De l'autre coté du ciel
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En Bref
La ville de Chimney Town est couverte d’un énorme nuage de fumée empêchant de voir le ciel. Lubicchi voudrait prouver que son père avait raison. Il existe par-delà cette masse de ténèbres un ciel étoilé. Pour le gouvernement et l’inquisition, cette idée folle appartient à une imagination trop fertile. C’est peut-être une des raisons qui pousse le petit garçon à ramoner les cheminées. Un soir d’Halloween, l’apparition d’un étrange personnage, Poupelle, pourrait lui donner raison. Quand les enfants du village découvrent que cet étrange accoutrement n’est pas un costume, ils crient au monstre et pourchassent la pauvre créature de bric et de broc à travers la ville. Grâce à Lubicchi, Poupelle échappe à ses poursuivants et se retrouve protégé par les ramoneurs. Un étrange lien semble unir le gamin et Poupelle, quelque chose venu du fond de l’âme. Ils devront fuir le peuple qui ne croît pas aux chimères et le gouvernement qui cache un autre but. Poupelle, comme Lubicchi, est convaincu qu’il existe un ciel étoilé au-delà du smog. Ils devront faire preuve de beaucoup de courage pour briser l’omerta et la chape de nuit pour voir les étoiles si elles existent. La route qui les conduit vers le ciel révèle bien d’autres mystères et transforme notre petit bonhomme en un homme croyant que les rêves sont possibles.
De l’autre côté du ciel est l'adaptation d’un roman jeunesse de l’humoriste et écrivain Akihiro Nishino, Poupelle of Chimney Town édité en 2016.
Dans ce climat particulier, De l'autre côté́ du ciel est la bonne surprise de ce mois d’août. C’est dans l’esprit de Miyazaki avec un soupçon de Steampunk que se déroule notre conte écologique, humaniste, sur le deuil. L’histoire aborde plusieurs thèmes comme l’amitié, la paternité, la dictature, l’écologie, le vice et la vertu. C’est d’abord un univers, celui du Steampunk, inspiré par les romans de Jules Verne. Des tours s’élancent vers le ciel, crachant leur poison noir masquant le ciel. La fumée s’insinue dans les corps et les âmes comme une menace perfide. Les habitants de Chimney Town ne se souviennent plus des jours anciens, ployant sous le joug des inquisiteurs à la solde du gouvernement. C’est un monde sépia, prisonnier d’une aube qui ne perce pas la voûte étoilée. Nous apprendrons comment le meilleur se transforme en cauchemar. C’est peut-être la référence à des utopies, des idées d’un monde meilleur qui finit par vous emprisonner.
C’est dans ce décor stérile que chacun survit et courbe la tête. Déjà, le père de Lubicchi, ramoneur, occupait son temps libre à raconter une fable étoilée. A sa mort, le petit garçon a repris sa place sur les cheminées des usines pour aider sa mère, malade des fumées nocives. Poupelle nait de la décharge. Il se fabrique un corps avec les déchets de la société, ce qui explique son odeur. C’est cette association de Lubicchi, un garçon solitaire et d’un être rejeté qui finit par trouver la lumière. C’est ce que nous rejetons qui nous montre la route. La route est longue mais plus que le but, c’est ce qu’elle nous apprend de nous-mêmes qui compte. Le deuil qu’elle nous permet de faire nous conduit à l’éveil. « Poupelle est un « humain-poubelle » fait de déchets. » nous dit le réalisateur.
Il est puant et sale, mais il vient au monde avec un cœur pur. Il faut toujours croire en ses rêves. Une fois tous ces obstacles surmontés et acceptés, la lumière peut entrer dans nos cœurs. C’est le chemin du méditant de tout homme accompli. La fable écologique trouve un écho avec notre époque et montre ce que peut devenir notre futur. Née d’une utopie, elle se métamorphose en dystopie. A la fin, Chimney Town boucle le cercle propulsant la ville vers une nouvelle utopie à inventer. La crise écologique que connaît la planète Terre (et par mimesis, le monde de De l’autre côté du ciel) n’est que le reflet du chaos dans lequel se trouve la conscience collective. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser emporter par ce conte qui pourrait devenir réalité.
Patrick Van Langhenhoven
Réalisation : Yusuke Hirota
Société de production : Studio 4°C, Yoshimoto Kogyo
Société de distribution : Art House Films
Pays de production : Japon
Langue originale : japonais
Genre : animation
Durée : 100 minutes
Dates de sortie : 17 août 20221
Distribution
Voix originales
Masataka Kubota : Poupelle
Mana Ashida : Lubicchi
Shinosuke Tatekawa : Bruno
Eiko Koike : Lola
Shingo Fujimori : Scooper
Sairi Itō : Antonio
Seiji Miyane : Toshiaki
Rina Honnizumi : Dorothy
Sumire Morohoshi : Rebecca
Jun Kunimura : Danny
Voix françaises
Philippe Katerine : Poupelle
Fanny Bloc : Lubicchi
Éric Métayer : Scoop
Chloé Berthier : Lola
Philippe Bozo : M. Suu
Tony Marot : Antonio
Xavier Fagnon : Bruno
Richard Gaitet : Letter
Marie Nedelec : Dorothy
Annaëlle Manquest : Rebecca
Tangi Daniel : Dan
Eric Lichou : Topo
Ludovic Plestan : Patch
Version française
Studio de doublage : AGM Factory
Direction artistique : Yann Legay
Adaptation : Franck Hervé
