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affiche Couleurs de l'incendie

Couleurs de l'incendie

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Un film de Clovis Cornillac,
Avec Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz ,

Genre : Drame psychologique
Durée : 2h16
France

En Bref

Nous sommes en 1927. Madeleine Péricourt enterre son père, le banquier Marcel, devant le tout-Paris. Suite à la mort de son frère Edouard, elle est la seule héritière d'un empire que certains convoitent. Le mauvais sort semble s'acharner sur la famille, avec son fils Paul qui choisit ce moment pour prendre son envol et atterrir sur le cercueil de son grand-père. Handicapé à vie, la pauvre mère tente de surmonter l'écueil. L'existence pourrait reprendre son cours normalement mais le mauvais œil semble s'acharner sur la pauvrette. Il faut se méfier des bonnes âmes. Le conseiller de la famille, Gustave Joubert en profite pour lui faire des avances. Devant le refus de la belle, il la pousse à la ruine pour s'approprier ses biens. En cela, il est aidé par l'oncle de Madeleine, un homme d'État peu scrupuleux. La voici donc, comme Cosette, à la rue et comme Edmond Dantès, privée de tous ses biens. Elle doit repartir du plus bas pour tenter de remonter la pente pendant que les canailles prospèrent. Elle prépare sa vengeance comme le Comte de Monte-Cristo, aidée de son ancien chauffeur, Lucien Duprè. Dans cette Europe où montent les totalitarismes, nazisme, fascisme, franquisme, communisme, sa vengeance annonce les couleurs de l'incendie.


Les couleurs de l'incendie font suite à un autre roman de Pierre Lemaitre Au revoir là-haut, mis en scène dans sa version filmée par Albert Dupontel. Il reprend l'histoire de la famille Péricourt dans ce climat de l'entre-deux-guerres. Nous retrouvons une fois de plus des hommes sans scrupules prêts à détrousser la jeune femme innocente. La trame du récit est assez classique dans l'âge d'or de la littérature du début du vingtième siècle. C'est vers Dumas et son Comte de Monte-Cristo, avec l'esprit de vengeance longuement muri, qu'il faut chercher. La force du récit très vite s'émancipe du classicisme pour traiter de cette période de l'entre-deux-guerres. C'est la montée de nouvelles formes politiques, les totalitarismes, nazisme, fascisme, franquisme, communisme.


Ce sont les débuts de l'industrialisation et des nouvelles technologies issues de la Première Guerre mondiale. Gustave Joubert, admirablement campé par Benoît Poelvoorde, investit dans le premier moteur à réaction. Face à lui, Madeleine Péricourt, remarquable Léa Drucker, montre les crocs et apparaît comme une femme de volonté, courageuse. C'est la place des femmes dans une époque qui manque cruellement de reconnaissance pour celles qui, pendant la Première Guerre mondiale, firent tourner le pays. La force de Pierre Lemaitre est de placer son récit dans une époque en pleine mutation, un peu semblable à celle du Comte de Monte-Cristo. Le reste appartient au genre polar, dans un subtil montage d'une arnaque pour piéger les mécréants.


Clovis Cornillac respecte le roman et joue surtout sur les relations des personnages dans un jeu de trahisons et de mensonges où la vérité triomphe. La mise en scène est moins onirique et plus classique que dans ses autres films. Il faut dire que le roman, contrairement à Au-revoir là-haut, se prête moins à cet exercice. C'est plus une atmosphère particulière, dans laquelle évoluent les protagonistes, qui en fait tout le sel. Dans ce théâtre annonçant l'incendie de l'Europe, la figure de la cantatrice, géniale Fanny Ardant, apporte une touche de lyrisme et de baroque, déjà présente dans le précédent. Nous retrouvons l'amour du cinéma de Clovis Cornillac, empruntant parfois au cinéma d'après-guerre. C'est donc le deuxième tome d'une comédie humaine à ne pas manquer en attendant le dernier volet de la trilogie Le miroir de nos peines. Les trois romans de Pierre Lemaitre sont tous publiés chez Albin Michel.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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Titre original : Couleurs de l'incendie

  • Réalisation : Clovis Cornillac

  • Scénario : Pierre Lemaitre, d'après son roman Couleurs de l'incendie

  • Musique : Guillaume Roussel

  • Décors : Sébastian Birchler

  • Costumes : Pierre-Jean Larroque

  • Photographie : Thierry Pouget

  • Montage : Reynald Bertrand

  • Production : Sidonie Dumas

  • Coproduction : Cédric Iland

  • Production associée : Camille Trumer

  • Sociétés de production : Gaumont, La Company et Umedia

  • Société de distribution : Gaumont (France)

  • Budget : 16 370 000 €

  • Pays de production : France, Belgique

  • Langue originale : français

  • Format : couleur

  • Genre : drame

  • Durée : 134 minutes

  • Dates de sortie : 22 octobre 2022 (Cinémed)  9 novembre 2022

Distribution

  • Léa Drucker : Madeleine Péricourt

  • Benoît Poelvoorde : Gustave Joubert

  • Alice Isaaz : Léonce Picard

  • Clovis Cornillac : Lucien Dupré

  • Fanny Ardant : Solange Gallinato

  • Alban Lenoir

  • Olivier Gourmet