfants ? L’homo erectus est-il le plus grand prédateur de tous les temps, le seul à détruire son petit paradis ? Ils se lancent dans un parcours en quête de ce qui pourrait détruire notre monde et découvrent, à travers une dizaine de pays, comment demain pourrait évoluer. Ils proposent des solutions et ne se contentent plus de tirer la sonnette d’alarme. Nous allons ouvrir six chapitres, l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. Les solutions existent, comme en France avec ses cultures mélangées où tomates et basilic font bon ménage pour s’entraider.
C’est le romantisme de l’agriculture urbaine à Détroit où les friches servent à produire du bien pour tous. Plus fort, en Angleterre les parterres, plates bandes, espaces municipaux servent à des plantations de fruits et légumes. Ainsi les rassemblements devant le poste de police sont plus souvent pour picorer les framboises et autres produits que pour manifester. Comme le dit un des intervenants en parlant des grosses exploitations, elles font bien de l’argent et mal de la nourriture. La majorité de leur production se transforme en produits pour animaux, agrocarburants, une faible partie pour notre consommation. Nous devons changer le système pyramidal en un autre plus horizontal. La croissance économique, le toujours plus, nous entraine dans le mur.
Nous brisons l’équilibre par l’accumulation de l’argent. Il faut revenir à un système de production à long terme. Nous retrouvons l’incontournable tri des déchets et leur réutilisation, dans de nombreuses villes de par le monde. On innove, invente un système qui permet de toucher à ce doux rêve de zéro déchet. Demain propose de nombreux systèmes, des éoliennes aux panneaux solaires en passant par des systèmes moins évidents pour économiser de l’énergie. L’économie insiste surtout sur le principe de la monnaie locale et des diverses expériences en Suisse avec le Wir, en Angleterre et ailleurs. Attention il ne préconise pas l’abandon d’une monnaie unique, mais suggère des systèmes supplémentaires. Je vous renvoie au film pour plus de compréhension. Plus que la monnaie, repensons l’économie toute entière. Mon avis, nous jouons les apprentis sorciers en jouant la carte de la mondialisation où nous nous sommes fait niquer !
Les citoyens ont perdu la mainmise sur la démocratie, nous sommes dans une oligarchie financière avoue un spécialiste. De plus en plus, nous sentons bien que la démocratie actuelle nous échappe pour se retrouver entre les mains de gougnafiers. Pour ma part, je pense qu’il faut reprendre en main notre destinée et redonner un sens à la vie publique. C’est ce que réinvente l’Islande, un exemple intéressant. Enfin l’éducation, il n’existe pas une bonne méthode d’apprentissage. Il en existe de nombreuses, en privilégiant l’éducation centrée sur l’humain, le Danemark nous montre un exemple intéressant. Je vous avoue que ce film est un baume sur la douleur du monde. Dans les années soixante-dix, je me souviens de ces longues conversations où nous refaisions le monde. Déjà nous savions que Gaia était vivante, les ressources pas inépuisables. La surconsommation était une évidence, et nos comportements devaient changer.
C’est ainsi que sont nés les coopératives, les mouvements écologiques, etc. Aujourd’hui nos enfants l’expliquent, mettent des mots sur les maux de la terre. Je ne suis pas étonné que Mélanie Laurent, déjà impliquée dans de nombreuses ONG, rejoigne Cyril Dion sur ce projet. C’est une petite équipe de quatre personnes qui sillonne la planète pour nous ramener ses idées de génie. Ils ont le mérite de nous proposer un ensemble de solutions. A nous d’en trouver, d’en inventer d’autres pour laisser à nos enfants, petits-enfants un monde meilleur. Nous aurons le mérite de prolonger leur discours en changeant, si cela n’est déjà fait, dans nos foyers, nos villes, nos Etats nos comportements suicidaires. Comme le dit Mélanie Laurent, nous avons gagné en technologie et perdu en humanité. En conclusion, ce n’est ni une météorite, ni le climat, ni les volcans en colère, tout ceci n’est que Gaia qui refuse de mourir de notre stupidité. C’est bien nous, soi-disant si intelligents qui créons les conditions de notre perte. Alors c’est à nous de dire non !
Patrick Van Langhenhoven