Éric Lartigau passe du rire de la comédie de ses premiers pas à la nostalgie de la vie dans une ambiance proche de l'aube. La lumière particulière éclaire la balade de ces deux petites filles, caméra au poing, pour Dune. Cette dernière tente peut-être de saisir la vie des adultes en se demandant, comme disait Brel, si cela vaut le coup de quitter l'enfance. Elle sent bien que depuis l'année dernière, un fossé se creuse entre ses parents. L'amour est encore là, ténu comme une braise qu'elle se chargera inconsciemment de raviver. Il y a les grands qu'elle regarde, encore baignée d'innocence. Dune en pince pour Elliot qui doit composer avec Margaux, enceinte. La grand-mère de Mathilde et sa mère, vivant au rythme de la nature, savent que la vie est comme une rivière, parfois torrent, parfois lac calme et finalement océan. Cet été-là, les deux petites plongent dans le monde, entre amour et mort, pour grandir un peu plus.

Les paysages dans lesquels coulent leurs histoires deviennent de moins en moins immenses. Perdues dans les territoires de l'enfance avec sa farandole d'insouciance, elles ouvriront les portes de la demeure de l'âge adulte. Avec leur franc parler, leur naturel, elles apprendront aux grands que le monde peut se vivre autrement. Dans cette tourmente intérieure qui les ronge, ils finiront par comprendre que tout passe. Que parfois il existe des choses bien plus importantes que soi. Les deux petites ne seront pas les seules dans ce chemin initiatique à grandir. Dans cette parenthèse, la douleur de Sarah que finira par comprendre Dune, se transforme en un lien bien plus fort. La vie qui n'a jamais cessé, à l'image de la rivière, filera plus vive de nouveau. Les obstacles ne seront plus des montagnes mais des rochers que l'eau polit au fil du temps.

Il sera temps alors pour les deux petites de se dire au revoir, à l'année prochaine. La mise en scène est à l'image du film et des paysages baignés de ce soleil tendre. Parfois, quelques éclats de rire, des silences, pour lire dans le cœur des personnages, un peu de folie. Nous finirons par comprendre que tout ceci n'est que l'existence aux couleurs d'un été. Les images, souvent symboliques, s'inscrivent dans la thématique de l'eau, retour aux origines, à la matrice primaire. Elles deviennent parfois christiques, comme Dune au milieu du lac, bras en croix. Parfois, origine du monde, comme Louise faisant sentir la terre à Sarah. Parfois improbable labyrinthe où se perdre, comme cette cabane de Thiago sur la plage. L'amour et la mort nous rappellent qu'elles sont les deux extrémités du pendule du temps. Le film doit beaucoup à ces deux petites filles magiques, naturelles et ces acteurs qui, chacun joue sa partition dans une symphonie du vivant.

Patrick Van Langhenhoven

Titre : Cet été là

Réalisateur : Eric Lartigau

Scénariste Delphine Gleize,Eric Lartigau,d’après l'oeuvre de Jillian et Mariko Tamaki

Compositeur Sacha Galperine, Evgueni Galperine

Producteur Alain Attal

Ingénieur du son Yolande Decarsin

Directeur du casting Elsa Pharaon

Chef costumier Nadine Lartgau

1er assistant réalisateur Fabien Vergez

Directeur de la photographie Jacques Girault

Chef coiffeur Nicolas Le Scour

Directeur de production Sophie Quideville

Chef décorateur Olivier Radot

Chef monteur Juliette Welfing

Chef maquilleur Myrian Hottois

Ingénieur du son Thomas Desjonqueres,Julien Gerber,Dominique Gaboriau

Sociétés

Attaché de presse Dominique Segall

Attaché de presse Loann Greulich

Distribution StudioCanal

InternationalDistributionExports StudioCanal

Production Trésor Films

Acteurs et actrices

Dune : Rose Pou Pellicer

Mathilde : Juliette Havelange

Sarah:Marina Foïs

Thiago:Gael García Bernal

Louise:Chiara Mastroianni

Pépé:Ángela Molina

Margaux:Adèle Wismes

Elliot:Hugo Fernandes

Claude: Pierre Lavielle

Sandrine: Sandrine Vargas

Axel: Lory Ferreira

Jules: Ababacar Sow

Mélanie: Tabatha Raillard