Ça tourne à Saint-Pierre et Miquelon

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Un film de Christian Monnier ,
Avec Céline Mauge, Philippe Rebbot, Jules Sitruk,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h35
France

En Bref

Céline, actrice célèbre, est en quête d’un premier rôle fort. C’est à ce moment que le grand Zodowski la contacte pour incarner le premier rôle de son prochain film. C’est le retour, après des années de silence, du réalisateur atypique s’inspirant souvent de la vie de ses acteurs. Céline découvre un lourd secret, se transformant en une quête personnelle sur ses origines. Née en Nouvelle-Zélande, elle ignore tout de sa mère. Dans le film, elle interprète une jeune femme lancée à Saint-Pierre et Miquelon sur les traces de sa génitrice. Le rôle rejoint sa propre histoire dans un jeu de miroirs de la réalité et de la fiction. Justement, sur l’île découverte par Jacques Cartier en 1536, Céline ignore encore ce qui l’attend. Elle sera prisonnière du temps qui passe, d’une équipe réduite au plus simple, d’un réalisateur ermite et d’un preneur de son amoureux du chant des phoques. Ce n’est pas forcément ce qu’elle espérait, mais peut-être un premier pas vers sa propre recherche.

C’est le deuxième film de Christian Monnier, une fois de plus centré sur les gens et leur quête identitaire avec en fond la nature. C’est ainsi que nous suivons Céline à un tournant de sa vie. Elle est en attente d’un rôle à sa hauteur qui lui permette de prouver tout son talent. Dans la première partie du film, nous découvrons les coulisses de la création cinématographique, des tourments de l’acteur et du réalisateur. Céline Mauge dans son propre rôle d’actrice est impeccable. Elle finit par en trouver un bien plus important, la vie. Philippe Rebbot compose un de ces réalisateurs à la Lelouch, s’appuyant sur la réalité pour nourrir son cinéma. Autour de Céline, point central de cette histoire, d’autres figures viennent dévoiler un morceau du grand puzzle de l’existence.

En orbite, Jules Sitruk propose le portrait d’un preneur de son lunaire, contre la chasse, fou du chant des phoques et des baleines. Tous ces personnages venus tourner un film se retrouvent coincés sur cette île en attente. Celle-ci devient le point d’un autre départ pour chacun d’entre eux. C’est une autre histoire que celle de la fiction qui se déploie. C’est celle de la réalité, de la vraie vie. Dans ce drame qui se joue, le réalisateur ajoute des petites touches originales, frôlant le surréalisme. Chacun se révèle à lui-même, achevant enfin le chemin de toute une vie. Céline est un de ces personnages perdus dans le grand chant du monde, aux sens propre et figuré. Abandonnée au bout du monde, sans espoir, elle entame enfin la route du retour.

Elle passe forcément par savoir qui nous sommes et d’où nous venons. L’espace naturel devient bien plus qu’un décor. C’est un vrai personnage avec ses étendues sauvages, ses villages au bord du gouffre de la terre si elle était plate. Tout peut basculer d’un moment à un autre. C’est ce qui finit par arriver. Christian Monnier nous dit : « Pour Ça Tourne à Saint-Pierre et Miquelon nous avons choisi, avec Sheila, de mêler comédie et drame pour faire « une comédie atypique » qui allie humour, décalage, tendresse et passages plus dramatiques. Et cela tout en gardant notre propre originalité. »

Ça tourne à Saint-Pierre et Miquelon est une comédie de la vie révélant un réalisateur atypique à suivre.

Patrick Van Langhenhoven