Dans cette première version au cinéma, nous sommes loin de l'excentricité et de la folie de Tim Burton, de la poésie de Paul King. Mel Stuart se glisse dans les pas de Roald Dahl pour épouser la trame du roman, plus proche de la comédie sage de l'époque. Wonka est moins excentrique, plus joueur, optimiste et un rien moqueur, « vif comme un écureuil » dit son créateur. Charlie est un garçon honnête et généreux, contrairement aux autres enfants. Grand-père Joe, un peu sénile, est un vieux monsieur gentil et attentionné, le grand-père idéal. Les autres enfants représentent la gourmandise (Augustus), l'orgueil (Veruca), le mensonge (Violette) et Mike est lié à la télévision qui pervertit nos jolies têtes blondes. Charlie et la chocolaterie peut se lire comme un conte. Chaque pièce de l'usine confronte les enfants à une épreuve qui les conduit vers le miracle final. Charlie, honnête et généreux, est le seul à réussir toutes les épreuves malgré sa curiosité.
Toute cette mise en scène n'avait qu'un objectif, trouver un successeur à Wonka. Le film possède un petit côté vintage qui n'est pas déplaisant. C'est la fille de Mel Stuart qui demande à son père de le réaliser d'après le roman de Roald Dahl publié en 1967. Les Monty Python, Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Gilliam, Terry Jones et Michael Palin voulaient interpréter Wonka. Ils n'étaient pas assez connus pour remporter le rôle. On imagine que Wonka aurait eu une autre stature. En France, il sort au même moment que les Bidasses en Folie. Il passera inaperçu, comme aux Etats-Unis où il ne connaitra pas un énorme succès. Roald Dahl est déçu par l'adaptation et ne souhaite plus jamais, jusqu'à sa mort en 1990, en céder les droits. Il trouve Gene Wilder vulgaire et déteste le scénario. Charlie et la chocolaterie ramène les plus âgés au territoire de l'enfance et du cinéma dans ces nombreuses petites salles d'antan. Les plus jeunes verront sans doute d'un œil goguenard cette version que leur papy ou leurs parents adoraient étant gamins. La magie fonctionne toujours autant pour nous emporter dans un pays secret qui nous appartient, celui du rêve, d'un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Charlie et la Chocolaterie
Titre original : Willy Wonka and the Chocolate Factory
Titre québécois : Willy Wonka au pays enchanté (également nommé en France et en Belgique dans leur 1er doublage)
Réalisation : Mel Stuart
Scénario : Roald Dahl pour la 1re version, puis réécrit par David Seltzer
Producteur : David L. Wolper (en) et Stan Margulies
Directeur de la photographie : Arthur Ibbetson
Costumes : Helen Colvig
Distribution : Paramount Pictures
Musique Original :
Musique : musique et paroles de Leslie Bricusse et Anthony Newley
Arrangements et direction musicale : Walter Scharf
Budget : 2 900 000 $
Pays : États-Unis
Langue : anglais
Durée : 100 minutes
Genre : comédie, fantastique, film musical
Dates de sortie : 15 septembre 1971
Sortie 4K ET BR : 13 décembre 2023
DistributionLégende : 1er doublage (1971) ; 2e doublage (1997)
Gene Wilder (VF : Pierre Trabaud ; Jean-Claude Montalban) : Willy Wonka
Jack Albertson (VF : Lucien Raimbourg ; Serge Lhorca) : grand-père Joe
Peter Ostrum (VF : Gilles Laurent ; Donald Reignoux et Naïke Fauveau (chant)) : Charlie Bucket
Roy Kinnear (VF : Marc Alfos) : Mr. Salt
Julie Dawn Cole (VF : Charlyne Pestel) : Veruca Salt
Leonard Stone (en) (VF : Henri Labussière ; Vincent Violette) : Mr. Beauregard
Denise Nickerson (VF : Vanina Vinitzki ; Charlotte Kramer) : Violet Beauregard
Ursula Reit (en) (VF : Lita Recio ; Monique Thierry) : Mrs Gloop
Michael Bollner (VF : William Coryn) : Augustus Gloop
Dodo Denney (en) (VF : Martine Sarcey ; Joëlle Guigui) : Mrs Teevee
Paris Themmen (en) (VF : Fabrice Bruno ; Jehan Pagès) : Mike Teevee
Aubrey Woods (en) (VF : Serge Lhorca ; Bernard Alane) : Bill
David Battley (en) (VF : Jacques Balutin ; Jean-Pierre Leroux) : M. Turkentine
Günter Meisner : Arthur Slugworth
Dora Altmann (en) : grandma Georgina (non crédité)
Tim Brooke-Taylor (en) (VF : Roger Crouzet ; Pierre Dourlens) : l'opérateur (non crédité)
Frank Delfino (en) (VF : Gabriel Cattand ; Jacques Ciron) : le commissaire-priseur (non crédité)
Stephen Dunne (VF : Jean Lagache ; Patrick Messe) : Stanley Kael (non crédité)
Franziska Liebing (en) : grandma Josephine (non crédité)
Ed Peck (VF : Jacques Thébault ; Bernard Tixier) : l'agent du FBI (non crédité)
Ernst Ziegler (en) : grandpa George (non crédité)
Chansons du film Générique du début - Medley instrumentale de J'ai enfin le Ticket d'Or et Une Pure Imagination
Monsieur Bonbon (The Candy Man)
Souris, Charlie (Cheer Up, Charlie)
J'ai enfin le ticket d'or ((I've Got A) Golden Ticket)
Une pure imagination (Pure Imagination)
Oompa Loompa
Je le veux maintenant (I Want it Now !)
Générique de fin - Reprise de Une Pure Imagination. .