Avant d’aller dormir
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En Bref
Chacun matin Christine se réveille sans aucun souvenir, la mémoire effacée comme par une mauvaise blague du destin. Le pire se trouve à ses côtés, un homme endormi paisiblement, rencontre d’un soir, squatteur pour l’éternité ? Nada, rien, la toile est vide, les computers ont beau carburer à toute vitesse, c’est l’angoisse, la panique à bord du Titanic, le naufrage ! À pas comptés, étrangère à sa vie, elle se dirige vers la salle de bain, second choc ! Des photos s’étalent pour réveiller sa mémoire, elle et Ben, elle dans divers lieux censés lui rappeler des petits bonheurs, de ceux qui se ramassent à la pelle quand tombent les feuilles mortes. C’est ce moment où le type du lit surgit dans son dos et lui rappelle qu’elle perd chaque jour le fil du temps, pauvre Ariane, perdue dans son labyrinthe.
Elle se raccroche au petit jour à l’habitude. Il part travailler et madame tente de recomposer les jours anciens. Seconde surprise de la journée, un coup de fil d’un certain Dr Nash, son neurologue. Votre mission, si vous l’acceptez, exhumer d’une boîte à chaussures une caméra et relire l’histoire de votre vie. Ainsi à travers ses confidences au petit écran, elle n’écrit rien sur sa peau. Christine retrouve le lien pour sortir du labyrinthe des ténèbres. Se dessine dans le miroir de sa mémoire une image différente qui chaque jour apporte sa petite interrogation nouvelle et donne une autre version du gentil petit couple…
Cette histoire aux allures de Mémento de Nolan, comme le dit la pub, un suspense hitchcockien montre ses limites, nous endormir. Rowan Joffe, loin du talent de Roland, son père, nous propose un film Bisounours, le pendant du film d’action dans le cinéma d’aujourd’hui. Un cinéma sans surprise, répétitif, parfois soporifique, qui dévoile très vite qu’il n’a plus rien à dire et où même les méchants manquent de relief. Si vous êtes suffisamment malin et habitué aux films à suspense, vous devinerez très vite les rouages de la machine. Le début semble sympa et attirant, mais comme le dit la chanson, « Mais méfiez-vous… » Voir cette pauvre fille se débattre avec sa mémoire, souffrir du désastre de sa vie et ne pas comprendre le pourquoi du comment nous interroge.
Hélas, les journées de Christine se répètent et les nôtres aussi, sans que rien ne vienne les bousculer, sauf la surprise du crépuscule ou de l’aube, le petit plus qui permet d’avancer. La narration devient vite poussive d’autant que la mise en scène classique ne cherche pas, dans sa manipulation de l’image, à troubler notre esprit. Sur la même thématique, on se dit qu’un autre réalisateur jouerait des trous de mémoire pour bâtir un espace narratif roublard. Dans un même genre, Mémento à revoir dans un sens ou un autre vous bouscule beaucoup plus, ou un bon Hitchcock période Rebecca vous embrouille plus facilement. Nicole Kidman se contente depuis un certain temps du minimum expressif dans des films sans saveur où le spectateur, avant d’aller dormir, perd la mémoire. Avant d’aller dormir est l’exemple type d’une bonne idée gâchée. Il se laisse voir tout de même quand la semaine vous assomme et que vous cherchez l’oubli.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Before I Go to Sleep
• Titre français : Avant d'aller dormir
• Titre québécois :
• Réalisation : Rowan Joffé
• Scénario : Rowan Joffé d'après Avant d'aller dormir de S. J. Watson
• Direction artistique : Kave Quinn
• Décors : Tim Blake
• Costumes : Michele Clapton
• Montage : Melanie Oliver
• Musique : Robert Elhai
• Photographie : Ben Davis
• Son : Simon Hayes
• Production : Mark Gill, Avi Lerner, Liza Marshall et Ridley Scott
• Sociétés de production : Millennium Films, Scott Free Productions, StudioCanal
• Sociétés de distribution : StudioCanal
• Pays d’origine : États-Unis/ Royaume-Uni
• Langue : Anglais
• Durée : 1h32
• Genre : Thriller psychologique
•Distribution
• Nicole Kidman
• Mark Strong
• Colin Firth
• Anne-Marie Duff : Claire
