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affiche Boulevard

Boulevard

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Un film de Julien Duvivier,
Avec Robert Pizani, Julien Verdier, Jean-Pierre Léaud,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h35
France

En Bref

Jojo, 16 ans, quitte le foyer paternel pour fuir sa marâtre et vivre son indépendance. Il loue une petite chambre de bonne sous les toits. De temps en temps, il monte sur ces derniers pour admirer Paris. Le môme se la joue déjà adulte, forte tête prête à donner des poings à la moindre vexation. Derrière ses allures de petite frappe en plein quartier de Pigalle, il reste un gamin de Paris. C’est tout un poème dit la chanson. Il en pince pour Jenny Dorr, la strip-teaseuse, sur le même palier. Il lorgne à travers un trou dans le mur ses formes harmonieuses quand elle se déshabille. Il sympathise avec l’artiste sous les toits, comme il se doit. Ignore le regard amoureux de la petite Marietta de la famille italienne qui, de temps en temps, l’invite à partager sa pitance. Julius, un autre voisin, le branche avec un marchand de journaux pour un maigre salaire. Il sympathise avec Dicky, un ancien boxeur qui charme la belle Jenny, au grand dam du pauvre cœur du petit. Jojo oublie, dans ce monde où il cherche sa place, qu’il n’est qu’un enfant. Les trahisons des adultes finiront par lui ouvrir les yeux aux portes du drame.

Allez savoir pourquoi, la Nouvelle Vague et ses jeunes réalisateurs anticonformistes fustigeaient l’œuvre de Julien Duvivier. Pourtant, c’est peut-être l’un de ceux qui est les plus proches de cette révolution du cinéma. Il n’hésite pas à utiliser des acteurs inconnus, tourner en extérieur, saisir l’instantané d’une époque et un vent de liberté. Il est curieux des nouvelles technologies qu’il n’hésite pas à utiliser. Il voit la majorité des films, pièces de théâtre, lit énormément, dans une boulimie culturelle qui nourrira ses projets. Il tourne Boulevard en 1960 et emprunte à François Truffaut l’acteur des 400 coups, Jean-Pierre Léaud qu’il découvre à Cannes en tant que membre du Jury. Pierre Mondy remplace Belmondo pressenti pour le rôle de Dicky. C’est le 66e film sur 71 d’une riche carrière, protéiforme, nous laissant plusieurs chefs-d’œuvre, La belle équipe, La Bandera, La fin du jour, Panique, Pépé le Moko, Le petit monde de Don Camillo, le Golem…

Il adapte un roman de Robert Sabatier, qu’il arrange à sa sauce. L’œuvre de Julien Duvivier aime les hommes au destin tragique, broyés par une société d’une grande noirceur. Jojo est une figure plus jeune de ces hommes hantés par un certain mal de vivre. Le gamin se la joue costaud des Batignolles, se prenant pour un adulte, alors qu’il n’est encore qu’un enfant. Nous retrouvons les toits, comme souvent chez Julien Duvivier. C’est un lieu entre le ciel et le monde d’en bas, dans cet univers pessimiste. Les héros semblent plutôt attirés par la chute. Jojo est une exception à la règle. Rejeté de tous, ce sont ces figures dans lesquelles il ne se reconnaît pas qui le sauveront. La relation au père est aussi une figure fréquente chez lui, qu’on retrouve chez Jojo.

Plus que la place Clichy, c’est Pigalle et Montmartre qu’il explore avec délice. Boulevard est un film entre deux, nous dit la critique des bonus. Il est encore attaché au tournage en studio et un certain classicisme mais déjà emprunte les codes de la Nouvelle Vague. Julien Duvivier répond sans doute à cette jeunesse, avide de mettre à bas le cinéma de papa, en dénonçant bien en avance ses excès. L’intérêt de Boulevard c’est le regard porté avec justesse et amour sur les humbles, loin du Pigalle des gangsters. Il soigne la psychologie de ses personnages, proches de la réalité. Il met en lumière ce petit immeuble de la place de Clichy et la vie des locataires des étages supérieurs, là où sont juchées les mansardes. Boulevard nous prouve, une fois de plus, que Julien Duvivier est bien loin du cinéma de papa.
Patrick Van Langhenhoven
Support vidéo : 1.66 • N&B • 102 min
Langues Audio : Français Dolby Digital Mono 2.0
Sous-titres : Anglais / Sourds et malentendants
Edition : Pathé

Bonus :
Julien Duvivier, courte biographie (6 min),
Boulevard, un film entre deux époques (9 min),
Une adaptation moins fidèle qu’elle n’en a l’air (11 min)

    Titre : Boulevard
    Réalisation : Julien Duvivier
    Premier assistant réalisateur : Robert Gendre
    Scénario : d'après le roman de Robert Sabatier (éditions Albin Michel)
    Adaptation : René Barjavel et Julien Duvivier
    Dialogues : René Barjavel
    Photographie : Roger Dormoy
    Cadreur : Robert Schneider
    Montage : Paul Cayatte
    Musique : Jean Yatove
    Chanson chantée par Jean-Claude Pascal, sur des paroles de Jean Dréjac
    Décors : Robert Bouladoux, assisté de Georges Richard et Jean Taillandier
    Son : Antoine Archimbaud
    Scripte girl : Denise Morlot
    Ensemblier : Fernand Chauviret
    Maquillage : Jeannine Lankshear
    Régisseur : Paulette Boréal
    Administrateur : Marcel Bligny
    Producteur : Lucien Viard
    Directeurs de production : Paulette Boréal et Paul Joly
    Assistant de production : Bernard Lapeyre
    Secrétaire de production : Yvonne Eblagon
    Société de production : Orex Films - Société française Théâtre et Cinéma
    Société de distribution : Consortium Pathé
    Tournage dans les studios de Boulogne
    Société Optiphone
    Laboratoire Franay de Saint-Cloud
    Effets spéciaux : LAX
    Pays de production : Drapeau de la France France
    Métrage : (2 600 mètres)
    Format : Noir et blanc — 35 mm — 1,37:1 — Son : Mono (Western Electric)
    Genre : Comédie dramatique
    Durée : 95 minutes (1 h 35)
    Date de sortie : 30 novembre 1960
     Date sortie vidéo : 26 juin 2024


Distribution

    Jean-Pierre Léaud : Georges Castagnier dit « Jojo », adolescent désœuvré
    Monique Brienne : Marietta Benazzi, la jeune italienne
    Pierre Mondy : Dicky, l'ancien boxeur
    Magali Noël : Jenny Dorr, l'artiste chorégraphique
    Jacques Duby : Giuseppe Amato, le peintre
    Pierre Frag : Julius Rosenthal, le camelot
    Pierre Mirat : M. Benazzi, le père de Marietta (non crédité)
    Hélène Tossy : Mme Benazzi, la mère de Marietta
    Bibi Morat : Pietro Bennazzi, le petit frère de Marietta
    Albert Michel : Gaston Duriez
    Maryse Martin : Mme Duriez
    Mag-Avril : la vieille Joséphine
    Julien Verdier : M. Jean Castagnier, le père de Jojo, cafetier
    Anne Béquet : Marie Castagnier, la belle-mère de Jojo
    Robert Dalban : le forain, animateur de boxe
    Bob Ingarao : Louis Arnavon, un boxeur
    Alexandre Rignault : le manager de boxe
    Raoul Delfosse : le serveur de la buvette
    Aram Stéphan : Hauser, l'imprimeur
    Robert Pizani : Paulo, le sculpteur
    Gérard Fallec : Roger, un jeune amoureux de Marietta
    Jean-Louis Le Goff : le policier en civil qui poursuit Jojo
    Georges Adet : Mr Arthur
    Marcelly : le clown
    Jean-Marie Amato : le clochard qui ramasse les pièces
    Simone Max : une passante
    Nina Myral : la concierge
    Dominique Davray : Catherine, une entraîneuse éméchée
    Hubert Noël : le maquereau
    Paul Uny : le militaire
    Jean Luisi : le corse qui déclenche la bagarre
    Jacques Herlin : le garçon du café où a lieu la bagarre
    Louis Viret : le présentateur des strip-teaseuses
    Jean Minisini : un boxeur
    Betty Beckers : une danseuse
    Alain Beach
    Claudine Berg
    Jacques Bézard
    Lucien Camiret
    Clara Clark
    Amy Collin
    Christine Darnay
    Noël Darzal
    Sylvain Edy
    Gabriel Gobin (non crédité)
    Lydia Rogier