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affiche Délivre nous du mal

Délivre nous du mal

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Un film de Scott Derrickson ,
Avec Eric Bana, Edgar Ramírez, Olivia Munn,

Genre : Thriller
Durée : 1H59
États-Unis

En Bref

En pleine guerre d’Irak, une troupe de soldats découvre au fin fond du désert dans des catacombes un culte diabolique. Ils reviennent à la vie civile, marqués par ce qu’ils ne peuvent nommer. L’inspecteur Ralph Sarchie côtoie la douleur et l’horreur du monde chaque nuit, dans le Bronx le mal devient l’ombre  à combattre. Plus il avance et moins il comprend l’âme humaine et sa propension à basculer dans les méandres du mal. Un homme bat sa femme et sa petite fille, une femme sacrifie son bébé au lion du zoo, l’horreur ne possède aucune limite. Rien ne semble relier ces différentes affaires, si ce n’est un étrange personnage à capuche repeignant des espaces sur les scènes de crime. Un artiste satanique en mal d’inspiration, un fou hanté par sa création démoniaque, un serial killer, les pistes sont nombreuses et les questions aussi pour Ralph et Butler son coéquipier à la rage dans les poings qui ont beau cogner, mais n’apaisent rien. Ils viennent d’ouvrir une porte sur une autre réalité sur un mal plus grand et ils l’ignorent.


Ralph ne croit plus en Dieu depuis longtemps, mais peut-être que lui croit encore en cet homme de bonne volonté. C’est ce que pense le père Mendoza, un exorciste plongeant dans la fange du monde pour en extirper le mal, vaincre les démons. Au début notre flic reste sceptique et peu à peu, son esprit s’ouvre à une autre possibilité qui se terminera par un dernier affrontement, une mort et une renaissance. Première phase je ne crois pas, deuxième je doute. Troisième je suis convaincu de l'existence du démon. Ensuite ça vire à l'exorcisme. 

Scott Derrickson comme James Wan, Insidious, connait bien le genre et puise dans ses trésors codes, et références pour bâtir sa propre narration. Devenu le spécialiste des histoires vraies, L’exorciste d’Émilie Rose, il nous refait le coup avec Délivre-nous du mal. Adapté d’après les carnets du vrai Ralph Sarchie, il nous explique comment un flic trouve la voie de la rédemption en s’associant avec un prêtre pour chasser la bête. Sauf que si je vous dis un début au Moyen-Orient et un exorciste à la fin, vous le devinez le maître du genre encore inégalé, L’exorciste de Friedkin. Entre les deux, un tueur tatoué non pas inspiré des sept péchés capitaux, Seven de Fincher,  mais en quête de porte. Le réalisateur se repose sur son savoir-faire et nous offre une bonne série B à l’atmosphère glauque où l’horreur mène le bal.

 Nous retrouvons les souterrains avec la lumière faiblarde, à croire que le démon aime les sous-sols, le ventre de Gaïa, la terre, là où naissent les mythes païens. Les ampoules éclatent, les cierges bénits ne brûlent pas et le chat, de retour de chouille, comme passé à la lessiveuse vous fait sursauter. La voix d'une innocente petite fille de 5 ans parle comme un démon. C’est la première porte s’ouvrant vers la croyance au diable. L’imagerie plonge ses racines dans les films des années 90 eux-mêmes inspirés de l’âge d’or du film d’horreur. C’est la nuit, les caves, le zoo où règne l’animal écoutant la voix du démon, la pluie nettoyant les immondes caniveaux du monde. Dans ce contexte, croire en Dieu nous délivre du mal. L’atmosphère est posée, rajoutons des paroles ou écritures en latin, des signes cabalistiques, les Doors, William Blake et une bonne vieille séance d’exorcisme pour finir. Le mal est-iĺ dans la maison monde?

Dans le fond, le film nous narre l’histoire d’un homme qui ne croit plus en Dieu et donc au diable. Pour lui, le mal est notre création, pas la peine de la dissimuler derrière des artifices ou de fausses portes de la perception. L’objectif de Mendoza, le prêtre, est de le convaincre qu’il existe et donc Dieu. Tout le chemin de croix de cet homme qui possède le don de voir le mal est de comprendre la vraie nature de celui-ci. Le prêtre conçoit deux niveaux, le mal  secondaire, notre capacité a le faire, et l'origine le diable et sa cohorte de démons. C’est donc le Satan qui pousse l’homme au mal dans sa nature il est le bien perverti par le démon. De la même façon, reconnaître l’existence de Lucifer, c’est reconnaître celle de Dieu. Cela donne des phrases comme celle-ci : Ralph : « Où est Dieu quand tout cela se produit ? » Mendoza : « Dans le coeur de gens comme vous ». C’est un peu simpliste et manichéen. Ralph suit le chemin du messie, du chaman. La mort appelle la résurrection. Il avoue ses fautes en confession et renaît pour combattre le meurtre. La haine, la colère la vengeance restent-elles les armes de Dieu ou du démon ?

La vengeance détruit-elle toujours celui qui se venge ? Un saint n'est pas un modèle de morale, c'est un donneur de vie. Nous devons exorciser nos démons pour les vaincre. Nous arpentons des territoires qui ne sont plus vierges depuis longtemps et au fil des ans s’avèrent beaucoup plus complexes que cela. Une fois encore, nous retrouvons la famille grâce à Dieu, elle se trouve réunie à la fin, le démon ne l’a pas anéantie. Elle reste le havre de paix pour le sauveur. Il reste une bonne série B d’horreur où les amateurs du genre retrouveront, voir plus haut, des allures de déjà-vu.

Patrick Van langhenhoven

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Francais
Edition : SPHE


Titre original : Deliver Us from Evil

            •            Titre français : Délivre-nous du mal

            •            Réalisation : Scott Derrickson

            •            Scénario : Paul Harris Boardman et Scott Derrickson

            •            Direction artistique : Bob Shaw

            •            Décors : Laura Ballinger et Martin Sullivan

            •            Costumes : Christopher Peterson

            •            Photographie : Scott Kevan

            •            Montage : Jason Hellmann

            •            Musique : Christopher Young

            •            Production : Jerry Bruckheimer

            •            Sociétés de production : Jerry Bruckheimer Films ; Screen Gems (coproduction)

            •            Sociétés de distribution :  Screen Gems ;  Sony Pictures Releasing France

            •            Pays d’origine :  États-Unis

            •            Langue originale : anglais

            •            Format : couleur - SDDS ; Datasat ; Dolby Digital - 35 mm

            •            Genre : Film Fantastique

            •            Durée : 118 minutes

            •            Distribution

            •            Olivia Munn (V. F. : Olivia Nicosia ) : Jen Sarchie

            •            Eric Bana (V. Q. : Jean-François Beaupré) : Ralph Sarchie

            •            Joel McHale (V. Q. : Alexis Lefebvre) : Butler

            •            Sean Harris : Santino

            •            Édgar Ramírez (V. Q. : Patrice Dubois) : Mendoza, le prêtre

            •            Mike Houston (V. F. : Jerome Wiggins) : Nadler