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affiche Berthe Morisot

Berthe Morisot

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Un film de Caroline Champetier,
Avec Marine Delterme, Alice Butaud, Alice Butaud,

Genre : Biographique
Durée : 1h40
France

En Bref

Le bonheur pour la jeune Berthe Morisot, c’est un pinceau et une toile. Elle consacre sa vie à la peinture, d’abord comme une occupation de jeune fille avant le mariage puis en professionnelle. Le film commence par cet attachement à la peinture et à sa sœur, les deux jeunes filles se lancent dans l’art pictural avec passion et emportement. « C’est censé être un hobby, au mieux une discipline. C’est devenu un gouffre ça ne vient pas comme ça » dira Berthe plus tard. 

Il est difficile d’être une femme et de vouloir rejoindre le cercle fermé des peintres souvent réservé aux mâles dominants. Berthe refuse d’être condamnée comme sa mère, et plus tard sa sœur, à abandonner ses choix de vie, ce qui la domine du fond du cœur et de l’âme. Elle ne se mariera jamais et vivra du trait sur la toile, traçant ses paysages et ses figures qu’un journaliste finira par appeler expressionnisme. Avant cela, c’est le long cheminement de la création, de ce qui par petites touches compose une œuvre, la naissance d’une artiste. C’est au contact de Manet, rejeté par tous, que Berthe trouve son Pygmalion, celui qui éveillera le talent, et la spécificité de son œuvre. Il éveillera aussi le corps, l’amour dans le cœur de Berthe. Nous la suivons, des balbutiements jusqu’après la guerre où elle éclate enfin au grand jour. Alors que Manet semble baisser les bras, las de prendre les coups lui dira-t-il, elle rejoint les trublions de l’époque, Renoir, Degas, Monet pour lancer ce mouvement rénovateur des impressionnistes, qui lui doit beaucoup.


Le bonheur pour la jeune Berthe Morisot, c’est un pinceau et une toile. Elle consacre sa vie à la peinture, d’abord comme une occupation de jeune fille avant le mariage puis en professionnelle. Le film commence par cet attachement à la peinture et à sa sœur, les deux jeunes filles se lancent dans l’art pictural avec passion et emportement. « C’est censé être un hobby, au mieux une discipline. C’est devenu un gouffre ça ne vient pas comme ça » dira Berthe plus tard. 

Il est difficile d’être une femme et de vouloir rejoindre le cercle fermé des peintres souvent réservé aux mâles dominants. Berthe refuse d’être condamnée comme sa mère, et plus tard sa sœur, à abandonner ses choix de vie, ce qui la domine du fond du cœur et de l’âme. Elle ne se mariera jamais et vivra du trait sur la toile, traçant ses paysages et ses figures qu’un journaliste finira par appeler expressionnisme. Avant cela, c’est le long cheminement de la création, de ce qui par petites touches compose une œuvre, la naissance d’une artiste. C’est au contact de Manet, rejeté par tous, que Berthe trouve son Pygmalion, celui qui éveillera le talent, et la spécificité de son œuvre. Il éveillera aussi le corps, l’amour dans le cœur de Berthe. Nous la suivons, des balbutiements jusqu’après la guerre où elle éclate enfin au grand jour. Alors que Manet semble baisser les bras, las de prendre les coups lui dira-t-il, elle rejoint les trublions de l’époque, Renoir, Degas, Monet pour lancer ce mouvement rénovateur des impressionnistes, qui lui doit beaucoup.

 « Je suis une fille aux nerfs fragiles qui refuse le mariage en prétextant être une artiste »

Le film s’attache plus à la liaison entre Manet et Berthe Morisot qu’au cœur de la peinture et de la création, comme c’était le cas dans Renoir. Il décrit l’influence de l’un sur l’autre et vice versa. La réalisatrice cerne bien ses personnages, la montée des sentiments, la difficulté d’être une femme à l’époque. En fond, c’est aussi le passage de l’empire Napoléon III à la république et la guerre de 70. Elle trace avec pertinence la relation avec sa sœur qui finit par abandonner la peinture et se marier. Berthe le vit comme un abandon, une trahison. Elle saisit l’air et la lumière qui donnent la transparence aux tableaux, jouant des éclairages pour conforter son récit. Souvent des rayons de lumière viennent briser le gris du ciel et des lieux, le noir des robes que porte Berthe. Ce noir, déjà en deuil de la vie peut-être, de la difficulté de s’imposer comme un peintre professionnel quand vous portez jupons et crinolines. Ce noir de Manet qu’elle peine à saisir. « Je suis incapable de donner vie à l’obscurité».

Sa mère dit à cette jeune fille de caractère : « Avec toi les moindres choses prennent les proportions d’un malheur ». Le film s’éloigne par contre du regard sur les tableaux, les effleure, les caresse, mais jamais ne pénètre en leurs sombres secrets. Il aborde toutefois la création et sa difficulté de saisir le vivant. J’aime peindre ce que je vois nous dit Berthe. Deux ou trois chansons cassent le rythme et la magie du récit, c’est un peu dommage. Comme la fin un peu brusque, ne nous en disant pas plus sur ce qu’elle deviendra. C’est un choix, un point de vue défendable, car ce qui intéresse la réalisatrice et Marine Delterme, à l’origine du projet, c’est bien la naissance de la création d’une œuvre, la position des femmes dans la société, leur étouffement par les hommes, et la relation Manet avec Berthe. Et en demi-mesure, c’est la naissance de notre époque moderne avec l’émancipation de la femme et un nouveau monde se dessinant à l’horizon. Dans l’ensemble, ce téléfilm de qualité vous permettra de passer un bon moment sur une télé souvent peu prolixe de risque.

Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Français Dolby Digital
Sous-titres : Français
Edition : France Télévision

Bonus : Entretiens : - Caroline Champetier  - Marine Delterme - Caroline Champetier, Marine Delterme, Sylvie Meyer et Philippe Lasry